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"La Chambre claire" de Roland Barthes

Par Lesalondeslettres @Salon_Lettres

" Savoir qu'on n'écrit pas pour l'autre, savoir que ces choses que je vais écrire ne me feront jamais aimer de qui j'aime, savoir que l'écriture ne compense rien, ne sublime rien, qu'elle est précisément là où tu n'es pas - c'est le commencement de l'écriture. "

R. B.

August SANDER, Notaire, Cologne, 1924.


Dans ces oeuvres complètes, j'ai eu à lire La Chambre claire pour les cours. Au premier cours, j'ai été enchanté par mon professeur de lettres qui était charismatique, mais lorsque j'ai lu l'oeuvre ensuite, j'ai vite déchanté. Ce livre est un essai sur la photographie. Autant j'aime voir des photographies, autant je déteste la théorie sur la photographie, en tout cas c'est ce que ce livre m'a permis de découvrir. C'est un essai qui me dérange car à la fois Roland Barthes propose une thèse sur la photographie, mais il se mêle lui-même trop dans l'écriture. Ce livre a eu beaucoup de succès à son époque, sauf dans le milieu intellectuel car on lui trouvait trop de pathétisme et de sentimentalisme, ce que je comprend parfaitement. Je n'ai pas besoin de comparer la thèse sur les Précieuses de Myriam Dufour-Maître et cet essai pour remarquer qu'il manque incroyablement d'objectivité, cela me dérange.
Le livre est trop philosophique et abstrait pour moi. J'ai beau avoir tenté de le lire au moins trois fois, je n'en garde rien après ma lecture. Ce livre m'a donc surtout bloqué, dans deux sens : j'étais bien en peine de le lire et je ne pouvais plus lire d'autres livres. Je lis les fragments sans trop comprendre où il veut en venir. Il s'amuse à créer des néologismes donc on ne peut même pas trouver les mots dans le dictionnaire. De manière générale, le vocabulaire est recherché, soutenu et abstrait, c'est-à-dire philosophique, donc on ne peut pas comprendre l'oeuvre sans faire des recherches, si tant est que le mot se trouve dans le dictionnaire et non inventé par l'auteur, dans un dictionnaire.
Le livre existe en texte seul (mais non en poche) et je pensais, en prenant ces oeuvres complètes, qu'il serait intéressant que je lise d'autres écrits de l'auteur mais suite à ces lectures je n'en ai plus du tout envie. Je ne comprend absolument pas ce qu'apporte de plus la thèse de Barthes sur la photographie. À part avoir catégoriser par des formules telles que le studium, le punctum, le référent, le signe, le signifiant et le signifié... il n'apporte pas de connaissances nouvelles dessus (peut-être est-ce dû à mon manque de connaissance sur la théorie de la photographie).
Peut-être que j'étais mal disposée aussi car au lieu d'avoir un cours sur le XIXème siècle, siècle que j'adore, j'ai eu un cours sur le XXème siècle, que je n'apprécie pas particulièrement.
Le point positif de l'essai est sans doute qu'il s'agit d'un texte double : il y a du texte et des photographies auxquelles Barthes fait référence. Mais il les sélectionne et il lui arrive de critiquer des photographies en ne les intégrant évidemment pas dans son livre, alors comment deviner à quoi elle ressemble sans avoir Internet à côté ??
Mon travail sur la photographie du Notaire d'August Sander a été intéressant car j'ai du faire des recherches sur ce photographe que je ne connaissais pas du tout et son travail m'a beaucoup plu.

=> Au final, ce sera une oeuvre que je serai contente d'avoir étudiée, me permettant ainsi d'ajouter une étude sur l'art photographique à côté de mon cursus en théâtre et cinéma, mais d'emblée je ne suis pas du tout intéressée par les autres écrits de l'auteur. Une oeuvre qui s'étudie sûrement en classe mais que je ne vous conseille pas de lire par vous-même, hormis les adeptes de la photographie.

Un outil de travail plus qu'une lecture agréable !

Genre : essai sur la photographie


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