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Critique Ciné : Le Combat Ordinaire, vaincre ses démons

Publié le 17 juillet 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Combat Ordinaire // De Laurent Tuel. Avec Nicolas Duvauchelle et Maud Wyler.


Le véritable atout de Le Combat Ordinaire est d’avoir un casting convaincant et accessoirement le tout est mis en scène avec une certaine justesse étonnante. Adapté d’un roman graphique en 4 volumes, Le Combat Ordinaire raconte l’histoire d’un homme qui tente de s’en sortir au milieu d’une vie qui l’a égaré. Laurent Tuel, connu pour réaliser aussi bien des nanars (Le Premier Cercle) que des comédies correctes (Jean Philippe), tente ici de nous offrir quelque chose de complètement différent. Le résultat n’est pas parfait mais il est certain attachant. La difficulté de ce film est de mettre en scène à la fois le futur, le passé mais aussi la mémoire. Toutes ces thématiques ne sont pas toujours bien utilisées, malgré la volonté de Laurent Tuel de tenter l’expérience. Cette expérience, qui aurait pu être lamentablement ratée, est finalement plutôt réussie grâce à l’originalité du traitement. C’est probablement ce qui fait le succès de ce film sans pour autant qu’il soit exceptionnel non plus. Je me suis parfois un peu ennuyé face au récit de cet homme, parfois j’ai été émerveillé et parfois je me suis même posé des questions. N’ayant jamais vu la bande dessinée de Manu Larcenet je ne peux dire le pourquoi du comment.

"Le combat ordinaire" c'est le combat de Marco, jeune trentenaire, un brin bourru, mais animé de bonnes intentions et qui, à partir de petites choses, de belles rencontres, d'instants précieux, souvent tendres, parfois troublants, va se reconstruire et vaincre ses vieux démons.

Je suppose donc que si Le Combat Ordinaire est visuellement intéressant c’est surtout par rapport à ce sur quoi il se base. Le roman graphique duquel le film est adapté est important et cela se ressent dans la mise en scène qui se veut très fidèle à une planche de bande dessinée. Le problème en parallèle c’est que le scénario n’est pas toujours utilisé à bon escient. Les retournements de situation ne sont pas toujours passionnants, la faute à un mélange des thèmes qui permet un peu le spectateur en cours de route. De plus, Laurent Tuel (et cela se ressent), n’a pas envie de sortir des rangs certainement afin de ne pas gâcher la B.D et c’est peut-être ce qu’il y a de plus problématique pour nous. A côté de ça, le scénario n’est pas non plus dénué de tout intérêt. Il raconte une bonne histoire, c’est juste le mélange des choses et presque des genres qui n’est pas toujours très convainquant. En allant voir Le Combat Ordinaire, je m’attendais à quelque chose de complètement différent, notamment car je ne savais pas que c’était adapté d’une bande dessinée mais je m’attendais à un drame qui creuse un peu mieux son histoire.

S’il est difficile de faire une adaptation, je ne peux pas dire si je trouve celle-ci réussite étant donné que je ne connais pas l’oeuvre dont Le Combat Ordinaire est adapté mais peu importe, ce n’est pas ce qu’il y a de plus important. J’ai également pris au détour de mes recherches que le créateur de la B.D. avait peur que son recueil soit mal adapté et qu’il y ait donc un film qui ne soit pas à la hauteur des attentes. Sans compter qu’apparemment, certains choix de direction pris par Le Combat Ordinaire ne lui ont pas du tout plu. Je me demande bien de quoi il voulait parler… Il y a aussi une certaine forme d’humour noir qui m’a parfois un peu perdu. Mais heureusement pour nous, le casting est assez convaincant. Je pense notamment à Nicolas Duvauchelle (Comme des frères) qui parvient une fois de plus à me plaire dans un rôle qui lui va bien, celui de cet homme cabossé par la vie qui tente de s’en racheter une. La distribution est complétée par des acteurs attachants comme André Wilms, Liliane Rovere et Olivier Perrier. Si je n’en attendais pas grand chose et que le poids de la B.D. m’a fait réfléchir, Le Combat Ordinaire est un film ordinaire à la construction qui ne l’est que trop peu.

Note : 5/10. En bref, film sombre avec quelques éclaircies.


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