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Barter Art Paris, l’Art en toute décontraction

Publié le 09 juillet 2015 par Darkplanneur @darkplanneur

Lorsque l’on parle d’Art (contemporain), l’on imagine tout de suite un univers d’entre soi, extrêmement codifié voire discriminant… Voilà pourquoi l’initiative du Barter Paris Art Club a tout le soutien de Darkplanneur, car il s’agit de la 1ère conciergerie ‘ouverte’ dédiée au monde de l’art rencontre avec son créateur.

Darkplanneur: Qu’est ce que Barter ?

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Philippe Lamy: Barter, ou plutôt le Barter Paris Art Club, c’est le club privé des amateurs d’art contemporain qui se réunissent autour d’une promesse simple : l’art sans prise de tête et sans être pris de haut. Barter est un facilitateur d’art. Visiter une exposition ou acheter une œuvre d’art peut tourner au parcours du combattant alors que ce devrait toujours rester un plaisir. C’est pour cela que nous avons créé le Barter Paris Art Club, pour que nos membres profitent du meilleur de l’art à Paris dans des conditions privilégiées. Nous créons chaque jour des services exclusifs pour offrir à nos membres une nouvelle expérience de l’art, fondée sur l’échange, le partage d’expérience et un service haut de gamme : soirées privées en galeries, visites VIP de toutes les grandes expositions et des événements les plus confidentiels mais aussi conseils personnalisés de nos experts pour collectionner. Le club met depuis peu son savoir-faire et son expérience au service des entreprises avec Barter conciergerie d’art. Nous créons pour nos clients des instants de rencontre et d’échange autour de l’art. Nous proposons des événements clés en main, toujours sur-mesure, dans des formats modulables et des budgets maitrisés, avec l’art comme fil conducteur.

D: Que signifie Barter ?

PL: Littéralement, en anglais, barter veut dire échanger. C’est l’élément clef de notre club : nos membres ne doivent plus être seuls avec un audioguide sans aucune conversation sur les oreilles dans une exposition, ils ne doivent plus se sentir mal à l’aise devant la porte d’une galerie ou perdus face à une œuvre présentée sans la moindre information. Ils se retrouvent dans les expositions et les galeries et parlent de ce qu’ils ont autour d’eux ou de ce qu’ils ont vu lors de la dernière soirée. L’échange entre les membres est la quintessence d’un club et ça fonctionne. Nos membres se croisent régulièrement lors des différents événements et de nombreux contacts se sont créés. Et puis au milieu de « Barter », il y a Art …

D: Qui est le client type Barter ?

PL: Il n’y a pas de membre type et c’est aussi ce qui fait la richesse du club. Tous les membres de Barter partagent une curiosité pour l’art contemporain. Certains sont des collectionneurs avertis et très pointus dans certains domaines quand d’autres sont des parisiens qui, comme moi, pensaient il y a quelques mois encore qu’un beau tableau était un tableau excel ! Nous avons aujourd’hui près de 250 membres qui couvrent 3 générations, nous avons autant d’hommes que de femmes et tout le monde se retrouve et échange lors de nos événements. Nos membres sont essentiellement parisiens puisque tous nos événements sont à Paris mais nous allons prochainement exporter Barter à Bruxelles puis Londres avant de voguer vers des horizons plus lointains. Le club se développe et rassemble davantage de membres. Pour être certain d’en conserver l’esprit, nous passerons bientôt à un système de parrainage. Les nouveaux venus devront être parrainés par un membre pour rejoindre le club

D: Qui sont aujourd’hui les partenaires de Barter ?

PL: Nous avons une approche très collaborative et nous mettons en place des accords avec plusieurs types de partenaires. Ceux dans le marché de l’art, tout d’abord, c’est à dire les maisons de ventes, les foires et bien sur les galeries. Côté maisons de ventes, nous travaillons plus particulièrement avec Christie’s, Artcurial et Cornette de Saint Cyr. Nos membres bénéficient de visites privées des expositions qui précèdent les ventes ou découvrent les pièces lors de cocktails de présentation. Côté foires, nous avons tissé des liens avec Slick, Paris Photo, Art Paris et Art Brussels pour les plus importantes. A chaque fois, nos membres bénéficient d’un accès VIP et d’un expert Barter qui les guide au milieu de la foire. Enfin pour les galeries, nous avons aujourd’hui une douzaine de galeries partenaires et nous commençons également à travailler avec de grands noms comme Thaddaeus Ropac, Emmanuel Perrotin et Kamel Menour. La encore, il s’agit de visites ou de soirées privées au cours desquelles nos membres peuvent découvrir ce que proposent nos galeries partenaires. Cela fonctionne d’ailleurs très bien, des acquisitions ayant régulièrement lieu que ce soit lors des foires ou de nos événements. Nous nous sommes également rapprochés d’autres clubs afin de pouvoir offrir à nos membres des privilèges élargis. Nous travaillons ainsi par exemple avec des clubs tels que Molitor, les Grands Ducs ou le Silencio.

