Les Grecs ont inventé la politique. Et ils donnent un exemple de son usage. Quelle va être la conséquence de leur référendum ? Sortie de la Grèce de la zone euro ? Ce qui ne tue pas renforce (l'UE) ? Ou crise mondiale ? Mais ce référendum compte-t-il pour quelque-chose ? Dans un référendum, la France a refusé la constitution européenne. Et pourtant cette constitution est revenue par une voie détournée. La voix du peuple compte pour du beurre ?
Je lis la vie de Talleyrand. Il me semble être l'exemple même de ce qui fait la différence entre le politique et le peuple. Le peuple veut des solutions tranchées. Or, personne n'est capable de connaître les conséquences de ces solutions. Le politique fait tout pour les éviter. Et ce, probablement, pour au moins deux raisons. Il sait que le changement est incertain. Il préfère l'équilibre. Il a aussi tout à perdre du changement. Ce qui a une contrepartie. Parce qu'il croit que la crise est évitable, il accumule les petites combinaisons douteuses qui finissent par rendre la situation intenable.
(D'ailleurs, on ne sait même pas ce que signifie le dit référendum. Que le Grec veut garder l'euro, mais qu'il appuie ses négociateurs ? Rien de plus ? - Je note par ailleurs qu'une fois de plus les sondages étaient grossièrement faux.)