Plage, grotte et spa à Enoshima

Cette année, la saison des pluies est particulièrement longue au Japon. Les journées et les nuits ne sont qu’une longue succession de chaleur moite et de pluie, de grisaille et de flaques d’eau ; les armes consacrées, à savoir parapluie et bottes de pluie, sont de rigueur, tandis que sur les balcons draps et tee-shirts éprouvent quelques difficultés à se sécher. Bref, vous l’aurez compris, tandis qu’à Paris c’est la canicule, à Tokyo nous sommes inondés, et le soleil, très franchement, commence à nous manquer ! 

Heureusement, moi et mon copain avons eu la bonne idée de passer la dernière journée de soleil avant cette longue semaine et demie de pluie à Enoshima, en bord de mer, afin d’y faire bronzette en se trempant les pieds dans l’eau. Enoshima est une petite île toute mignonne (4km de circonférence seulement !) située au sud-ouest de Tokyo (environ 1h30-2h de train), non loin de Kamakura (dont je vous avais parlé ici). C’est un endroit très prisé des Tokyoïtes, et plus particulièrement des surfeurs car la plage (située non pas sur l’île mais sur la côte) y est très grande et plus belle qu’à Kamakura. Mais quand je dis belle, attention : ça reste du sable noir avec des barres d’immeuble sur le front de mer ; en outre, une partie de la plage est couverte de cahutes en bois qui font bars et restaurants, qui étaient en travaux lorsque nous y sommes allés mais qui doivent être bondées en été. On est donc loin des plages paradisiaques d’Okinawa. Ce qui n’empêche toutefois pas l’endroit d’être très sympathique, avec une eau beaucoup plus claire qu’à Kamakura et chaude à notre goût (ce qui n’était pas le cas pour les Japonais puisque nous étions les seuls à nous baigner).

Une fois rassasiés de soleil et de sel, direction l’île, reliée à la terre par un pont que l’on peut traverser à pied. Dès que nous eûmes quitté le bord de mer pour nous enfoncer dans la végétation luxuriante, bonjour la chaleur écrasante et toute collante ; on se serait cru en pleine jungle, c’était vraiment très dépaysant.

Le seul petit désagrément (en dehors des moustiques mais pour cela mon copain sert d’appât c’est très pratique) résida pour moi dans la vision d’innombrables toiles d’araignée qui couvraient les arbres et les buissons, avec en leurs centres de petites araignées à peine nées : ce doit être la saison où elles éclosent et tissent leurs toiles, tant mieux pour elles faut bien qu’elles vivent, mais pour moi qui en ai la phobie, c’était assez effrayant. Heureusement, en cette saison elles n’ont pas encore atteint la taille qu’elles ont en automne (lors de nos premiers voyages à travers le Japon en octobre et novembre derniers, j’ai été absolument choquée par leur prolifération et leur taille. De sacrés bestioles. Bref, à part ça le Japon c’est super chouette, venez quand même hein !).

La saison des pluies au Japon est connue pour ses hortensias bleus-mauves absolument magnifiques qui éclosent partout : l’île en regorgeait, c’était de toute beauté.

On peut faire le tour d’Enoshima à pied en vingt minutes environ, à gauche par un escalier de pierre, à droite par une route goudronnée.

Le panorama est spectaculaire, avec la vue sur le Pacifique à perte de vue, la péninsule d’Izu au sud, et, lorsqu’il fait beau, le mont Fuji (pas de bol pour nous, il était caché dans les nuages ce jour-là !).

Au bout de l’île se trouve une grotte sacrée qui abrite un sanctuaire shintô ; à l’origine, cette grotte était la demeure d’un dragon qui terrorisait les habitants de la région. Un jour, une déesse sortit d’entre les eaux et le dragon tomba amoureux d’elle. La déesse lui proposa qu’ils se marient si le dragon consentait à ne plus terroriser les humains : la terrible bête accepta ce marché.

L’île d’Enoshima présente d’autres intérêts touristiques : outre les nombreux sanctuaires, il y a une tour d’observation (très laide de jour mais très belle le soir, quand elle est toute illuminée) et un jardin créé par un marin britannique de l’ère Meiji qui acheta une partie de l’île. Il y a aussi les célèbres tako-senbei, gâteaux au poulpe, auxquels nous n’avons pas goûté, et enfin l’Enospa, un complexe construit à l’entrée de l’île où nous avons passé la fin de l’après-midi.

Les tarifs de l’Enospa sont réduits pour les femmes le lundi et proposent une réduction à partir de 17h : tout bénéf pour nous ! L’endroit applique une politique très stricte à l’égard des gens tatoués : pas le droit d’entrer si vous êtes tatoué, si quelqu’un voit que vous êtes tatoué même après que vous ayez payé l’entrée le staff a le droit de vous éjecter. Ca ne rigole pas ! Autant dire que je n’étais pas rassurée, avec mon tatouage rouge au poignet et celui dans la nuque, mais heureusement, super petit ami avait prévu les pansements, du coup ni vu ni connu, j’ai pu entrer dans le spa avec mes tatouages en mode camouflage ;)

Une fois rentrés dans le spa (et après avoir déjoué de nombreux complots labyrinthiques pour ma part), direction les piscines chauffées. Je dis « les », parce que oui, il y en a plusieurs : indoor, outdoor, sur deux étages, avec remous, débordements, cascade, grotte, lumières… Bref, le pied absolu. Nous avons regretté de ne pas avoir eu connaissance de ce lieu quand ma famille était là, car ça aurait été l’occasion d’être tous ensemble à barboter dans l’eau. Le spa ressemble à un hôtel de luxe, avec des transats et des parasols et la vue sur l’océan. Dommage que les photos y soient interdites (les photos ci-dessus viennent de Google Image), car il y avait un coucher de soleil splendide ce soir-là. Pour finir en beauté, nous nous séparons pour aller tester les onsen, très grands, avant de rentrer à Tokyo les membres délassés et la peau douce. Un conseil donc : Enoshima, foncez-y !

J’espère que l’article vous a plu, désolée pour les photos médiocres je n’avais que mon iphone ce jour-là et j’étais un peu shootée par le soleil donc niveau cadrage ça laisse à désirer ^^ Mata ne ! :)