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D: Jusqu’où va l’expérience conciergerie d’art ? organisation d’événements, etc… ?

PL: Le concept de conciergerie d’art couvre essentiellement deux aspects. Pour nos membres, c’est la mobilisation de tous les experts dont ils peuvent avoir besoin dans leur vie de collectionneur. Cela va du conseil pour un premier achat à des recherches très pointues pour des collectionneurs chevronnés. Nous accompagnons également nos membres dans tout ce qui touche au fait de vivre avec des œuvres d’art : assurance, estimation, fiscalité, encadrement, restauration, etc.. Pour nos clients entreprises, nous produisons des événements autour de l’art, essentiellement dans des galeries ou des lieux plus confidentiels. Notre valeur ajoutée dans ce domaine est de faire du sur-mesure, sur des formats de 10 à 300 personnes et en sortant des sentiers battus des privatisations des grandes expositions.

D: Avec l’arrivée de nouveaux usages tels qu’Uber, Airbnb… on voit émerger une tendance dite de la « conciergerisation » de la société. Bonne ou mauvaise chose ?

PL: Les clients aujourd’hui ont de moins en moins de temps. Ils veulent l’optimiser, en tirer le meilleur. Pour cela ils font appel à des spécialistes dans différents domaines qui sont capables ce qui leur conviendra le mieux et de l’organiser pour eux. Ca ne me semble en fait pas si nouveau que cela, la nouveauté réside plutôt dans le fait que de plus en plus de gens accèdent à ce type de services.

D: Quelle(s) ambitions donnez-vous à Barter dans les 2 prochaines années ?

PL: Notre première ambition est de proposer en 2015 des événements toujours plus exclusifs et du même niveau de qualité que ce que nous faisons. Ensuite, nous avons des projets de développement à l’international avec Bruxelles et Londres dans un premier temps. Nous avons également des discussions pour décliner le concept de Barter à Hong-Kong et en Chine ainsi qu’aux Etats-Unis.

D: Barter est-il à la Biennale de Venise et Art Basel ?

PL: Barter est aujourd’hui très parisien et nous concentrons notre énergie pour créer de beaux moments autour de l’art à Paris. Le développement du club nous permettra par la suite de proposer des évènements « hors les murs » mais comme nous voulons le faire très bien, nous attendons d’être prêts. Nous prenons quand même soin de nos membres pendant leurs vacances. Nous leur avons ainsi concocté une sélection de choses à voir et à faire à Arles pour les rencontres de la photographie et à Venise pour la Biennale. Nous leur ouvrons également les portes de la résidence d’été du Silencio dans le Luberon.

D:Y-a-t-il une volonté d’internationaliser la proposition Barter ?

PL: Bien sur ! Nos premiers pas à l’international seront à distance de train pour des raisons opérationnelles. Nous avons donc dans notre ligne de mire un développement à Bruxelles (fin 2015/début 2016) puis à Londres. Nous voguerons ensuite vers des horizons plus lointains que ce soit du côté des Etats-Unis ou de la Chine. L’objectif est de développer le club en l’adaptant aux besoins de chaque lieu mais également de pouvoir accompagner nos membres lorsqu’ils voyagent et leur offrir des expériences Barter partout dans le monde.

D: l’Art est aujourd’hui partout … à la limite de l’overdose, on parle même d’Artketing, comment un acteur privilégié tel que vous voit ce phénomène ?

PL: L’art n’est malheureusement pas encore partout dans la vie de tous les jours de tout le monde ! Que l’art soit ensuite utilisé ou récupéré par de nombreuses marques pour assurer leur promotion, c’est vrai. Mais les grands mécènes depuis la Rome antique se sont souvent rapprochés des artistes et les ont financé avec une idée d’auto promotion. Si cela peut permettre à plus d’artistes et à plus de pratiques d’émerger, tant mieux. La relation doit cependant rester équilibrée et idéalement se placer dans une logique de long terme, comme pour un collectionneur.

D: Comment le monde de l’art, si hermétique, voit-il votre arrivée ?

