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Anne Marguerite Brandon, Fille du Roy (1634-1689)

Publié le 24 juin 2015 par Jean-François Dagenais @lesinjustices

Anne Marguerite Brandon, Fille du Roy (1634-1689)


Anne Brandon, une jolie jeune femme âgée de 31 ans est débarqué à Québec pour la première fois, le 18 juin 1665 avec 30 engagés, 90 autres jeunes femmes et Filles du Roy protégées par Louis XIII.
Le St-Jean-Baptiste de Dieppe était un solide navire de bonne envergure pour un 300 tonneaux, deux ponts et deux gaillards. Il appartenait à un armateur de la Compagnies des Indes de Rouen, un dénommé Hubert de la Chenaye (ou Chesnaye).

Le document ne mentionne cependant pas le nombre total de ses canons et je me demande si son capitaine François Filly ne les avait jamais utilisés, surtout s'il suivait toujours la même route, entre La Rochelle et la Nouvelle-France, un corridor bien calme pour des attaques de pirates.

Il fallait plusieurs mois pour traverser l'Atlantique et les conditions à bord n'était pas de tout repos mais de multiples dangers les guettait : les navires sont de faibles dimensions, l'espace y est restreint et les conditions sanitaires plus que déficientes.

Anne Marguerite Brandon, Fille du Roy (1634-1689)

Les tempêtes, le calme plat, les glaces et les naufrages soulèvent les appréhensions, mais constituent aussi une réelle menace. La maladie et la mort font souvent leur apparition après de longues semaines en mer. Les passagers dorment habituellement dans un endroit appelé la Sainte-Barbe (endroit où était entreposé les munitions).

Après la traversée, il fallait survivre aux Iroquois, connus aussi par l'expression Cinq-Nations comprenant, effectivement, cinq et puis plus tard six nations amérindiennes de langues iroquoises vivant historiquement dans le nord de l'État de New York aux États-Unis, au sud du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent.

Les longs mois d'hiver et les attaques furtives des Iroquois, ces "Sauvages" prenaient plaisir à faire des prisonniers et à les torturer jusqu'à les achever dans d'atroces souffrances, n'aidaient en rien la jeune population de Ville-Marie et de ses environs. C'est d'ailleurs pour cette raison que mon ancêtre et sa femme sont morts, pendant l'attaque à la Rivière-des-Prairies, le 9 août 1689.

Quand la jeune Sedannaise (?) Anne Brandon partit pour la Nouvelle-France en 1665, elle ne pensait sans doute pas qu'elle deviendrait la souche d'une abondante descendance aujourd'hui dispersée dans toute l'Amérique du Nord, particulièrement au Québec et dans l'état du Michigan, aux États-Unis.

Anne est la fille de Elle est l'aînée d'une famille de huit enfants et native de Daniel Brandon, un hôtelier prospère et de Jeanne Proligue (selon le fichier Origine) mais son véritable nom de famille est Sedan, chef-lieu du département des Ardennes, près de la frontière belge, un fief protestant. Cette ville s'étend au fond d'un bassin encadré d'hauteurs boisées, dans la vallée de la Meuse. Proligne. Elle naquit le 28 août 1634 et fut baptisée le 2 septembre.

Anne Brandon se rendit à Ville-Marie (Montréal) dans une barque comme tous les voyageurs en transit de Québec. Pendant quelques semaines, elle fut fort probablement une protégée de Marguerite Bourgeois.
Pierre Dagenais fréquenta Anne, l'aima et la conduisit au pied de l'autel de la chapelle (Immaculée-Conception) de l'Hôtel-Dieu pour la bénédiction nuptiale, mardi le 17 novembre 1665.

Les témoins au mariage étaient : Pierre Jarry; Nicolas Hubert dit Lacroix, maître-tailleur d'habits et caporal de la 17iè escouade de Ville-Marie; Gilbert Barbier ancien marguillier et charpentier; et l'officiant Gabriel Soüart prêtre de St-Sulpice de Montréal.

Auparavant, Pierre "Dageney" fut aussi parrain de Pierre Cardinal (Cardinau) fils de Simon et Michelle Garnier le 31 mai 1665, le parrain est inscrit comme tailleur.

