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J'ai placé trop de virgules là où j'aurais dû mettre des points

Publié le 15 juillet 2015 par Piccolina

J'ai placé trop de virgules là où j'aurais dû mettre des points
Je m'excuse pour ce texte décousu, il y manque sûrement un tas de choses, mais je l'ai écrit au fil des mots. C'est les vacances et lendemain de 14 juillet, j'imagine que je n'ai pas choisi le bon moment pour me remettre à écrire vu que peu de monde me lira, mais je crois aussi qu'il n'y pas de bon ou de mauvais choix, juste le choix du coeur.
Fille d'immigrés vietnamiens ayant vécu des évènements indicibles - parents qui n'allaient pas tarder à divorcer (à mes 4 ans) à force de crier et de se battre - une maman seule et sans argent qui a trimé pour nous élever mon frère et moi, une enfance très modeste dans un quartier chaud. J'étais celle qui n'avait pas tel vêtement, tel jouet, telle marque...Cependant, pas de complainte larmoyante ici, moi qui aurais dû mal tourner selon les psychologues, j'étais une des petites filles les plus souriantes de la cour, avec mes bidules de bric et de broc.
J'ai eu mes moments de tristesse, des moqueries de la part de certains, d'autres qui me demandaient où était mon papa, mais j'étais sans cesse émerveillée devant les petits instants de bonheur de la vie, fugitifs et qui s'attrapent au vol. Ma peluche toute boulochée serrée contre ma poitrine, la première fois que j'ai goûté la neige, le jour où j'ai cousu moi-même une serviette (en coupant les rideaux du salon, espérant que ça passe inaperçu...), quand la maîtresse me disait que j'avais bien travaillé, une partie d'élastique avec mes copines dans la cour, les fous rires, lire mon journal de Mickey et mon Minnie Mag, l'odeur de la lessive, lorsque j'ai lu mon premier livre toute seule en entier, mes petites feuilles mortes gardées bien au chaud dans mon cahier, l'eau très très froide du bassin qui me piquait les pieds et le ventre.
Bien sûr, j'étais parfois mal à l'aise d'être habillée avec le même gilet depuis trois mois, de venir et de rentrer seule ou avec mon frère de l'école car pas de parent pour venir me chercher. Je ne pouvais pas inviter mes copines à la maison car l'appartement n'était pas des plus présentables. Mais tout cela ne m'a pas empêché de construire ma vie et d'en arriver là. J'avais mis à profit mes moments de solitude et de mélancolie dans ma chambre, loin des tromperies et de la violence, pour penser et imaginer.Et depuis, l'envie et la passion ne m'ont pas lâchée. L'envie de découvrir, la passion d'apprendre.
Il y a eu des hauts et des bas comme pour tout le monde - et là je fais un gros saut dans le temps - puis cette année écoulée, tout s'est enchaîné.
Une charge de boulot de plus en plus démentielle, travail dans lequel je m'investis à 100% et dont je suis fière, mais qui clairement me demande une énergie titanesque
Le décès de mes proches
La maladie de ma maman
Se rendre compte que l'amour est parti, que j'ai placé trop de virgules là où j'aurais dû mettre des points. Par peur d'un tas de choses. On se retrouve, on se côtoie. On vit côte à côte, mais jamais ensemble. Les reproches, les espoirs déçus, les attentes de ces choses qui ne viendront jamais.
Un problème de santé qui survient sans que je m'y attendes
J'ai zappé de nombreuses choses parce que le but n'est pas d'écrire mon autobiographie ^^ mais je voulais simplement vous dire que ça ne sert à rien de vouloir tout planifier pour l'avenir, car de toute manière, cela ne se passera pas comme prévu. L'avenir change constamment. Nous ne sommes que des poussières sur Terre. Mais pour la plupart de belles poussières. Alors au lieu de se prendre la tête et de s'inquiéter sans cesse de l'avenir, profitons-en pour faire ce que nous aimons. 
Allez là où votre coeur bat plus fort, vivez à votre guise sans vous conformer à ce que l'on attend de vous.
Il peut être extrêmement dur de se relever après certaines épreuves. On se sent tellement mal qu'on voudrait parfois mourir. On passe par des phases difficiles et éprouvantes. Puis, il arrive ce jour où on va un peu mieux. Cela peut paraître inimaginable, mais je vous assure que cela arrive tôt ou tard. Tourner la page permet aussi de se redécouvrir, de découvrir d'autres personnes, de faire de nouvelles choses ou encore de refaire ces choses que l'on ne faisait plus.Je ne désespère pas de retrouver la sérénité, je fais tout ce qui est en mon pouvoir même si bien sûr je ne vais pas changer le monde, il y aurait tellement de choses, mais je fais ce que je peux, toujours.
Je n'ai pas aimé ce silence radio sans rien dire du tout, mais vraiment je n'ai pas su revenir avant aujourd'hui. Cependant, je n'ai jamais oublié tous les bons moments que j'ai eu à tenir ce blog, à lire vos commentaires et à y répondre, à voir tous vos petits coeurs, alors je voulais juste que vous sachiez dans les grandes lignes pourquoi je n'ai pas eu la tête au blog. Je ne sais pas à quelle fréquence je vais revenir, pas très soutenue en tout cas, mais je ne le ferme pas car je compte bien y publier des articles de temps à autre sans me mettre aucune pression, lorsque j'en aurai l'envie, pour qu'il reste un loisir et un plaisir.
Prenez soin de vous.

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