PL: Je viens de la Finance et j’avais moi aussi l’impression que le monde de l’art était totalement hermétique. C’est vrai qu’il a ses codes et ses habitudes et que certains acteurs cultivent des postures « élitistes » mais le monde de l’art n’est pas si hermétique que cela. Les portes des galeries ont l’air très lourdes à pousser mais cela vaut le coup, vous découvrez ensuite des gens passionnés. C’est pour ça que nous sommes là, pour ouvrir la porte et faire communiquer deux univers qui ont du mal à se comprendre et qui peuvent s’impressionner mutuellement. Les galeries ont été finalement plus ouvertes à notre discours que nous ne le craignions au départ. Il a bien évidemment fallu expliquer et convaincre au début mais nos galeries partenaires jouent le jeu de la démarche innovante que nous proposons. Et nous sommes aujourd’hui approchés par de nombreuses galeries qui souhaiteraient travailler avec nous. Le seul point sur lequel nous devons encore insister à chaque fois est l’affichage des prix des œuvres lors de nos événements. C’est une pratique de marché qui nous a toujours semblé étrange : ne pas donner à l’acheteur l’une des informations les plus importantes. Nous considérons que cela crée de la distance et ne peut que mettre mal à l’aise un acheteur potentiel qui n’est pas un spécialiste du marché. Nous insistons donc à chaque fois … nous avons accepté une seule fois que les prix ne soient pas affichés : c’est l’une des seules soirées où il n’y a pas eu de vente.

D: A quoi l’abonnement donne-t-il accès aux membres ?

PL: L’abonnement au club, quelque soit la formule choisie, donne accès à toutes les soirées privées que nous organisons en galerie (1 par mois) et à nos conseillers pour vous accompagner dans le marché de l’art contemporain. Il vous permet également de réserver les visites VIP proposées dans notre programme (nous organisons en moyenne deux événements par semaine). La formule choisie par la plupart de nos membres vous donne chaque mois, pour 50€, une soirée privée, une visite VIP et l’accès à nos conseillers. Pour un couple, cet abonnement est à 65€ par mois.

D: Vous utilisez le digital tout en promouvant cette très vieille idée du ‘club’, n’est-ce pas un peu antinomique  par rapport à votre ambition 1ère ?

PL: L’ambition première de Barter est de faire de l’art un plaisir. Nous avons donc pensé que le meilleur moyen de pénétrer ce monde qui pouvait paraître fermé était de la faire à plusieurs. C’est la base du club. Se retrouver et échanger pour profiter de l’art. Le digital est ensuite un moyen pour nos membres de rester en contact et d’être en permanence informés de ce que le club leur propose. Ils peuvent ainsi réserver leurs places pour les événements qui les intéressent ou consulter la sélection d’œuvres que nous faisons évoluer chaque mois. Et comme nous prenons soin d’eux, ils peuvent aussi nous appeler ! Barter est un club moderne pour des gens curieux, le digital est donc une de ses facettes évidentes mais in fine, nos membres se retrouvent physiquement face aux œuvres, que ce soit dans les musées, dans les galeries ou chez eux.

D: Quelle est votre stratégie de communication aujourd’hui ?

PL:Le Barter Paris Art Club est à la fois jeune et innovant. Nous devons donc encore expliquer qui nous sommes et les expériences que nous créons. Notre communication est donc largement axée sur des éléments qui peuvent soit montrer qui nous sommes soit permettre à de nouvelles personnes de découvrir nos services pour ensuite rejoindre le club. Nous avons également dû orienter notre stratégie autour de canaux compatibles avec nos ressources financières.

Pour expliquer, nous faisons des relations presses classiques pour que les journalistes, bloggeurs ou influenceurs qui apprécient notre club en parlent. Nous déclinons également notre actualité sur les réseaux sociaux.

Nous avons envisagé l’achat de fichiers pour diffuser nos offres mais avons finalement privilégié une stratégie moins coûteuse et à long terme certainement plus porteuse. Nous avons considéré que la plupart de nos membres potentiels étaient passés par les bancs d’une grande école. Nous avons donc approché des associations d’anciens élèves de grandes écoles pour travailler avec elles. Nous organisons aujourd’hui des événements pour plusieurs d’entre elles et offrons aux anciens de ces écoles des conditions privilégiées pour rejoindre le club. Nous déclinons la même approche dans notre développement B2B en privilégiant d’abord les entreprises susceptibles de réunir des gens qui pourraient avoir un intérêt à devenir membre du club. Nous avons également développé des partenariats avec des clubs comme Molitor ou le Silencio pour élargir le champ de ce que nous pouvons offrir à nos membres mais également permettre aux membres de ces clubs de découvrir Barter. Nous sommes complémentaires, les membres de chaque club y trouvent ainsi leur avantage…Enfin, nous croyons beaucoup au parrainage : nos membres sont nos meilleurs ambassadeurs ! Aujourd’hui près d’un quart de nos membres sont filleuls d’autres membres. D’ici quelques mois d’ailleurs, nous allons restreindre l’accès au club en limitant aux seuls filleuls.


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