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[Critique] Ant-Man

Par Régis Marton @LeBlurayphile

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Ant-Man

Titre original : Marvel’s Ant-Man

Un film de : Peyton Reed

Avec : Paul Rudd, Evangeline Lilly, Corey Stoll, Michael Douglas, Bobby Cannavale, Michael Peña, Clifford « T.I. » Joseph Harris Jr., Wood Harris, Judy Greer, David Dastmalchian, John Slattery, Abby Ryder Fortson, Anthony Mackie, Hayley Atwell

Scott Lang, un petit escroc, doté d’une capacité étonnante – celle de rétrécir à volonté tout en démultipliant sa force -, doit embrasser la part de héros qui est en lui afin d’aider son mentor, le docteur Henri « Hank » Pym, à protéger d’une nouvelle génération de redoutables menaces le secret du spectaculaire costume d’Ant-Man. Contre des obstacles en apparence insurmontables, Pym et Lang doivent mettre au point – et réussir – un audacieux cambriolage qui pourrait sauver le monde d’une issue fatale…

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Après le mastodonte, passons à la fourmi pour conclure

Seulement quelques mois après la sortie d’Avengers : L’ère d’Ultron, Marvel Studios récidive en nous proposant le dernier film venant clôturer la phase 2 de son univers cinématographique : Ant-Man. Film resté pendant un moment l’arlésienne du Marvel Cinematic Universe – ayant même initié celui-ci -, ce projet, porté de bras par Edgar Wright, a connu moult reports dut à des réécritures de scénario, l’échec commercial de Scott Pilgrim et les projets personnels du réalisateur. Ce projet a reçu le coup fatidique en Mai 2014, quand Edgar Wright abandonne le film suite à des différents artistiques avec Marvel Studios. C’est finalement Peyton Reed qui hérite du film pour réaliser Ant-Man selon les critères de Marvel Studios. Mais saura-t-il capable de s’émanciper de l’ombre d’Edgar Wright? Car que le film soit un succès – ce dont on attribuera la paternité à Wright – ou un échec – ce dont on attribuera la responsabilité à Marvel Studios ou à Reed – les fans les plus attentifs attendent de voir le résultat, qui scellera le sort de ce film, voir du MCU tout entier.

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Une histoire qui fourmi(lle) d’imitations

Comme l’avait annoncé Kevin Feige, au début de la phase 2, si Iron Man 3 penche du côté du techno-thriller, Thor : Le monde des ténèbres du côté de la fantasy, Captain America : Le soldat de l’Hiver emprunte aux films d’espionnages et Les gardiens de la Galaxie au space-opéra, Ant-Man tend lui vers le film de braquage. Que l’on soit clair, la formule Marvel Studios établi depuis Iron Man est bien présente – des acteurs de seconde zone pour jouer les protagonistes, un plus célèbre pour interpréter le mentor et/ou l’antagoniste et un yes-man derrière la caméra -, mais tel le film de James Gunn, celui de Peyton Reed fait office d’outsider dans cet univers bien établi. Et sûrement pour jouer la carte de la sûreté Ant-Man calque énormément les mécaniques des Gardiens de la Galaxie, allant de l’introduction avant le logo Marvel aux personnages des loosers jusqu’à l’autodérision. Mais là où l’humour de Gunn allait à fond dans l’invraisemblable, celui-ci est pris entre le so-british de Wright et le décomplexé propre aux style Appatow dont est issue Paul Rudd et cela est dut aux nombreux réécritures du script. De ce fait, Ant-Man est l’un des films les plus déséquilibré du MCU, où nous avons une longue exposition parsemée de scènes d’initiations avant de finir avec le braquage et le combat final, là où le premier Iron Man arrivait à faire passer le tout.

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Cachez-moi cette bête!

