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Qui sème les pesticides récolte le cancer

Publié le 17 juillet 2015 par Blanchemanche
#pesticides  #cancer #agriculturechimique
Fabrice Renault  
agri cancer

Depuis 50 ans, les agriculteurs poussés vers une agriculture intensive ont largement utilisé les produits phytosanitaires dont on leur disait qu’ils étaient sans danger. Bilan : c’est l’hécatombe, des cas de cancers sont très nombreux, bien plus que pour le reste de la population. Ce scandale sanitaire devra tôt ou tard être considéré par la société, qui encore aujourd’hui, peine à regarder en face la triste réalité des agriculteurs sacrifiés.

Un film percutant d’Eric Guéret  » La mort est dans le pré  » est venu dénoncer en 2012 ce qui ressemble bien à un scandale sanitaire sans précédent. Aujourd’hui encore pourtant, c’est l’omerta sur le sujet. Personne ne parle de ces milliers d’agriculteurs morts prématurément, ou de ceux qui vivent avec de graves séquelles neurologiques irréversibles. Ils ont été véritablement sacrifiés pour nourrir la France et l’Europe. L’une comme l’autre leur tourne le dos.Ce drame, c’est celui vécu par les agriculteurs ou proches d’agriculteurs qui ont été au contact quotidien des pesticides, et qui contractent cancers, maladies neurologiques et autres affections susceptibles d’être fatales. Le réalisateur Eric Guéret est allé à la rencontre de ces gens qui, dans la peine ou la maladie, se battent pour la justice et pour une agriculture plus respectueuse des hommes et de la terre :
  • Caroline Chenet, éleveuse de 45 ans dont le mari a succombé à un lymphome
  • Frédéric Ferrand, viticulteur de 41 ans victime d’un cancer de la vessie et de la prostate
  • Paul François, contaminé par le « Lasso » de Monsanto et qui mène un combat juridique du pot de terre contre le pot de terre face à la multinationale
  • Denis Camuzet, éleveur du Jura qui, bien que paraplégique, voit son avenir dans la conversion en bio de son exploitation.

Comment en est-on arrivé là ?


Chacun témoigne à la fois du manque total d’information des fournisseurs de produits, qui s’abstiennent bien d’alerter sur leur dangerosité, de l’inconscience durable des agriculteurs comme dans cette scène où les parents de Frédéric, également vignerons, parlent de l’aspersion des produits alors qu’ils étaient encore dans les vignes :
ça faisait l’effet d’une douche fraîche en plein été
Et puis il y a dans toutes les bouches la reconnaissance de ce foutu sens du silence qui règne chez les paysans. Le paysan est solidaire de son voisin pour les travaux, mais n’évoque jamais ni les problèmes d’argent, ni les problèmes personnels, ni même ceux de santé, fierté oblige. Et dénoncer les pesticides est souvent perçu comme une forme de trahison face à quelque chose qui a permis à chacun d’augmenter ses rendements et de mieux vivre matériellement.

Triste résultat d’une duperie criminelle


Mais voilà, la maladie est là et avec elle la prise de conscience d’une énorme duperie criminelle. La prise de conscience est telle que certains avouent ne plus donner à leur famille la production de leur récolte, se limitant à ce qui sort du potager privé cultivé en bio.agriculteur cancerDésormais ces paysans ne se taisent plus et mènent un combat parfois désespéré : combat auprès de la Mutuelle Sociale Agricole pour faire reconnaître son cancer comme maladie professionnelle, combat contre les scientifiques à la solde de l’industrie, combat pour changer de pratiques, un défi pour ceux que l’agro-industrie a coupés de tous leurs savoirs traditionnels.Trois ans après sa réalisation du film La mort est dans le pré continue d’être un espoir dans la lutte qui oppose les malades aux industries de la mort. En dix ans, seule une cinquantaine de personnes a été reconnue au titre de la maladie professionnelle. Combien en sont morts depuis ?- See more at: http://www.mieux-vivre-autrement.com/pesticides-cancer.html#sthash.VTc9OGpI.ZV8d2kI6.dpuf

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