Il y a de ces lieux qui s’inscrivent dans les traditions familiales pour ne jamais en ressortir, qui viennent meubler les souvenirs des petits et des grands pour longtemps. C’est ce que l’île d’Orléans incarne pour moi. Chaque année, au mois de septembre ou d’octobre, nous allons sur l’île en famille pour y cueillir des pommes. Cette tradition a débuté alors que j’étais adolescente, lorsque mon frère a rencontré la femme de sa vie à l’Université. Je crois que l’idée venait d’elle au départ, mais elle est rapidement devenue une activité familiale incontournable, qui se répète chaque année en accueillant de nouveaux participants, au fur et à mesure que notre famille s’agrandit.
Quand je pense à l’île d’Orléans, c’est un torrent de souvenirs qui déferle dans ma tête… J’ai une pensée pour ma grand-mère paternelle, aujourd’hui décédée, qui nouait un foulard bleu sur sa tête pour se protéger du soleil tout en étant si coquette… À la grand-mère de mon mari, venue de France, qui avait profité des délices sucrés de l’île lors de son passage au Québec… À ma filleule que nous avions perdue dans un verger, alors qu’elle commençait tout juste à marcher… À mon fils aîné, qui n’avait pas voulu enlever son nouveau déguisement de Sam Sam pour grimper aux arbres et cueillir des pommes… Ces souvenirs, comme bien d’autres, sont précieux, car ils sont irremplaçables.
Notre Sam Sam à la ferme Gaston Drouin, Île d’OrléansMais trêve de nostalgie, mon billet d’aujourd’hui a pour objectif de vous emmener avec moi sur cette île que j’adore, afin de vous partager l’itinéraire que nous avons l’habitude de suivre, de même que nos produits préférés. Car chaque année, nous visitons l’île en suivant plus ou moins le même circuit, en ajoutant parfois des arrêts supplémentaires afin de faire place à de nouvelles découvertes. Nous partons habituellement en début de matinée, pour finalement quitter l’île en fin d’après-midi.
Notre itinéraire annuel sur l’île d’Orléans, QuébecDes pommes (et des jolis minois!) à croquer
À l’origine, notre pèlerinage annuel à l’île d’Orléans avait uniquement pour but de cueillir des pommes en famille. Plusieurs fermes permettent l’autocueillette dans leurs vergers, mais c’est à la ferme Gaston Drouin que nous allons chaque année, dans la municipalité de Sainte-Famille… En fait non, pour être bien honnête, je dois avouer que nous avons été infidèles à notre tradition une année, en essayant une autre ferme, mais nous avons été profondément déçus. Depuis, nous restons fidèles à ce site exceptionnel, qui permet d’admirer le fleuve Saint-Laurent la bouche pleine de pomme.
De la mi-août jusqu’à la fin octobre, la ferme Gaston Drouin ouvre son verger aux amateurs d’autocueillette. Une fois sur les lieux, après avoir pris quelques photos devant les tournesols et admiré les animaux dans le petit enclos, nous réussissons à vendre l’idée aux enfants d’aller cueillir des pommes. Notre argument infaillible : le tour de tracteur pour descendre jusqu’au verger. Pour eux, l’aventure commence et se poursuit une fois dans le verger, où ils jouent à cache-cache, avant de partir à la chasse aux chenilles et aux sauterelles. Ils viennent parfois nous aider à cueillir quelques pommes, heureux d’atteindre les hautes branches des pommiers en montant aux échelles. On en profite alors pour croquer leurs jolis minois avec notre appareil photo. Cette année, mes deux nièces ont eu 18 et 16 ans et je me rappelais encore très distinctement leurs jolies frimousses de bébés dans ce même verger. À chaque année, c’est avec l’impression d’ouvrir un album souvenir que je viens me recueillir dans ce lieu et, malgré les cris des enfants et le brouhaha, je considère qu’il n’y a rien de plus ressourçant. Des tables sont disponibles pour faire un pique-nique sur place, mais notre itinéraire nous amène ailleurs afin de casser la croûte. Notre argument pour quitter le verger et reprendre la route? Le fameux tour de tracteur!… qui nous mène à un petit kiosque où nous pouvons acheter d’autres produits de la saison.
Ferme Gaston Drouin, île d’Orléans Ferme Gaston Drouin, île d’OrléansD’autres lieux à découvrir en chemin…
Après toutes ces pommes englouties, vous pensez sans doute que nous sommes rassasiés… Et bien, détrompez-vous, j’ai deux garçons qui ont un estomac sans fond et qui réclament déjà leur lunch du midi! C’est pourquoi une pause au Marché Pouliot & Filles s’impose. On peut y faire provision de produits du terroir et y déguster des aliments cuisinés sur place, sur les tables extérieures mises à la disposition des visiteurs. Bien qu’une longue terrasse offre une vue panoramique sur le fleuve, nous restons généralement du côté de la route pour savourer maïs, fruits frais, pain chaud et crème glacée. Il faut dire que les enfants sont rapidement attirés par le petit parc, situé de l’autre côté de la route, ce qui nécessite une surveillance constante.
Marché Pouliot & Filles, île d’Orléans – crédit photo : Isabelle CyrNous reprenons ensuite la route vers le Vignoble du Mitan, une halte que nous avons plus récemment ajoutée à notre itinéraire. On peut y déguster plusieurs vins, mais c’est surtout leur vin de glace « Le Verglas », qui nous attire, afin d’accompagner crêpes et desserts lors de repas entre amis. Ouvert depuis plus de 15 ans, sur une terre familiale datant du XVIIe siècle, l’endroit est agrémenté d’une jolie terrasse, qui offre une vue imprenable sur le fleuve et la forêt laurentienne. On peut y admirer les paysages colorés de l’automne québécois dans toute leur splendeur! Petit bémol : la boutique n’est absolument pas pensée pour les enfants, d’où mon intérêt marqué pour la terrasse extérieure.
Vignoble Le Mitan, île d’Orléans – Crédit photo : Isabelle CyrSituée à l’entrée de l’île d’Orléans, dans la municipalité de Saint-Pierre, La maison Cassis Monna & filles est le dernier arrêt de notre itinéraire… Et non le moindre! Depuis 1992, la maison cultive le cassis pour en faire des produits dont la qualité supérieure a été reconnue lors de plusieurs concours internationaux. C’est Bernard Monna, natif de la France et liquoriste de quatrième génération, qui est à l’origine de cette réussite transmise à ses filles, Catherine et Anne, qui assurent aujourd’hui la relève. On y trouve, notamment, des vins apéritifs, des gelées, des confitures et de la moutarde à base de cassis. La dégustation des produits est gratuite et nous incite, chaque année, à faire plusieurs achats. Notre produit chouchou est, sans contredit, la crème de cassis qui nous permet, tout au long de l’année, de nous rappeler ces beaux moments en famille en dégustant un kir, un communard et, parfois même, un kir royal.
La maison Cassis Monna & filles, île d’Orléans – Crédit photo : Isabelle Cyr La maison Cassis Monna & filles, île d’Orléans – Crédit photo : Isabelle CyrEt vous, quelles sont vos adresses et vos produits préférés sur l’île d’Orléans?
Pour en savoir plus sur les activités à faire sur l’île, consultez le site Internet de Tourisme île d’Orléans.