Penny Dreadful // Saison 2. Episode 8. Memento Mori.
Ce qu’il y a d’assez surprenant avec cet épisode c’est qu’il est brillant mais qu’il n’y a pas Eva Green dedans. Le personnage de Vanessa est complètement absent de cet épisode, tout comme Chandler (puisque la dernière fois que l’on a vu ces deux personnages, c’était ensemble dans l’épisode précédent). Mais du tout, que faire d’un épisode où il n’y a pas Eva Green : d’autres histoires. Cela passe par Dorian Gray. Ce dernier oscille entre le bon et le mauvais mais cet épisode permet aussi de cerner un peu mieux ce que la série veut faire de lui et il était temps de le savoir étant donné que de toute façon, on est à deux épisodes de la fin de la saison. C’est aussi pour cela que cet épisode permet aussi de mieux cerner les enjeux autour d’un personnage dont il est difficile de faire quoi que ce soit en dehors du sexe et de sa relation assez complexe avec Angelique. Mais l’issue de son histoire dans l’épisode est d’autant plus intéressante qu’elle permet enfin de nous embarquer dans les avenirs d’un Dorian plus intelligent et nous donnant moins l’impression d’être à côté de plaque et là pour nous montrer ses belles fesses. On ne va pas se mentir, ce n’est pas du tout ce que j’attends de la part d’une telle série.
La série a besoin de délayer un peu certaines intrigues et celle de Dorian est bien exploité dans cet épisode. Par ailleurs, la Créature est un autre personnage important de la saison, surtout par rapport à ce que Penny Dreadful a tenté de faire autour au début de la saison, mais qui n’a pas forcément eu de quoi nous prendre aux tripes jusqu’à présent. Fort heureusement pour nous, c’est là que Lily entre en jeu. Billie Piper n’était pas très importante au début de la saison et puis avec l’épisode précédent, elle a enfin été utilisée à sa juste valeur (et le moins que l’on puisse dire c’est que c’était purement jouissif). Surtout que Billie Piper est très bonne dans ce registre de femme dont on ne connaît pas les actions avant de les avoir vu à l’écran. Victor quant à lui prendre forcément une place un peu plus importante lui aussi, sans vraiment imposer un quelconque charisme mais c’est un problème que j’ai avec ce personnage depuis un petit bout de temps maintenant. A côté de ça, la partie la plus palpitante c’est celle d’Evelyn Poole et Sir Malcolm. La première a enfin décidé de faire quelque chose de la petite poupée qu’elle avait construite de Malcolm. Sa façon de tripoter ses tripes était tout de même assez drôle. Car la scène en elle-même est drôle. Je me demande parfois si au fond Penny Dreadful veut réellement nous faire peur et si elle prend tout au sérieux.
Il y a tellement de second degré dans cette série que je ne sais pas toujours sur quel pied danser de ce point de vue là. Mais je suis heureux de voir malgré tout que Penny Dreadful a aussi fait de bons choix du point de vue d’autres idées et c’est celle de cette marionnette qui est exploitée dans cet épisode de façon assez intelligente. Petit à petit le climat s’épaissi, l’ambiance devient de plus en plus étouffante pour Sir Malcolm alors qu’il est torturé de l’intérieur. Tout cela jusqu’à ce qu’il ait les yeux noirs et que tout cela se transforme en gros n’importe quoi difficile à cerner. Mais ce n’est pas la première fois que Penny Dreadful fait quelque chose de ce genre là. Au contraire, la série nous a tellement habitué à ses idées saugrenues et elle sait très bien les mettre en scène. La preuve en est avec cet épisode qui jouit justement de toutes les bonnes idées de la série. L’idée d’intégrer une part de Lucifer ou encore d’Enfer est une occasion d’étendre un peu plus l’univers d’une série qui a déjà traité tellement de sujets fantastico-horrifique à sa façon, tout en reprenant également des personnages de l’époque victorienne. Une époque qui fait aussi mouche avec une série sur un tel sujet. C’est en tout cas ce que nous démontre une fois de plus Sir Malcolm ici alors que ce dernier a le chic pour tomber sur les personnages les plus cinglés de la série. Maintenant que Poole a perdu Sir Malcolm et accessoirement Hecate en pleine rébellion contre sa mère, la pauvre court à sa perte.
Note : 8.5/10. En bref, un brillant épisode de Penny Dreadful pourtant sans signe de vie d’Eva Green.