Tout comme le personnage de Tony Stark a perdu son alcoolisme à son passage sur grand écran, Hank Pym fut édulcoré et son passif simplifié pour les besoins du film. Celui-ci fut à l’origine de la création des Avengers et d’Ultron, endossa une pléthore d’identités – Ant-Man, Yellow Jacket, Giant-man et Goliath – et du fait de ses troubles psychologiques, fut responsable de violences conjugales. Du fait du retard du projet et que Disney ne vendra jamais un personnage avec de tels défauts, le film se concentre sur la seconde personne à avoir porté le costume d’Ant-Man, Scott Lang. En conséquence, le film est un passage de flambeau, comme le fut Le masque de Zorro, où le jeune voleur est entraîné par le vieux loup afin de se venger de son rival et par la même occasion en profite pour séduire la fille de son mentor.

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La fourmi plus travailleuse…

Contrairement aux autres films de la phase 2, à l’exception d’Avengers : L’ère d’Ultron, Ant-Man est le premier long-métrage à intégrer le concept de saga cinématographique, ce qui en cela apporte un plus au Marvel Cinematic Universe. Si l’on devait comparer Ant-Man à un autre film de Disney ce serait Chéri, j’ai rétréci les gosses pour les passages de rétrécissement qui sont magnifiés par la 3D. Si les scènes avec les fourmis sont intéressantes, mais pas novatrices par rapport à son prédécesseur, les proportions de notre héros et la logique de ses pouvoirs méritent des révisions de cours de physiques, tant cela arrange le scénario quand bon lui semble. Mais cela est rattrapé par les scènes de combats qui alternent le point de vue à échelle humaine et du point du vue du héros. De ce côté, les effets spéciaux du film sont saisissants, mention spécial au rajeunissement de Michael Douglas et au vieillissement d’Hayley Atwell durant la séquence d’introduction du film.

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Mais la colonie ne suit pas.

Au niveau du jeu d’acteur, il y a à boire et à manger. Corey Stoll cabotine et encore une fois Marvel ne nous présente pas un antagoniste digne d’intérêt. Evangeline Lilly, qui interprète encore une fois un personnage original par rapport au matériel d’origine, n’a malheureusement pas assez de matière pour rendre son rôle intéressant. Hope Van Dype n’est qu’une sous-Guêpe à en devenir pour Scott Lang et rien d’autre. Paul Rudd fait ici le minimum syndical et cela est dû à son rôle de héros et à des coupures au montage qui ne lui permettent pas de mettre en avant son potentiel comique. De ce fait, c’est Michael Peña qui est mise en avant, avec deux montages dynamiques synchronisés avec les monologues rapides de son personnage et Michael Douglas porte une bonne partie du film sur ses épaules. Le reste de la troupe de cambrioleurs qui qui accompagne Scott LANG est là pour représenter les divers ethnies qui peuplent le milieu carcéral et l’ex-femme de Scott et son époux sont juste là pour appuyer sur le misérabilisme du personnage. La bande originale de Christophe Beck sur le film est presque inexistante, à l’exception des montages et du fameux braquage. Elle est inspirée des films/séries d’espionnage des années 1970/1980 ce qui correspond à la fois au personnage d’Hank Pym, espion pour le S.H.I.E.L.D. et à l’aspect infiltration et cambriolage du film.

En conclusion, le problème qui fait qu’Ant-Man ne sera pas apprécié à sa juste valeur c’est toute l’histoire qui a entouré la conception du film. Sinon le film sait se montrer efficace face à un certain public et propose une histoire simple qui sert de soupape entre deux blockbusters de cet univers cinématographique. Fallait-il pour autant en faire la conclusion de la phase 2? Non, il aurait été préférable d’en faire l’ouverture de la phase 3, pour mieux préparer aux films suivants. Mais nous commençons en effet à déceler les limites des mécanismes du MCU, qui ne propose plus de rien de nouveau depuis un moment.

Nos attentes pour l’édition collector

Ce film concluant la phase 2 du l’univers cinématographique, nos regards se tournent désormais vers le fameux coffret Marvel Cinematic Universe Phase 2 qui regroupera tous les films de Marvel Studios depuis Iron Man 3 jusqu’à Ant-Man.

Bien sur, le film aura sûrement droit à un steelbook reprenant l’un des posters promotionnels.

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Visuel de l’édition anglaise.


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