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Baromètre Harris Interactive : la cote de confiance de Hollande globalement stabilisée

Publié le 29 juin 2015 par Delits

En cette fin du mois de juin, Jean Daniel Lévy revient en exclusivité sur les derniers chiffres du baromètre Harris Interactive / Délits d’Opinion. Hollande et Valls stabilisent leur cote de confiance, dans un contexte général où les politiques voient plutôt leur cote baisser.

1. La confiance dans l’action de François Hollande s’est globalement stabilisée depuis 6 mois. Le Président a-t-il trouvé la bonne carburation face à l’opinion ? Comment l’expliquer ?

Jean-Daniel Lévy : Il est frappant de remarquer la stabilité du Président de la République dans l’Opinion. Celle-ci est effective lorsque l’on regarde l’ensemble de la population mais également les différentes franges de population que ce soit en termes d’âge, de niveau social ou encore de proximité politique. Observons qu’aujourd’hui 81% des sympathisants PS et 45% de ceux du Front de Gauche lui accordent leur confiance. Et que celle-ci est inférieure à 10% à Droite et à l’Extrême-Droite.

Sur le fond, observons qu’aujourd’hui la confiance ne repose pas sur le post-attentat mais sur des structurants personnels et de fond. De fond : sur la politique (avec des Français estimant qu’il faut « laisser du temps au temps » : celle-ci apparait comme une variable permettant de temporiser l’impatience relative aux résultats). De forme : l’homme et l’honnêteté (François Hollande ayant souvent été crédité de cette qualité).

Ajoutons, car cette donnée apparait concomitante avec la remontée du Président de la République avant même les attentats, la présence d’un comparatif à Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’Etat apparaissant comme une forme d’épouvantail. Ce qui est assez frappant, c’est une forme de plasticité des Français à l’égard de certains événements d’actualité. A ce titre, la médiatisation de l’apparition de Julie Gayet dans le cadre d’un événement officiel ne suscite pas vraiment de réactions.

2. Cette stabilisation concerne également Manuel Valls. Plus qu’auparavant le destin des deux hommes est-il lié ?

Jean-Daniel Lévy : A ceux considérant que le déplacement en avion du Premier ministre constituerait une forme de Vallsgate, les Français répondent que cela ne change pas grande chose quant à leur confiance exprimée à l’égard de Manuel Valls. Gardons à l’esprit que la même proportion de sympathisants socialistes lui accorde leur confiance. Et que poser une question sur Manuel Valls revient, parfois, à obtenir une réponse mentionnant François Hollande.

Il est frappant d’observer la différence avec les traits d’image du Président de la République que nous avons rappelé toute à l’heure. Manuel Valls bénéficie de qualificatifs positifs sur un aspect personnel (« dynamique », « volontaire », « charisme », « déterminé », « fermeté », « autorité », « énergique »…) mais moins sur la politique qu’il mène.Par ailleurs, le Premier Ministre comme le Président de la République sont critiqués sur le fond politique, les promesses non tenues (ce dernier point étant essentiellement mobilisé par des électeurs… de Droite). Manuel Valls est donc vu différemment de François Hollande. Il bénéficie d’un meilleur taux de confiance que François Hollande. Et, comme tout Premier Ministre hors période de cohabitation, voit son image assez nettement liée au regard de celle de François Hollande.

3. De Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen en passant par Alain Juppé, les leaders de l’opposition connaissent presque tous une baisse de leur cote de confiance sur les derniers mois. L’équilibre observé lors de la première moitié du quinquennat est-il en train de se modifier ?

Jean-Daniel Lévy : Pour effectuer un parallèle avec la première question, observons que la confiance moyenne exprimée à l’égard de l’ensemble des personnalités que nous testons a baissé depuis le mois de janvier. Celle-ci (forcément un peu artificielle) s’établissait à 26,5 points. Elle est aujourd’hui de 25%.

Lorsque l’on liste les 40 personnalités, on observe que certains voient la confiance exprimée à leur égard fortement baisser : c’est le cas de Bernard Cazeneuve (52% à 45%, – 7) Najat Vallaud-Belkacem (de 35% à 28%, -7) de deux anciens membres du Gouvernement Arnaud Montebourg (21, – 6 points), Benoit Hamon (21%, -5), mais également, dans l’opposition Alain Juppé (48%, -6), Bruno Lemaire (28%, -5), Laurent Wauquiez (18%, -5) et Nicolas Sarkozy (25%, -4).

Ce n’est pas la logique institutionnelle seule qui œuvre. Ainsi quand Laurent Fabius (47%) perd 4 points, Jean-Yves Le Drian (50%) reste stable au cours de cette période. Stéphane Le Foll (porte parle du Gouvernement), Michel Sapin ou encore Christiane Taubira progressent (un peu) au cours de ces six derniers mois.

On ne peut dire que l’équilibre s’est modifié, car les grandes structures ne changent pas. On ne voit pas apparaitre de personnalité (hormis Emmanuel Macron) ni disparaitre totalement d’autres. Ce qui est certain, c’est que les Français, critiques à l’égard du Gouvernement, ne se retrouvent actuellement ni en la Droite ni en l’Extrême-Droite ni dans d’autres formations politiques de « recours » naturel et s’imposant de lui-même.

Enquête réalisée en ligne du 24 au 25 juin 2015. Echantillon de 1015 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l’access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).


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