Ah oui, je me disais bien que cela faisait un moment que je n’étais pas passée par ici.
Un peu plus de deux mois.
C’est qu’il s’en passe des choses en quelques semaines hein.
Bon, déjà j’ai déménagé.
La préparation n’a pas été une mince affaire. Entre les allers-retours pour porter des papiers à l’agence, les cartons à faire, les potes à réquisitionner, les clés à récupérer, les trucs à jeter, à garder, les changements administratifs, les objets oubliés, retrouvés dont je ne voulais plus. Le chat à rassurer.
Pfiouh v’la le bordel hein.
Ajoutons à cela, une grosse fatigue, plusieurs crises d’anxiété à l’idée de quitter mon ancien appart, ce quartier bien connu depuis 5 ans. Et puis cette peur de l’inconnu, est ce que j’allais m’adapter à mon nouveau chez moi ? Un truc médicalement chiant et très douloureux m’a fait foncer chez le médecin en pleurant et en me tordant de douleur. Re-la fatigue. Stress. Corps et esprit épuisés.
Puis le départ.
Mes potes ont été d’une efficacité redoutable. Cela s’est fait très rapidement et en arrivant dans mon nouvel appart, ils ont même monté le lit.
Moi qui avait d’abord poliment refusé qu’il le fasse, je dois dire que lorsque tout le monde était parti et que je me suis endormie dessus, tombant comme une masse, toute habillée, la bave aux lèvres, pour une sieste qui a duré 3h30. J’étais ravie que le lit soit monté. Et ils ont ma reconnaissance éternelle. Oui.
Et le chat a pris très vite ses aises ici (ok la première semaine, tous les matins, au réveil, il me regardait ahuri : mais putain de bordel tu peux me dire ce que l’on fait ici ?!? Maintenant ça va, il est habitué).
Puis il y a eu les répétitions de théâtre, car oui cette année, j’ai refait du théâtre (je ne sais plus si j’en avais parlé). Un peu de stress, de peur d’oublier le texte et aussi de l’excitation et l’envie de voir comment j’allais relever ce défi théâtral. Mais le spectacle s’est très bien passé. Moi qui parlais de sortir de ma zone de confort, bon ben là c’est fait et archi fait ! (il faudra que je vous raconte cette scène que je suis allée jouer dans le public).
Et puis j’ai participé à une table ronde qui a eu lieu dans un auditorium au Sénat, organisée par SNC (j’ai été accompagnée par cette asso lors de ma dernière période de chômage). Devant près de 300 personnes (oui, oui 300). J’ai raconté mon parcours de la fin de mes études, à la période de harcèlement, mes deux périodes de chômage et mon accompagnement par cette asso et enfin mon travail actuel en tant que chargée de com. A la table, il y avait une économiste, deux chefs d’entreprise, le directeur de Pôle Emploi, un représentant de syndicat…et donc 300 personnes devant nous. L’idée c’est que l’animateur nous présentait et on devait parler et se présenter pendant une quinzaine de minutes. J’avais déjà fait cet « exercice » pour l’asso à plusieurs reprises, mais devant autant de monde et dans un endroit si prestigieux, jamais. C’était filmé en plus. Il fallait parler au micro. Les autres passaient avant moi et je me demandais si j’allais pouvoir parler pendant 15 minutes et si j’allais avoir des couacs pendant mon intervention.
J’étais un peu stressée, mais j’étais aussi très excitée et intérieurement, j’étais curieuse de savoir comment ça allait se passer.
Et cela s’est très bien passé. En parlant, je me suis sentie bien. Au début, un peu nerveuse, mais progressivement je me suis sentie à l’aise. Mon discours a été très applaudi. Et j’ai eu énormément de retours positifs au cours du cocktail de clôture de l’évènement où plusieurs personnes sont venues me féliciter par rapport à mon intervention.
J’ai regardé un petit bout de mon intervention après coup. Il faut juste que je m’ôte un tic de langage, mais à part ça, je me suis trouvée très souriante, calme, très à l’aise. Je n’imaginais pas que je pouvais avoir l’air aussi posée pendant un truc aussi gros alors qu’à l’intérieur ça bouillonnait quand même un peu.
En dehors du fait que je me suis sentie honorée d’avoir été appelée par l’asso pour intervenir sur ce grand évènement, je suis tellement contente de voir que mes efforts ont payé et que j’ai gagné en confiance en moi et en « prise de risque ». J’ai encore du boulot pour travailler sur moi personnellement, mais entre cette participation et le théâtre, je vois que des trucs ont bougé en moi et que ces changements m’ont été bénéfiques.
A l’heure où je vous écris, je suis encore entourée de cartons. J’ai laissé derrière moi pas mal de meubles, d’objets divers. J’avais envie de faire de la place, de m’engager dans une phase de renouveau avec ce déménagement. Je sais que j’ai envie de meubles colorés (si vous avez des plans de boutiques de déco pas trop excessives questions prix, je prends). Mais repartant quasiment de zéro, je suis un peu perdue. Tout ce que je sais, c’est que je ne veux plus m’encombrer.
Je veux de l’espace !
Voilà ce dont j’ai envie.