Des liens d'amour unissent les membres du foyer Dagenais-Brandon. Michel, l'aîné, 21 ans, sera inhumé à la Rivière-des-Prairies, le 17 octobre 1686. Nous ignorons les causes de sa mort.
Françoise, née le 3 mars 1668 à Rivière des Prairies et baptisé le même jour à Montréal unira un jour sa vie à Pierre Roy en 1688 (trois enfants) et ensuite à Pierre Chonard le 22 avril 1699 (trois enfants); Cécile, à Claude Dumets, le 19 juin 1698, à Montréal.

Un 15 novembre 1698, à Repentigny, Élisabeth gagnera le cœur de Pierre Augé dit Lafleur et lui donnera huit enfants. Le fils Pierre II transmettra seul le nom Dagenais par un mariage fécond avec Marie Drouet, le 30 avril 1695, à Pointe-aux-Trembles.
La coulée Grou
En 1689, lors de la bataille de la coulée Grou, les Agniers, alliés aux hollandais de New-York, font la guerre et massacre les habitants de Lachine. Puis ils se rendent à Lachenaie, en passant par la Rivière-des-Prairies où le 9 août, ils exterminent Pierre Dagenais et Anne Brandon, son épouse, ainsi que plusieurs autres voisins et brûlent leurs maisons.
Les survivants réfugiés, dont le curé Brissac dans le moulin de la Pointe à Deroches inhumèrent le corps de Pierre Dagenais et sa sépulture fut enregistrée sur un bout de papier par le curé de Lachenaie, M. Brissac.

Le sagace historien Édouard-Zotique Massicotte découvrit ce document dans les archives de Joliette, 225 ans plus tard. Seuls les restes de Pierre Dagenais furent ensevelis. Anne Brandon fut tuée ou brûlée vive comme la vingtaine d'autres victimes tombées ce jour-là.

Les enfants du couple Dagenais-Brandon sont épargnés, et probablement réfugiés chez leur sœur aînée Françoise, alors nouvellement marié avec Pierre Roy, sur l'Île Jésus (Laval), situé en face, de l'autre côté de la rivière des Prairies. Ce nouveau foyer servit-il à héberger les trois sœurs Dagenais et leur frère ?

Ce n'est que six ans plus tard que Pierre, fils, quitta ses sœurs pour aller prolonger la lignée Dagenais jusqu'à nos jours. Les enfants de Pierre Dagenais vendent le 16 février 1698 à Claude Crespin de la Pointe-aux-Trembles une terre située "au-dessous du rapide à Rivière des Prairies", fait devant le notaire Adhémar dit St-Martin.
La procuration

Le 21 septembre 1702, les enfants du couple Dagenais-Brandon font une procuration à leur tante Élisabeth Brandon, chez le notaire Pierre Raimbault de Montréal. Leur tante vivant à Paris, rue de Sèvres, en la paroisse St-Sulpice était la veuve de Mathurin Cotel. Les enfants annoncent le décès de leurs père et mère aux mains des Iroquois, il y a environ quatorze ans.

" fils et filles de deffuncts Pierre Dagenet vivant habitant de cette isle et tailleur d'habits et de deffuncte Anne Brandon sa femme leurs pere et mere pris et tues par les Hiroquois il y a environ quatorze ans "

Par cette procuration, les enfants souhaitaient être représentés par leur tante Élisabeth pour recevoir de leur oncle Jean Brandon, marchand à Lyon, tout ce qu'il plaira " aud. Sr. Brandon de donner ou envoyer auxd. Dagenes [...] "

Célébrations du 350e anniversaire de l'arrivé des Filles du Roy

Anne Marguerite Brandon, Fille du Roy (1634-1689)

En 2013, des Pour conclure, je me permet de vous transmettre célébrations avaient lieu des deux côtés de l'Atlantique : le 350e anniversaire de l'arrivée des premières Filles du Roy (1663-1673) à Québec et à Paris, Rouen, Dieppe et La Rochelle, la ville portuaire d'où quittait la plupart des navires pour Québec et Ville-Marie. la liste de toutes les Filles du Roy, entre 1663 et 1673 et aussi par catégorie.

Filles du Roy par ordre d'arrivée et selon Yves Landry :

Magnifiques témoignages de plusieurs descendantes de Filles du Roy ! Les entrevues et le montage de cette vidéo, diffusée pour la première fois lors de la soirée-bénéfice du musée, ont été réalisés par John Gallagher et son équipe, Anne-Josée Simard, Simon Painchaud et Catherine Therrien des productions Gallagher & Friends.


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