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Monsanto s'oppose à l'interdiction de la vente en libre service du Roundup en France

Publié le 29 juin 2015 par Bioaddict @bioaddict
Vendredi 26 juin, sur France Info, le directeur général de Monsanto France, Didier Charrier, a annoncé vouloir s'opposer à la décision de la ministre de l'Ecologie Segolène Royal de vouloir interdire la vente en libre-service du Roundup, désherbant pourtant toxique pour l'environnement et la santé humaine.

Dimanche 14 juin, Ségolène Royal a annoncé sur France 3 qu'elle veut interdire dès le début 2016 la vente en libre-service dans les jardineries du Roundup, désherbant vedette de Monsanto.

Il faut savoir que le principal ingrédient du Roundup, le glyphosate, a été classé comme substance cancérogène "probable chez l'homme" par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en mars 2015. De nombreuses études scientifiques ont également souligné les dangers que représente le Roundup pour ses utilisateurs : "Le Roundup est le plus toxique des herbicides et insecticides testés.(...) Il est tumorigène, très néfaste pour le foie et les reins, et peut inverser les hormones sexuelles" a ainsi révélé le CRIIGEN (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique). "Jardiniers amateurs et agriculteurs sont les plus exposés et présentent un risque de développer des cancers du sang (lymphome non hodgkinien). Le Roundup semble également induire sur des animaux des dommages chromosomiques, des cancers de la peau ou encore des cancers du tube rénal" a également déclaré l'association Agir pour l'Environnement qui alerte depuis plusieurs années sur la toxicité des pesticides et notamment du Roundup qui est pourtant le premier désherbant aujourd'hui utilisé par les 17 millions de jardiniers amateurs en France...

Pour (enfin) protéger l'environnement et la santé des Français, la ministre de l'Ecologie a ainsi annoncé qu'"un amendement à la loi de transition énergétique interdira le glyphosate en vente libre au 1er janvier 2016". La disposition doit être examinée en juillet, lors du dernier passage de ce texte devant le Sénat.

Interviewé le jeudi 25 juin sur France Info, le directeur général de Monsanto France, Didier Charrier, s'est indigné de la décision de Ségolène Royal. "Ces déclarations nous ont surpris par rapport au fait de voir une entreprise pointée du doigt avec autant de véhémence, pour des raisons qui sont de notre point de vue totalement injustifiées", a-t-il indiqué en expliquant qu'il s'opposerait ainsi à cette décision car pour lui "aucune raison légitime ne la justifie". Il a d'ailleurs contesté l'évaluation qui a été faite par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) du caractère cancérigène du glyphosate: "Nous considérons que cette évaluation a été faite sans prendre en compte l'intégralité des données qui sont à ce jour existantes. (...) Aucune nouvelle donnée scientifique ou technique ne permet de remettre en cause l'homologation du produit et sa commercialisation". Didier Charrier a cependant précisé que "des discussions sont en cours pour une mise en oeuvre potentielle de la vente sous clé, au comptoir, et plus en libre-service, de l'ensemble des produits jardin à compter du 1er janvier 2018".

Monsanto continue ainsi de nier la toxicité du Roundup... en même temps, c'est bien normal car c'est le produit qui lui rapporte le plus d'argent ! L'interdiction de sa vente en libre service en France entraînerait  de grosses pertes financières... Peu importe si le produit contamine l'environnement (les sols, les nappes phréatiques, les animaux...) et rend malades les humains (les jardiniers amateurs, les agriculteurs et les consommateurs)... pendant ce temps-là, Monsanto réalise un chiffre d'affaires de 15 milliards de dollars par an.

Lire : Pourquoi il faut combattre Monsanto : fiche pratique

On espère que Ségolène Royal tiendra tête eu géant de l'agro-chimie et ne reviendra pas sur sa décision. Elle peut compter sur le soutien des Français qui sont aujourd'hui près de 60% à consommer régulièrement des produits bio cultivés sans pesticides toxiques. Pourquoi ? parce qu'ils ne sont pas (plus) dupes ! Ils ont compris le lien indiscutable entre cancers et pesticides et souhaitent protéger leur santé et celle de leurs enfants. Ils sont chaque jour plus nombreux à exprimer leur volonté d'une agriculture plus saine, plus bio. L'ère du Roundup pourrait bientôt être révolue, et c'est tant mieux !

Voir l'interview du directeur général de Monsanto France, Didier Charrier, sur France Info

Stella Giani


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