Une opportunité cruciale pour la France d’augmenter son aide à la lutte contre la sous-nutrition
La lutte contre la sous-nutrition sous-financée par l’aide internationale
Aujourd’hui encore, la sous-nutrition est responsable chaque année du décès de 3 millions d’enfants de moins de 5 ans. On sait pourtant que la sous-nutrition entrave sévèrement le développement des pays affectés. Les futurs objectifs de développement durable visent d’ailleurs à éradiquer la sous-nutrition d’ici à 2030.
Face à la place croissante faite au financement privé, l’aide publique au développement (APD) reste la plus efficace pour le renforcement des politiques publiques nationales, qui contribuent à lutter contre les fléaux chroniques que sont la faim et la sous-nutrition. Il est donc indispensable que le rôle fondamental de l’aide publique envers les populations les plus vulnérables, qui sont souvent les plus exposées à la sous-nutrition, soit réaffirmé lors de la conférence d’Addis Abeba.
En dépit de ce constat, la lutte contre la sous-nutrition accuse un déficit de financement considérable par rapport à l’ampleur de son impact, avec seulement 1% de l’APD mondiale. La Banque Mondiale a estimé les besoins additionnels à environ 70 milliards de dollars [1] pour couvrir 90% des besoins spécifiques à l’horizon 2020. En 2012, la communauté internationale n’a cependant couvert que 0,7% de ces besoins [2], soit 480 millions de dollars.
Face aux contraintes budgétaires de nombreux pays développés, premiers bailleurs de l’aide, les financements innovants sont une formidable occasion de mobiliser des ressources additionnelles pour la nutrition. Ils sont un complément indispensable aux côtés de l’APD, largement insuffisante.
Si l’on peut déplorer un nouveau recul de l’APD française en 2014, la Conférence d’Addis-Abeba donne la possibilité à la France de soutenir des financements innovants en faveur de la lutte contre la sous-nutrition.
Les financements innovants, une opportunité immédiate pour la France d’augmenter son aide à la nutrition
Pionnière en la matière, la France a joué un rôle majeur, notamment avec la taxe dite Chirac sur les billets d’avion. Elle a également soutenu les travaux du Groupe Pilote pour des financements innovants en faveur de l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition. Le 14 juillet, aux côtés de plusieurs autres pays, la France devrait appeler à la mise en place de nouvelles contributions de solidarité pour le développement à l’occasion d’une déclaration solennelle.
Dans ce contexte, Action Contre la Faim demande à l’Etat français de s’engager dans des mécanismes de financement innovant pour la lutte contre la sous-nutrition. Alors qu’elle ne consacre que 0.36% de son APD dans ce domaine, la France doit s’impliquer dans la future initiative Unitlife : mobiliser des financements innovants prélevés sur les industries extractives pour lutter contre toutes les formes de sous-nutrition.
Dans un an se tiendra le prochain sommet mondial pour la nutrition à Rio de Janeiro : l’engagement français au sein d’Unitlife doit marquer la volonté du gouvernement d’accroitre son soutien financier à la sous-nutrition et concrétiser l’ambition de la prochaine feuille de route française dans le domaine.
Porte-parole disponible pour interview à Paris et à Addis Abeba
Contact presse: Agnes VARRAINE-LECA – [email protected]
01 70 84 72 22 / 06 70 01 58 43
Photographie © Agnès Varriane Leca - Ethiopie 2014