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Sarko le Petit

Publié le 04 juin 2008 par Jean-Philippe Immarigeon

« L'Elysée fut dans Paris le coin inquiétant et noir. Dans ce lieu mauvais on était petit et redoutable. On était en famille, entre nains. On avait cette maxime : jouir. On vivait de la mort publique. Là on respirait de la honte, et l'on se nourrissait de ce qui tue les autres. C'est là que se construisait avec art, intention, industrie et volonté, l'amoindrissement de la France. Là travaillaient, vendus, repus, et complaisants, des hommes publics, lisez : prostitués. L'Elysée a été le laboratoire, le comptoir, le confessionnal, l'alcôve, l'antre du règne. L'Elysée prétendait gouverner tout, même les mœurs, surtout les mœurs. A l'Elysée, une certaine laideur était considérée comme élégance ; ce qui fait le visage fier y était raillé comme ce qui fait l'âme grande ; c'est là qu'ont été mises à la mode toutes les bassesses, y compris la bassesse du front. »

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« C'est le plus effrayant essai de poussée en arrière qui ait jamais été tenté. Tout ce qui était l'édifice est maintenant la ruine ; le sol en est jonché. En une nuit l'inviolabilité de la loi, le droit du citoyen, la dignité du juge, l'honneur du soldat ont disparu. D'épouvantables remplacements ont eu lieu ; il y avait le serment, il y a le parjure ; il y avait le drapeau, il y a un haillon ; il y avait l'armée, il y a une bande ; il y avait la justice, il y a la forfaiture ; il y avait le code, il y a le sabre ; il y avait un gouvernement, il y a une escroquerie ; il y avait la France, il y a une caverne. Cela s'appelle la société sauvée. C'est le sauvetage du voyageur par le voleur. »

Victor Hugo, Histoire d’un crime, 1877


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