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Critiques Séries : 1864. Saison 1. BILAN (Danemark).

Publié le 02 juillet 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

1864 : amours et trahisons en temps de guerre // Mini-series. 8 épisodes.
BILAN


Les grandes fresques de guerres sont rares en télévision et pourtant, ce sont bien souvent des récits passionnants. Quand on pense à The Pacific (HBO), Band of Brothers (HBO) et d’autres séries de guerres légèrement différentes, on ne peut qu’entrevoir des récits magnifiques. 1864 permet surtout de comprendre une autre partie de la guerre qui opposa la prusse au Danemark au milieu du XIXe siècle. Cette fresque historique est somptueuse du début jusqu’à la fin et je dois avouer que je ne m’attendais pas forcément à une telle tenue, visuelle et narrative, surtout que les danois ne semblent pas forcément avoir d’énormes moyens télévisuels mais 1864 vient de me clouer le bec de ce point de vue là. Cette superbe série historique est animée par des comédiens brillamment inspirés. C’est l’histoire de leur pays que la série veut nous conter mais on sent qu’ils ont envie de montrer le meilleur d’eux-mêmes. On retrouve là d’ailleurs des personnages phares de la série Borgen, une série politique danoise. C’est souvent pour le meilleur que chacun de ces acteurs apparait à l’écran dans des rôles très différents de ceux qu’ils occupaient dans la série politique. A côté de ça, fureur, sang et larmes emportent les épisodes les uns après les autres. Avec l’effort visuel qui est fait, pas seulement d’un point de vue des décors ou encore des costumes, mais aussi d’un point de vue de la mise en scène et de la photographie, 1864 fascine.

En effet, il y a certaines scènes qui sortent du lot, que cela soit en imposant un bruit sourd, le silence, les cris d’un personnage, sans que cela ne soit assommé par une musique protubérante. Au contraire, la musique est certes là mais discrète et ne sert que de voile léger afin d’offrir un peu de douceur au milieu de ces brutalités diverses. 1864 veut nous montrer à quel point les hommes sont fragiles face à la boucherie imposée de ces guerres. C’est alors restitué avec beaucoup de cruauté au fil des épisodes. Je savais bien que 1864 était un récit de guerre et qu’il n’était pas là pour édulcorer quoi que ce soit. On avait déjà pu le voir dans les deux premiers épisodes, mais au termes de cette première saison on s’en rend doublement compte. Car la cruauté de cette guerre, qui a décimé une partie des hommes du Danemark, a impacté le pays de façon très forte. La charge émotionnelle qu’il y a derrière veut qu’on la ressente (une mère qui a tout perdu, une femme qui se laisse prendre dans le dernier épisode, un mort sur un champ de bataille sous forme de moment épique, etc.). Les émotions jaillissent toujours de nulle part et nous prennent aux tripes. Je ne connaissais pas du tout cette guerre et je remercie les danois pour avoir osé produire une série dessus.

Cette série permet de comprendre les enjeux de cette guerre (défendre sa patrie) mais aussi tout ce que cela a pu impliquer par la suite. La série parle aussi des conséquences pour les hommes qui reviennent du front et qui ne sont plus du tout les mêmes. Ils ont pour certains énormément changé, pas forcément en bien. Certains ne sont pas revenus et d’autres oui. C’est l’aveu que fait 1864 à la fin de son dernier épisode. Combien de destins sacrifiés sur l’autel de la raison politique. Cette guerre n’était pas forcément très rationnelle mais elle a malgré tout eu lieu (et ce n’est pas la première guerre qu’il y a eu entre la prusse et le Danemark). 1864 est donc une série remarquable, mais effroyable. Cette reconstitution macabre et touchante nous permet de mieux comprendre une guerre méconnue chez nous (en tout cas pour ma part) en plus de nous offrir une fresque d’une beauté assez étonnante et inattendue. Je ne m’attendais pas du tout à ce que 1864 soit une série aussi réussie car je ne m’attendais pas à ce que le niveau de moyens donnés par la télévision danoise puisse être aussi fort jusqu’au bout. Je ne regrette pas d’avoir été au bout, même si je ne compterais pas pour vous le nombres de fois où j’ai versé une petite larme. Même dans les moments les plus heureux, c’est vous dire la puissance émotionnelle de ce récit.

Note : 8.5/10. En bref, une fresque historique cruelle mais émotionnellement forte.


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