Graceland // Saison 3. Episode 4. Aha.
Briggs met donc en place son plan dans cet épisode et toute l’équipe est mise à contribution. Mais la question est justement de savoir si le plan de Briggs va fonctionner ou pas du tout ? Briggs veut faire en sorte que Ari Adamain soit accusé de meurtre de Layla afin que Martun, le père de cette dernière ne s’occupe d’Ari. C’est une affaire toute simple. Si Martun tue Ari, cela veut dire que Briggs n’aura pas à le faire et c’est se laver les mains facilement. Mais si Ari est mort, alors Briggs va forcément devoir faire d’autres choses. J’aime bien la façon dont évolue cet épisode car l’histoire n’est pas forcément la plus simple au départ et tout est pourtant si simple à l’arrivée. L’épisode fonctionne donc comme sur des roulettes, enchaînant des scènes avec beaucoup de charme de façon intelligente. Tout est entrecoupé de quelques flashbacks qui nous permettent de cerner d’autres choses dans une série qui en avait réellement besoin afin de comprendre comment l’équipe de Graceland a fait en sorte que Ari soit accusé de meurtre de Layla. Ces flashbacks permettent de voir les choses sous un angle légèrement différent. Le noir et blanc des flashbacks apporte quelque chose de différent à la série aussi, ce qui donne parfois l’impression de voir un film noir tant les flashbacks ont une vraie influence dans cet épisode.
C’est utilisé de façon symbolique aussi. Depuis trop longtemps, l’équipe du Graceland a souffert d’une certaine morosité, accentué par la morale de plus en plus trouble. Le ton gris des flashbacks est donc une manifestation physique de leurs problèmes. Mais les lignes sont moins troubles dans cet épisode. Dans « Aha », il y a une vraie délimitation entre les bons et les méchants. Pour une fois, les agents sont les gentils (et l’on sait bien que ce n’est pas toujours le cas). Ils ont beau rompre avec l’éthique et la morale de leur travail, cela nous emmène de façon intelligente vers la confrontation entre bons et méchants. Johnny a un peu de mal avec le fait que Briggs mette en place un plan qui doit coûter la vie d’Ari. J’aime bien l’état de Johnny qui est intéressant à étudier dans cet épisode. La série aime mettre certains de ses personnages dans des situations dont il est difficile de se sortir et je crois que l’histoire de Johnny va dans ce sens. Surtout que dans mon esprit, Johnny est quelqu’un de bon, qui aime ce qu’il fait mais pour le bien, pas pour le mal. Je comprends d’autant plus le point de vue de Johnny, qu’il n’avait pas prévu la mort de Sid. C’est juste arrivé comme ça. A côté, la mort d’Ari est prémédité.
Briggs a beau ne pas prendre le soin de le tuer lui-même, il donne cependant le pistolet pour tuer. En parallèle, Dale n’est pas du tout du même avis. C’est une façon de rappeler que Graceland est une série sur une équipe avec des points de vue tous très différents et variés. Le vrai truc intéressant dans cet épisode c’est de voir les agents travailler comme une équipe. Cela n’était pas arrivé depuis tellement longtemps. La série a toujours décousu les histoires de chacun de ses personnages afin de faire des choses complètement différentes. Du coup, on ne peut qu’apprécier le fait que la série prenne le temps de faire les choses bien. Et puis il y a Mike, détruit par son propre boulot en lequel il avait envie de croire lors de la première saison. Mais sa place dans cet épisode est d’autant plus intéressante elle aussi qu’elle fonctionne comme il se doit. C’est donc avec un solide petit épisode que l’on se retrouve encore une fois, prouvant que Graceland a énormément de belles choses à raconter et qu’elle n’a pas terminé de les raconter. J’ai l’impression que l’on n’est qu’au tout début de quelque chose d’encore plus grand (après tout, il reste encore près de 9 épisodes à remplir. Il faut bien trouver des choses à dire.
Note : 7/10. En bref, nouveau solide épisode pour Graceland.