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Critique Ciné : Rendez-Vous à Atlit, transat à la campagne

Publié le 28 juin 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Rendez-Vous à Atlit // De Shirel Amitaï. Avec Géraldine Nakache, Judith Chemla et Yaël Abecassis.


La beauté de Rendez-Vous à Atlit tient dans ses moments les plus tendres. Le casting est réussi et toujours très naturel. Cela fait plaisir de voir ces trois soeurs développer une vraie alchimie tout au long du film. Atlit, en Israël, est un petit endroit plein de charme alors que l’on se retrouve au milieu d’une maison familiale qui en a tous les atouts. Ce séjour est l’occasion de passer de bons moments avec ces trois soeurs. C’est une sorte de presque huis-clos se déroulant dans la maison et autour de celle-ci, dans le jardin. C’est tout de même un choix assez intelligent que de nous plonger dans cet univers de cette façon. Entre moments partagés en cuisine, nettoyer un jardin, etc. C’est des petits plaisirs simples et familiaux. On retrouve pourtant dans ce film tout ce que l’on a déjà pu voir ailleurs dans d’autres films de ce genre là, mais malgré le déjà-vu, le film a tellement de bonnes petites choses dans tous les sens que cela fonctionne et que cela permet aussi de nous plonger petit à petit dans une aventure si lumineuse, pleine d’espoir avec des personnages hauts en couleur. Parfois, les films les plus simples dans la vie sont le meilleurs. Cela me fait penser un peu à Retour à Ithaque de Laurent Cantent même si ce dernier est bien plus réussi à mon goût.

Israël, 1995, la paix est enfin tangible. Dans la petite ville d’Atlit, Cali retrouve ses deux sœurs, Darel et Asia, pour vendre la maison héritée de leurs parents. Entre complicité et fous rires réapparaissent les doutes et les vieilles querelles, ainsi que d’étranges convives qui sèment un joyeux bordel. Le 4 novembre, Yitzhak Rabin est assassiné, le processus de paix est anéanti mais les trois sœurs refusent d’abandonner l’espoir.

Le choix du casting est lui aussi judicieux. Géraldine Nakache est étonnante dans ce rôle de femme pendant que ses acolytes, Judith Chemia et Yaël Abecassis sont toutes les deux superbes et juste du début à la fin. Il y a des scènes plus comiques que d’autres, et bien entendu des moments plus dramatiques. C’est impeccablement bien préparé avec un certain sens de la minutie. Cela a beau reprendre des idées ailleurs et faire son petit mélange, je trouve que cela fonctionne terriblement bien comme ça. Le décor est quant à lui propice à ce genre de choses. Il faut bien avouer que le côté chaleureux du film est aussi en partie dû au décor qui est chaleureux. A côté de tout cela, ce film a aussi un charme qui provient de son côté suranné. L’univers n’est pas ce qu’il y a de plus moderne (il faut dire que l’on est en 1995 dans le film) et pourtant, ce n’est pas grave car cela semble intemporel. Le film ne veut pas pour autant nous plus nous accabler avec tout un tas de mauvais constats pas toujours très plaisants. En effet, Rendez-Vous à Atlit aurait très bien pu choisir le chemin de la facilité et parler d’Israël à cette époque là. C’est une fois de plus pas le sujet et le film gère donc de façon très subtile des questions qui lui sont propres. Surtout que les enjeux en 1995 ne sont pas du tout les mêmes qu’en 2015.

Rendez-Vous à Atlit fait partie de ces films que l’on va parfois voir dans trop savoir à quoi s’attendre et qui parviennent à nous surprendre malgré tout. Je n’allais pas chercher grand chose avec Rendez-Vous à Atlit et pourtant, j’ai été assez émerveillé par certains moments et je me suis donc forcément pris quelques petites claques émotionnelles. C’est aussi un film qui respire la fraîcheur d’une écriture qui se veut réaliste tout en restant très simple. Je sais que j’ai parfois tendance à critiquer la simplicité d’un scénario et le fait qu’il ne ressemble qu’à un écueil de choses et d’autres que l’on aurait pu voir dans d’autres films. Sauf qu’ici c’est très réussi voire même assez touchant. Il y a des moments parfois un peu étrange et l’on ne sait pas toujours comment réagir mais cela fonctionne et c’est bien le plus important. Finalement, Rendez-Vous à Atlit est une bonne surprise qui est sortie de nulle part. Moi qui m’attendais à voir un film aussitôt vu, aussitôt oublié, c’est plus ou moins le contraire qui s’est passé. Bien qu’il ne soit pas exempt de défauts (notamment dans la mise en scène et dans le scénario), globalement la machine rutile de façon assez efficace. Comme quoi, un peu de coeur et de douceur dans ce monde de brut ne fait pas de mal.

Note : 6.5/10. En bref, un film lumineux et plein d’espoir.

Date de sortie : 21 janvier 2015


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