05 juin 2008
Errances
C’est curieux les images que l’on associe avec un mot. Par exemple, lorsque j’entends le mot « écriture », j’imagine quelqu’un en train de remplir à la main, fiévreusement, des feuilles volantes sur un bureau de bois, le dos courbé pour suivre les mots au plus près, un bout de langue entre les lèvres – signe de son intense concentration. A la limite, je vais peut-être penser à un auteur hypothétique, le visage sérieux, l’esprit abîmé dans des zones secrètes et complexes, où il élabore de façon rigoureuse et très structuré son texte à venir.
Pourtant, tous les jours, j’écris, et cela ne ressemble en rien à ces deux images. Je fais face à un clavier noir et un grand écran – je n’imprime que très rarement mes textes, donc il n’y a guère de feuilles pour voler dans les parages de mon bureau laqué blanc. Quant à la réflexion sérieuse et structurée… hum… disons, que je parlerais plutôt d’errances. Un jour optimiste, je les qualifierais d’errances méditatives, un jour réaliste, d’errances buissonnières. Régulièrement, mon esprit s’égare, vaque à des occupations sur lesquelles j’ai perdu le contrôle, et au moment qu’il juge opportun, mon esprit voyageur revient se concentrer sur la phrase en cours. Si j’ai de la chance, il se rappelle de quoi il s’agissait, sinon, ben… euh… de quoi je parlais, déjà ?
Posté par D_K_ à 08:26 - Commentaires [2] - Rétroliens [0] - Permalien [#]