Magazine Culture

Critique Ciné : Unfriended, réseaux mortels

Publié le 30 juin 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Unfriended // Levan Gabriadze. Avec Heather Sossaman et Matthew Bohrer.


La nouvelle technologie a pris une importance phénoménale ces dernières années dans le monde des films d’horreurs. Outre la vidéo embarquée, l’intégration de Facebook et autres réseaux s’est fait de plus en plus ressentir. Avec Unfriended, Levan Gabriadze veut nous plonger dans l’univers de 5 adolescents qui se retrouvent persécutés par une jeune fille qui était leur amie et qui s’est suicidée à cause d’eux par le passé. J’ai trouvé le récit plutôt sympathique même si l’exécution laisse parfois à désirer. Disons que Unfriended met énormément de temps à décoller. Une fois que le film fonctionne, les choses sont tout de suite bien plus intéressantes et l’horreur peut alors commencer à se mettre petit à petit en place. Afin de transformer son idée en film claustrophobe, Levan Gabriadze a décidé de ne pas sortir du cadre de l’ordinateur de Blaire Lily, une lycéenne qui fait partie du groupe qui subit la vengeance terrible de Laura Bans. Son écran d’ordinateur est une publicité géante pour Mac OS X mais si certains pourraient fustiger, c’est tout de même bien plus simple et sympa de faire un tel film avec un environnement Mac OS (après, ce n’est que mon avis subjectif et mon amour pour l’environnement Apple et sa simplicité qui me fait dire ça).

Une jeune lycéenne se suicide après qu'une vidéo compromettante sur elle ait été publiée sur Internet. Un an plus tard, six de ses amis se connectent, un soir, sur skype, pour "tchater" entre eux. Mais une septième personne, inconnue des autres, se connecte également. Cet intrus se montre très vite sous un visage inquiétant et menace les six amis de tuer le premier qui se déconnectera. Peu à peu, les événements tragiques qui ont marqué la bande, un an plus tôt, refont surface et se montrent sous un nouveau jour.

Mais au delà de l’application Messages, de Google Chrome (tiens, il n’y a pas que Apple là dedans) ou encore de Skype, Youtube, Instagram, Gmail et Facebook, Unfriended veut utiliser tous les outils possibles et imaginables sui sont à la portée des adolescents. Le but est de nous montrer à quel point une vidéo en apparence drôle et innocente peut ruiner la vie de quelqu’un et lui donner envie de se suicider. L’univers horrifique de Unfriended est souvent un peu facile, pas toujours très bien défini mais l’ensemble fonctionne lorsque des questions étranges commencent à se poser et que la série cherche à désigner un coupable. Petit à petit on se demande bien qui peut orchestrer ces morts toutes plus horribles les unes que les autres (le mixeur est probablement ce qu’il y a de plus graphique dans ce film et de plus horrifiant). Mais le scénario de Nelson Greaves (Sleepy Hollow) s’embourbe parfois dans ses idées en voulant accumuler plusieurs choses : de la romance par exemple mais aussi bien d’autres choses qui alourdissent presque le propos. Mais Unfriended est avant tout une réussite visuelle. En effet, la mise en scène, confinée au sein d’un écran (et des webcams) permet de nous plonger dans l’univers autrement.

C’est presque une autre façon de faire des films de found-footage (même si ce n’en est pas totalement un pour autant non plus). Par ailleurs, c’est aussi un film qui pose la question des dangers des vidéos que l’on peut poster de nos amis sur les réseaux sociaux quand ils sont dans des positions pas toujours enviables : bourrés, en train de fumer autre chose que des cigarettes, etc. Sauf que l’intelligence de ce film se confronte aussi au besoin de faire quelque chose de très adolescent et donc parfois d’un peu niais (la scène d’ouverture se faisant sur un Skype entre les deux amants du film est probablement ce que j’ai trouvé de plus décevant et ce n’est pas la meilleure façon de nous donner envie de nous plonger dans l’univers du film). Finalement, en voulant nous raconter les dérives des réseaux sociaux, Unfriended est intelligent. Son seul véritable problème aurait été de ne pas avoir l’intelligence d’aller peut-être au delà et donc de nous surprendre comme il se doit avec des scènes plus terrifiantes. J’ai sursauté légèrement, la salle aussi, mais c’est encore pas suffisamment généreux à mon goût. Et les niaiseries adolescentes n’aident pas vraiment le récit qui a pourtant de belles trouvailles à nous délivrer.

Note : 5/10. En bref, une réussite visuelle pour le parti pris. Le scénario est intelligent mais recouvert d’un voile adolescent trop niais. Dommage.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog