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On s’en va… ou pas! La fin

Par Charlotte @LSTBlog

Il s’en est passé du temps avant que j’écrive cet article.

Je vous ai laissé avec mon projet d’expatriation londonienne… et puis finalement je suis toujours française, dans le Sud et franchement quand je regarde la météo londonienne parfois je l’envie. Non, je ne suis pas bizarre il n’y fait pas si froid et moche qu’on s’amuse à le dire… Et ici l’hiver a été si pluvieux que nous ne devrions pas la ramener. Bref. Arrêtons de disserter sur la pluie et le beau temps ceci n’est pas l’objet de mon article.

Mi novembre, nous partions mon mari et moi à la recherche de notre nid londonien. On m’avait prévenu sur la difficulté de trouver un logement là bas dans nos critères : Zone 1, 60 m2, 2 vraies chambres et en bon état. Je l’avoue nous sommes difficiles et depuis que Baby Boy est entré dans nos vies il y a des choses sur lesquelles nous refusons de faire des concessions.

On part le dimanche. Le marathon commence lundi jusqu’à mercredi. Au programme 35 visites… On ne va pas chômer.

Premier jour de visite, 3 appartements coups de cœur. Mais, problème :  l’un est déjà loué en fait depuis le samedi précédent, le second je l’ai visité seule, il faut que mon amoureux viennent le revoir le lendemain, le troisième je ne l’aime pas vraiment mais il a le mérite d’être grand et propre cependant la propriétaire n’y accepte pas les bébés, notre dossier ne passe donc pas.

Mardi, on recommence. Nous avons plutôt des « Tours » ce jour-là, à savoir : un quartier, une agence, 4 à 5 visites. A ce moment là, on se rend compte à quel point certains agents londoniens sont très vicieux… Ils ont une technique imparable. Le tour comporte 3 appartements à visiter minimum : le premier sera toujours un taudis, le second pas trop mal mais pas non plus de quoi sauter au plafond, le troisième énorme coup de cœur mais toujours au moins 100£ de plus par semaine que notre budget initial. La bonne vieille technique du, ben il reste celui du milieu. Mais  non, définitivement non, on n’en veut pas. Ce n’est pas comme cela que nous imaginé notre expatriation. Nous repartons visiter l’appart qui m’avait tant tapé dans l’œil la veille, mon amoureux a également un coup de cœur. Pour la première fois, voici quelque chose de grand, plutôt joli (un peu kitsch à la limite, mais moi j’adore, vous voyez la boutique Cath Kidston? Ben c’était ça en appart), au dessus de notre budget mais négociable. Ces apparts sont tous en Zone 2, il faut donc prévoir environ 50min à 1h15 selon les lignes et l’emplacement des apparts pour que mon mari rejoigne son nouveau job situé à Angel.

Mardi soir, dépités par le système, (j’ai oublié de vous parler des appartements mal isolés, de la moisissure au bord des fenêtres, des lettres de recommandations pour le chat, de l’odeur nauséabonde dans l’un des apparts…) nous décidons d’aller dîner en amoureux. On prend le temps de discuter de ce qui se passe, de la vie que nous allons laisser à Toulouse, de cette nouvelle vie dans un appart pas forcément à notre goût, de mes journées seule avec Baby Boy, des temps de trajet pour mon mari etc… Au fond de nous on le sait déjà.

On discute beaucoup, les larmes me viennent. Cette ville que j’aime d’amour, cette ville dans laquelle je me sens si bien, n’est finalement sûrement pas faites pour nous, pas pour y vivre et pas dans ces conditions. Même si mon amoureux a trouvé un bon poste avec un bon salaire, nous ne pourrons vivre la vie londonienne que nous fantasmons, en Zone 1, dans un appartement assez grand et avec un amoureux disponible malgré tout pour voir sa famille et Londres et pas seulement son boulot et le métro. On prend la décision de ne sauter le pas que si notre offre est acceptée dans l’appartement que j’adorai.

Mercredi matin mon téléphone ne fait que sonner, bien que nous ayons tout annulé, impossible de passer du temps à deux, à nous balader et à faire les touristes. Les agents immobiliers ont toujours un « Lovely flat perfect for a lovely family »… alors hop passage en mode avion on verra ça ce soir en rentrant en France. Valeur refuge par excellence, on s’en va faire du shopping pour Baby Boy et on lui ramène un tas de souvenirs de notre premier séjour loin de lui, il a 4 mois.

Le soir, on reçoit un mail de l’agence du bel appart, ils ont deux offres : la nôtre, à un prix inférieur au leur mais avec un engagement de durée de 3 ans de location, une autre, avec un prix supérieur mais un engagement de 1 an.

La propriétaire préfèrerait donc que cela soit nous (joie)… mais au prix des seconds (rage)… Chose que nous refusons. Ils acceptent ensuite notre offre mais avec une augmentation de loyer au bout de 6 mois au loyer du second couple et une longue « break clause »… Nous refusons également. Je suis indépendante mes contrats sont signés à l’année mais nous n’avons pas la même sécurité que si j’étais salariée. Nous discutons une bonne partie de la nuit et du lendemain… nous élaborons toutes les stratégies, tout les scenarii possibles et on en vient à la conclusion que non nous ne sommes pas prêts à faire l’ensemble de ces sacrifices pour vivre dans notre ville de rêve.

Cela aura été une décision difficile à prendre… Longtemps, nous nous sommes posés la questions, avons-nous bien fait? Et si finalement nous étions partis? Crois tu que l’on a été trop frileux.? 8 mois après, je peux le dire, je pense que nous avons pris la bonne décision. Nous avons perdu beaucoup de temps et d’énergie, j’ai passé 3 semaines non stop avec des agents au téléphone, pour rien certes… Enfin, si, même si je rêve de vivre dans une « Period Conversion », je sais que si nous souhaitons partir de nouveau, nous devrons nous lancer dans une véritable expatriation pour une société française et pas partir bébé sous le bras en prenant nos cliques et nos claques. Nous aurions pu le faire tant que nous n’étions qu’un couple, maintenant que nous sommes une famille, il y a des critères sur lesquels nous sommes intransigeants et sur lesquels on ne souhaite pas priver Baby Boy.

Aujourd’hui, Baby Boy vit à 1h30 de ses grands parents et les voit chaque mois, nous avons une super baby-sitter qui nous permet de sortir le soir, Baby Boy est dans une super crèche pour le 1/5ème du prix anglais, son papa peut profiter de lui et de nous et pas que le week-end. Alors certes notre vie est moins « exotique », je ne serai pas bilingue cette année, ni même avant un bon moment, je suis obligée de commander mes biscuits M&S à ma copine qui vit à Paris, il fait beaucoup trop chaud ici alors que je rêve d’un été londonien, ma porte n’est pas rouge, ni bleue, mais je crois qu’en fait on est heureux comme ça…

On prévoit nos futurs séjours londoniens et nous vivons notre vie de touristes beaucoup plus douce que celle que nous aurions eu en y vivant.


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