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État d’Urgence : de quelle urgence s’agit-il ?

Publié le 05 juillet 2015 par Naceur Ben Cheikh
beji essebsiLe principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire et les nécessités de discrétion dans le déroulement des enquêtes ne peuvent  couvrir le trouble que provoque la remarque que jusqu’ici, et depuis plus de quatre ans, l’attitude des juges à l’égard des terroristes est telle  que certains vont jusqu’à la qualifier de complice.Le principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire est en fait  lié organiquement à celui de l’Autorité de l’État qui met les fonctions qui ont trait à la Justice,à la Défense Nationale, à la Sûreté Nationale et aux Affaires Étrangères, en dehors des aléas des changements « idéologiques » qui peuvent affecter le pouvoir selon la règle du jeu démocratique. La Souveraineté que l’on attribue à ces départements ne qualifie pas leurs activités propres, mais celle de l’État, au sein duquel s’exerce la Souveraineté du peuple. Il y aurait peut être lieu de nuancer en distinguant  , en ce qui concerne ces départements, entre Indépendance et Autonomie et de préciser que la justice est autonome dans les limites où l’exercice  de cette autonomie ne porte pas atteinte à l’intérêt supérieure de la Nation et à la Souveraineté de l’État qui en est le garant. En déclarant que si par malheur le terrorisme réussirait à porter un  autre coup, semblable à celui de Sousse, il y aurait risque de délabrement de l’État, par le délabrement de son Autorité et la perte de sa Souveraineté qui s’en suivrait, le Président de la République ne cherche certainement pas à alarmer son peuple face à un danger extérieure imminent. Il chercherait plutôt à attirer l’attention du pouvoir politique autonome (mais dont il est le Sommet Souverain) sur la nécessité, pour le gouvernement et les élus de la Nation de veiller à ce que les différents pouvoirs ne transforment pas leur autonomie en Indépendance et participer de la sorte , de l’intérieur, à la perte de l’invulnérabilité de l’État, sans lequel il n’y aura plus de liberté. Peut-être que le Président de la République, en déclarant l’État d’Urgence, est entrain de rappeler aux pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire l’urgence de restaurer d’abord l’Autorité de l’État, en invitant ses différentes institutions à réguler leurs fonctions autonomes en fonction des Intérêts Supérieurs de la Nation qui ont été perdus de vue, durant la période de la mainmise islamiste sur les rouages des Ministères de Souveraineté et que sont la Défense, la Justice, l’Intérieur et les Affaires Étrangères. Pareille action (restauration de la Souveraineté de l’État) ne pouvait avoir lieu sans la mise entre parenthèse des équilibres politiques internes qui ont présidé à la formation du Gouvernement actuel. On ne nettoie pas les structures et rouages de l’État, des virus qui lui ont été inoculés durant le passage des islamistes à ses commandes, par le biais d’un pouvoir exécutif auxquels ces derniers continuent à y participer, sans remédier, dans les faits, aux conséquences de leurs positions antiétatiques , représentés par le noyautage cynique qui continue à en gripper le fonctionnement. Exposant l’État à une déconfiture programmée. Et ce n’est pas par hasard que Béji Caïd Essebsi a feint de « ne pas savoir si l’État du Khalifat qui nous menace est le Sixième ou pas », confondant par la même le danger intérieur que représentent les agents inféodés au Khalifat de Ghanouchi, Jbali et Laarayedh avec la menace des hordes armées de Baghdadi.

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