Poltergeist // De Gil Kenan. Avec Sam Rockwell et Rosemarie DeWitt.
Remake du film de Tobe Hooper datant de 1982, Poltergeist partait sans véritable handicap. En effet, le film originale st suffisamment dispensable pour que ce remake ne soit pas trop dégueulasse. C’est David Lindsay-Abaire (Le monde fantastique d’Oz) qui s’est occupé de réadapter le scénario de Steven Spielberg afin de l’actualité au monde d’aujourd’hui. On retrouve donc avec des écrans plats, des drones avec caméra (qui se transforme donc aussi comme caméra à certains moments) et l’on offre des iPhone 5C magenta en guise de cadeau de déménagement à sa fille. C’est Gil Kenan (Monster House), pas vraiment connu pour avoir précédemment brillé au cinéma qui s’occupe de la mise en scène de cette adaptation. Jusque là, tout allant plutôt bien dans le sens où il ne fallait pas forcément attendre grand chose de ce remake, juste un honnête divertissement. Les remakes ce n’est pas toujours mauvais (regardez La Colline a des Yeux, Halloween, même Vendredi 13 - même si bon, il a des défauts autres que l’original -). Sauf que là… cela perd l’essence même de l’original. On se retrouve alors avec un film qui failli à ce qu’il aurait probablement dû être. Cela m’étonne même que Sam Raimi (Jusqu’en Enfer) ait pu laisser faire un tel carnage, tant d’un point de vue du scénario que d’un point de vue de la mise en scène. Mais passons.
Lorsque les Bowen emménagent dans leur nouvelle maison, ils sont rapidement confrontés à des phénomènes étranges. Une présence hante les lieux. Une nuit, leur plus jeune fille, Maddie, disparaît. Pour avoir une chance de la revoir, tous vont devoir mener un combat acharné contre un terrifiant poltergeist…
L’histoire est très classique, très proche du film originel, sans pour autant parvenir à être l’actualité dont j’avais rêvé. En effet, on ne retrouve pas vraiment ce qui faisait l’originalité de l’atmosphère du film de Tobe Hooper. Ce dernier parvenait à rendre cette maison oppressante alors que là, Gil Kenan se contente de filmer le tout avec la plus grande déconvenue possible. On a l’impression d’avoir vu ces jeux de caméra des dizaines de fois au détour d’un scénario qui part un peu trop en cacahuète. A vouloir rendre l’affaire un peu plus complexe, il s’en est mordu malheureusement les doigts. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti tout au long de ce film et de son manque cruellement d’ambition. Le scénario ne cherche pas à véritablement creuser certains aspects qui auraient justement pu rendre l’atmosphère plus pesante : Poltergeist version 2015 oublie donc bien vite l’effet que peut avoir la télévision dans le film de 1982 ou encore ici ce champ électromagnétique qui aurait pu donner une fin potentiellement différente à un film qui n’avait pas besoin de crapahuter aussi loin. Car il fallait de la gamberge pour se dire que l’on avait besoin de Jared Harris (Fringe). Ce dernier est très bon, loin de moi l’idée de le critiquer mais disons que son personnage est honteusement mauvais.
Il ressemble à ce que Supernatural a pu faire en termes de parodies du genre d’émission qu’il anime dans le film. C’est tellement inintéressant au possible (sans compter que la fille aînée est forcément fan de cette émission - histoire d’enfoncer un peu le clou, elle va même lui demander de réciter avec entrain sa petite phrase fétiche -). Et voilà que l’on se retrouve donc avec un film particulièrement ras les pâquerettes qui ne parvient pas à aller au delà du film original. Si le scénario est absolument raté, la mise ne scène aurait pu rattraper un peu le tout. Malheureusement, au jeu de la mise en scène classique et rasoir, je pense que Gil Kenan pourrait gagner un Oscar. Il n’y a rien de bien sympa là dedans, sans compter que Poltergeist veut aussi jouer sur tout un tas de tableaux actuels du monde de l’horreur (le found-footage) sur fond de crise des subprimes et de ce que cela peut imposer pour cette famille qui n’avait pas demandé à finir sur la paille et encore moins à se retrouver dans une maison hantée par non pas un (sinon ce ne serait pas drôle) mais une orde de Poltergeists (et la représentation du monde derrière le placard est probablement l’un des trucs les plus étranges et laids que j’ai pu voir dans les films d’horreur cette année).
Note : 2/10. En bref, remake inutile et avilissant.