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Critique Ciné : Vincent n’a pas d’écailles, plouf héros

Publié le 29 juin 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Vincent n’a pas d’écailles // De Thomas Salvador. Avec Thomas Salvador, Vimala Pons et Youssef Hajdi.


L’idée de faire une sorte de super-héros qui a une force incommensurable au contact de l’eau ce n’est pas bête mais je trouve que cela n’a pas du tout eu l’impact que j’attendais. Pourtant, sur le papier Vincent n’a pas d’écailles est une excellente idée. C’est une façon de faire un film de super-héros à la française. Le problème c’est que l’on est très loin de ce que je m’attendais à voir. Avec de très bonnes critiques, je me suis dit que ce pourrait être la bonne surprise de cette année et une autre façon de voir le film de super-héros. Malheureusement, on ne peut pas vraiment dire ça alors que le film a certes du charme mais ennui terriblement. Il n’a pas suffisamment d’ampleur et tente constamment de nous plonger dans l’univers aquatique de notre héros sans jamais aller au delà. C’est dommage, moi qui m’attendais à ce que justement toute la légèreté vendue par l’idée puisse me séduire. Le film est aussi très différent de ce que l’on aurait pu imaginer de par son procédé : pas de scénario, pas de dialogues travaillés, une succession de scènes qui ne sont pas toujours très cohérentes, en somme Vincent n’a pas d’écailles est un film en roue libre mais qui ne semble pas vraiment s’assumer comme tel. Thomas Salvador, qui incarne aussi le rôle de Vincent, a énormément de mal à nous intéresser à son histoire car le tout manque cruellement de travail en amont.

Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux.

J’aime bien le cinéma un peu artisanal, fait avec les moyens du bord, mais cela demande aussi un minimum de travail. Car le résultat est assez vide. Il ne se passe strictement rien et l’on a donc l’impression d’errer avec Vincent jusqu’à ce que ce dernier se retrouve pourchassé par la police dans des scènes toutes les étranges les unes que les autres. Ce n’est pas que les scènes de poursuite sont mauvaises, juste qu’elle ne collent pas vraiment avec la façon dont le film voulait évoluer au départ. J’aurais préféré que le parcours du héros soit à vivre comme une sorte de voyage initiatique et cela en prend le chemin par moment. Notamment au début alors que Vincent semble petit à petit nous faire découvrir ses capacités face à l’eau. D’un point de vue du scénario, c’est donc un zéro pointé tant le tout est vide. Parfois même de sens. Il n’y a pas de plaisir à prendre devant un film qui avait le potentiel de faire beaucoup et qui se heurte justement au problème de ne rien pouvoir raconter. C’est comme regarder un épisode d’Hollywood Girls mais avec un angle plus indépendant et cinématographique. Car le casting, composé là aussi d’amateurs, est assez étrangement fagoté. Le héros n’a aucun charisme, ce qui ne permet pas là non plus de se laisser prendre au jeu.

Mais si Thomas Salvador n’arrive même pas à se mettre en avant lui aussi, c’est que le film a un gros problème. Du coup, Vincent n’a pas d’écailles échoue dès qu’il tente quelque chose. Car même la course poursuite est un échec car elle tombe à plat à un moment où le film n’a pas réussi à l’introduire de façon judicieuse. C’est aussi une mise en scène très étrange. Globalement il y a des idées, notamment sur la manière de manier le cadre, mais tout ce que l’on voit est d’une platitude assez désolante. A cause de cela, ce qui aurait très bien pu faire de belles séquences, notamment car le décor s’y prêtait, ne l’est pas du tout. La photographie est elle aussi crade. Je me demande vraiment comment on peut faire un film aussi intéressant sans prendre le soin de nous offrir une photo de qualité. Je me le demande encore. C’est bête de se retrouver avec un film avec énormément de potentiel qui se heurte à tout un tas d’échecs qui auraient très bien pu être évités. Je pense donc que Thomas Salvador a juste voulu montrer ses talents de bon nageur dans un film qui ne fait rien d’autre. Pour le reste il va falloir repasser, surtout pour ce côté qui semble se vouloir léger et drôle par moment mais qui donne plutôt envie de se taper la tête contre les murs.

Note : 1/10. En bref, je n’ai peut-être pas compris la subtilité de ce film mais j’ai beau adorer les films indépendants français, ici c’est juste une catastrophe.

Date de sortie : 18 février 2015


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