Propos recueillis auprès de Caleb Wilde, Directeur funéraire en Pennsylvanie
Un. Je ne veux pas prolonger ma vie au détriment de sa qualité.
Le mot “euthanasie” signifie “bonne mort”. L’antonyme d’“euthanasie” est “dysthanasia” ce qui signifie- vous l’aurez deviné – “Une mauvaise mort”. Sur un plan plus pratique, “dysthanasia” est “généralement utilisée lorsque une personne est considérée comme maintenue en vie artificiellement dans un état où, sinon, elle ne pourrait pas survivre”.
La « mauvaise mort » est un phénomène médical moderne où chaque chose est faite pour éviter l’inévitable ; et pourtant, comme le dit Luis Buneul, cela finit par être une “forme exquise de torture”.
Deux. Je veux mourir chez moi.
Je veux mourir chez moi, entouré par ma famille.
Trois. Et si je meurs chez moi, je veux être accompagné.
Atul Gawande a écrit dans son article du New Yorker :
“Les médecins sacrifient désormais la qualité de votre existence en effectuant des chirurgies, des chimiothérapies, en vous mettant en soins intensifs pour pouvoir gagner un peu plus de temps. L’hôpital met à contribution des infirmières, des médecins et des travailleurs sociaux pour aider les personnes atteintes d’une maladie mortelle à avoir la meilleure vie possible au moment présent. Cela signifie qu’ils se concentrent sur des objectifs tels que la suppression de la douleur et de l’inconfort, maintenir la lucidité mentale aussi longtemps que possible, et si possible, effectué des sorties avec la famille de temps en temps. L’hôpital et les soins palliatifs ne se soucient guère de savoir si la vie des malades peut être prolongée.”
Quatre. Je ne veux pas mourir dans une maison de retraite.
Je n’aime pas les maisons de retraite. Permettez-moi de clarifier cette déclaration : Je comprends que les maisons de retraite soient parfois nécessaires et je sais qu’elles offrent des soins précieux pour ceux qui en ont besoin ; de plus, je sais que les infirmières et le personnel en général fournissent des soins en continu souvent au détriment de leur état émotionnel.
Mais, je n’aime pas l’impression de solitude présente dans ces bâtiments, je n’aime pas la façon dont les maisons de retraite cherchent à se faire de l’argent et je n’aime pas la manière dont certains foyers de soins sont utilisés pour éloigner les personnes les plus faibles dans la société.
Cinq. Si la chance se présente, je voudrais mourir héroïquement !
Sacrifier sa vie tout en sauvant des orphelins de la noyade lors du naufrage d’un bateau, mourir tout en défendant les droits des plus faibles… !
Six. Je veux la possibilité de mourir dans la dignité.
Si je me trouve dans une situation où j’ai une maladie mortelle qui provoque une grande tristesse chez ma famille ou de la douleur personnelle, je veux pouvoir choisir cette option.
Sept. Ça ne me dérangerait pas de mourir d’un cancer.
Je sais que c’est une déclaration controversée, alors laissez-moi la clarifier : Lorsque le cancer frappe les jeunes et les gens d’âge moyen, c’est horrible. Mais, quand elle frappe les personnes âgées – en termes de comparaison et de contraste – ce n’est pas toujours la pire façon d’atteindre la mort. Parfois, c’est peut être la meilleure option possible. Elle vous permet de faire vos adieux, “de ranger votre maison” et de prévoir une période de “bon temps” à passer avec votre famille et vos amis.»
Huit. Je veux une totale honnêteté de mon médecin.
J’ai un certain scepticisme par rapport à la communauté médicale, surtout quand on parle de soins de fin de vie. Même si je crois que la plupart des médecins sont honnêtes, ils ont toujours des arrière-pensées par rapport au traitement du cancer et autres.
Alors que la plupart des médecins énoncent explicitement les options pour leurs patients, certains vont exposer les options qui leur permettront de gonfler leurs poches et d’escroquer le système. Je veux être socialement responsable quand je mourrai. Je ne veux pas prendre des centaines de milliers de dollars à l’état juste pour vivre quelques mois de plus. Je veux une totale honnêteté de mon médecin.
Neuf. Je veux le moins de douleur possible.
Je ne vais pas être orgueilleux. Si j’ai la possibilité de gérer ma douleur, je la prendrai.