J’ai souvent l’impression que la majorité des Québécois demandent des lois et règlements pour gérer les menus détails de leur vie personnelle. C’est du moins ce que nous laisse croire ceux et celles, en particulier les syndicats et les organismes à but non lucratif, qui prétendent parler en leur nom. Ils demandent au gouvernement de légiférer pour éliminer les bagarres au hockey, défendre l’utilisation du cellulaire au volant, éliminer la malbouffe, bannir la cigarette, régir les loyers, limiter l’accès aux jeux, etc. En d’autres mots, selon les bien-pensants, les Québécois sont des tarés incapables du moindre libre-arbitre. Pourtant, un citoyen normalement responsable et bien informé n’a aucunement besoin de lois pour éviter ces pièges.
La déresponsabilisation des individus est à la source de la plupart de nos problèmes de société. Chaque nouvelle loi promulguée transfère une partie des responsabilités de l’individu vers le gouvernement et limite un peu plus les libertés individuelles. Si cette tendance n’est pas renversée, l’État règlementera de plus en plus jusqu’à se substituer entièrement au libre-arbitre des individus. Les problèmes seront réglés par un État absolu qui décidera pour chacun de nous ce que l’on peut faire ou ne pas faire. Dans ce scénario nous hériterions d’un État absolu où les libertés individuelles n’ont pas leur place. Les individus seraient maigres et abrutis. L’État serait obèse et toute puissante.
Dans une démocratie, le rôle de l’État n’est pas de se substituer aux individus en les privant de leur liberté. Elle doit plutôt les responsabiliser en leur fournissant les moyens de s’informer et en les tenant responsables de leurs choix.
Dans ce scénario, l’État favorise un environnement où les individus, entièrement libre de leurs décisions, seront aussi entièrement responsables des conséquences. En moins d’une génération, les problèmes de société seraient réduits aux cas pathologiques. En prime, l’État serait beaucoup plus svelte et respectueuse des libertés individuelles.