Le monde du silence : massacre à la tronçonneuse ? C'est ce que dit Gérard Mordillat. Effectivement, on y étudie la faune à la dynamite. On tue du cachalot et du requin. Des jeunes gens jouent avec des animaux et appellent cela de la science.
Et voilà ce que cela fait de regarder hier avec les yeux d'aujourd'hui. Car hier, on ne savait pas ce que l'on sait aujourd'hui. Et la science était primaire. Et les voyages de Cousteau étaient des explorations dangereuses. Ce qu'il visitait était peu ou pas connu. Et c'était l'aventure. Il suffit de voir son bateau, quand il était stationné à La Rochelle, pour se demander comment une telle coquille de noix a pu traverser les océans. Et, surtout, il était seul de son espèce. Son impact était nul.
En fait, la critique de Gérard Mordillat pose surtout la question du "principe d'innovation". Il est vraisemblable que ceux qui attaquent le "principe de précaution" ont dans la tête d'en revenir au modèle Cousteau. La croissance se fait à la dynamite. Tant pis pour les dommages collatéraux. Malheureusement, menée à l'échelle de la planète, une telle politique est suicidaire.
Au fond, ce que Cousteau nous a donné, c'est l'amour de la nature. Il a utilisé le principe d'innovation et sa dynamite pour nous faire découvrir qu'il fallait traiter la nature avec précaution ?