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Paul McCartney : «John Lennon a aussi fait des choses pas terribles»

Publié le 13 juillet 2015 par John Lenmac @yellowsubnet
Paul McCartney : «John Lennon a aussi fait des choses pas terribles»

Dans un entretien au magazine anglais Esquire, le musicien revient sur la période qui a suivi l'assassinat du chanteur des Beatles, il y a trente-cinq ans. Il confie la frustration qu'il a pu éprouver d'être en permanence comparé à l'idole, abattue en pleine gloire.

Alors que son tour du monde Out There touche à sa fin, Paul McCartney fait la couverture du magazine américain Esquire.

À cette occasion, le monument de la musique pop s'est longuement confié sur ces deux ans de tournée, sur sa carrière en solo mais aussi, c'est inévitable, sur sa période Beatles. Le musicien de 73 ans est revenu, une fois de plus, sur la rivalité qui continue de l'opposer à John Lennon.

Le musicien confie notamment comment, après l'assassinat du chanteur, le 8 décembre 1980, il s'est senti relégué dans l'ombre de celui-ci. Une ombre écrasante: déjà adulé de son vivant, John Lennon accède, après sa mort, au statut de légende. «Quand les Beatles se sont séparés, nous étions tous sur un pied d'égalité, a-t-il déclaré. George a sorti son disque, John le sien, Ringo le sien, moi le mien. Mais quand John a été tué, outre l'horreur absolue de la chose, il est devenu un martyr. Le nouveau JFK. Les gens ont commencé à dire ‘Les Beatles, c'était lui'.»

Si cette promotion-éclair se fait au détriment des trois autres membres des Beatles, elle est particulièrement difficile à vivre pour celui avec lequel Lennon partage la paternité des «Fab Four» et la signature de la quasi-totalité de leur répertoire. Aujourd'hui encore, la majorité des compositions du groupe sont signées Lennon-McCartney - dans cet ordre. «Je me suis senti frustré, confie Paul McCartney. John a acquis le statut d'un James Dean. Même si j'étais d'accord avec ça, je savais qu'il allait y avoir du révisionnisme. Il allait devenir l'élu.»

«Va te faire voir, Yoko!»

Et «révisionnisme» il y a bien pour Paul McCartney, qui souligne que l'étiquette de génie collée à l'interprète d'Imagine depuis sa mort tient en partie de l'idéalisation. «Évidemment, John était le plus spirituel de nous. Évidemment, il a fait beaucoup de choses géniales et a fortiori après les Beatles. Mais il a aussi fait des choses vraiment pas terribles.» Défendant sa place au sein des Beatles, Paul McCartney dénonce notamment l'attitude de Yoko Ono, la compagne de John Lennon au moment de son assassinat, soupçonnée d'être à l'origine de la séparation du groupe. «Yoko est allée dire dans la presse (il parodie l'accent de Yoko Ono) ‘Paul n'a rien fait! Tout ce qu'il a fait c'est réserver le studio'. Va te faire voir chérie! Aujourd'hui, les gens savent que tout cela n'est pas vrai.»

Et pour cause: musicien le plus riche de Grande-Bretagne, parmi les plus gros vendeurs de disque du siècle, Paul McCartney a réussi à prouver son talent de manière incontestable. Peut-être davantage que John Lennon, dont l'image d'humaniste s'étiole à mesure que le traumatisme de sa mort s'éloigne. Malgré cela, «Macca» continue à avancer avec le fantome du chanteur, dont il salue la mémoire chaque fois qu'il foule les planches. Depuis 2001, pas un concert ne se passe sans qu'il entonne la chanson Here Today, écrite en 1982, et dans laquelle il s'adresse à Lennon en ces termes: «Si je disais que nous nous connaissions bien, quelle serait ta réponse? Si tu étais là aujourd'hui, te connaissant, tu dirais que des mondes nous séparent.»

Publié le: Lundi 13 Juillet 2015 - 00:15Source: lefigaro

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