Au Nord de Doha, la capitale du Qatar, un archipel d’îles artificielles de plus de 400 hectares émerge de la lagune de West Bay. Nommée The Pearl en raison du site où elle se trouve, anciennement réputé pour la pêche aux perles, cette construction étonnante regroupe des villas, des restaurants, des hôtels et des boutiques de luxe. Vu du ciel, l’archipel a la forme de plusieurs huîtres juxtaposées avec une perle en leur centre. Trois marinas se retrouvent au cœur de l’ensemble, dont Porto Arabia. Dans ce billet, je vous livre mes impressions sur cette marina où j’ai eu l’occasion de flâner plusieurs heures lors de mon séjour au Qatar en 2012.

Porto Arabia, un décor de luxe qui semble irréel
Ma balade dans la marina de Porto Arabia a débuté en matinée. Une fois le chauffeur de taxi reparti, je me suis retrouvée seule dans ce décor de luxe. Il n’y avait pas âme qui vive. Personne. Les chantiers de construction des alentours étaient inactifs, les cafés et les boutiques fermés. Je ne savais pas encore que Porto Arabia s’anime surtout en fin de journée, pour devenir un lieu de rassemblement et de fête en soirée. D’abord déçue, je me suis dit que le mieux était de revenir sur mes pas afin de trouver un taxi qui pourrait me conduire dans un endroit plus animé. Je pensais alors me rendre au Souk Waquif ou au Musée d’Art Islamique de Doha. J’ai remonté le boulevard à la recherche d’un véhicule aux couleurs turquoise et argent, mais sans succès… C’était ma première journée à Doha et j’ignorais encore que trouver un taxi dans ce coin du monde relève de l’exploit. Je me suis alors dit que j’allais saisir cette opportunité afin de voir les lieux s’éveiller tranquillement, sans me presser.
J’ai commencé ma balade le long du port, impressionnée par les nombreux yachts qui rivalisaient de luxe et de beauté. Sur l’eau turquoise, ils flottaient paisiblement, exposant leur coque d’un blanc immaculé aux rayons du soleil. Ici, je ne pouvais que constater la croissance économique phénoménale du Qatar, l’un des pays les plus riches du monde. Sur la terre ferme, des immeubles élégants se dressaient dans un ciel bleu, avec leurs façades harmonieuses dans les tons de crème et de beige, avec quelques accents de blanc et de brun clair ici et là. L’ensemble était si parfait qu’il semblait irréel. J’avais l’impression de me retrouver en plein cœur d’un décor de cinéma, en dehors des heures de tournage, alors que les acteurs, les figurants et l’équipe technique ont quitté les lieux. Est-ce que des gens habitent vraiment ici? Alors que cette question s’imposait de plus en plus dans mon esprit, j’ai croisé un gardien de sécurité d’origine indienne qui m’a dit, dans un anglais approximatif, que je n’étais pas autorisée à traverser le pont sur lequel je venais de m’engager. Oups… J’ai tourné les talons vite fait, car l’homme semblait prendre son rôle de gardien du pont très au sérieux.

La croisette, le lieu des contrastes
Reprenant mon chemin, j’ai décidé de m’en tenir aux indications affichées sur les panneaux en me laissant guider vers La Croisette, la promenade de front de mer de Porto Arabia. Longue de 2,5 kilomètres, elle porte bien son nom, car on y retrouve une architecture où les styles français et italiens se mélangent, sur fond de culture arabe. La promenade est bordée de restaurants qui offrent un choix de cuisines variées, allant de la gastronomie française aux burgers américains. On y retrouve également de nombreux cafés et boutiques de luxe, dont Armani, Hugo Boss, Roberto Cavalli, Chloé, Hermès, Missoni et Yves Saint-Laurent, de même que des automobiles de prestige (Maserati, Ferrari, Rolls-Royce) qui attendent les acheteurs. En pensant au fait que le dromadaire était, il n’y a pas si longtemps, qualifié de « vaisseau du désert », puisqu’il était le principal moyen de locomotion des Qatariens, le contraste entre les traditions et la modernité qui teintaient ce lieu m’a saisie de plein fouet…





Peu à peu, la promenade s’est légèrement animée et j’ai croisé des expatriés faisant leur jogging dans l’air salin, de même que des Qatariens en tenues traditionnelles : tunique blanche pour les hommes (dishdash) et voile noir pour les femmes (abaya). Les cultures se croisaient sans se mélanger, tout comme c’est souvent le cas aux Émirats Arabes Unis. Mais ici, contrairement à Dubaï, les touristes et les expatriés étaient habillés sobrement, en respectant les coutumes locales. Les femmes couvraient leurs épaules et leurs genoux, alors que les panneaux publicitaires faisaient la promotion d’une mode beaucoup plus provocante.
La chaleur augmentant de plus en plus, j’ai cherché à me cacher du soleil en grimpant les marches d’une petite tour, près du restaurant chinois Tse Yang, qui offre une magnifique vue sur les environs. J’y ai trouvé des décors splendides que je me suis amusée à prendre en photos sous différents angles.




Bien que tout soit parfait en ces lieux, je dois avouer que je ne m’y sentais pas vraiment confortable. À mes yeux, cette île manquait d’âme et de vie. Je m’y sentais un peu trop blonde et beaucoup trop seule à l’être. J’imagine que j’aurais un point de vue différent si je l’avais visitée en soirée, alors que l’ambiance y est plus vivante. J’ai quitté The Pearl avec une seule envie : plonger dans la piscine de l’hôtel et savourer un cocktail au bord de la mer. Après avoir attendu longuement un taxi, c’était amplement mérité. Santé!

