Hannibal // Saison 3. Episode 8. The Great Red Dragon.
Entre la fin de l’épisode précédent et celui-ci, il s’est écoulé… 3 ans. Je pense que Bryan Fuller savait que Hannibal n’avait pas des années devant elle et c’est probablement pour cela qu’ils ont décidé de faire évoluer l’histoire le plus rapidement possible. On se retrouve donc avec Hannibal enfermé au Baltimore State Hospital depuis près de trois années et les retrouvailles préparées entre Will et Hannibal sont forcément très intéressantes. J’ai beaucoup aimé la façon dont on nous introduit Dragon Rouge, en somme le nouveau méchant qui est en train d’émerger et que Jack a besoin d’arrêter au plus vite. Pour l’arrêter, il a besoin de l’aide de Will qu’il va aller chercher au fin fond des Etats-Unis alors qu’il s’est rangé des voitures. Hannibal est une série fascinante car justement, elle sait comment prendre son téléspectateurs de court. L’épisode précédent m’avait surpris par l’arrivée de Dragon Rouge et surtout l’emprisonnement de notre héros. Si j’aurais forcément apprécié que l’on évite l’ellipse temporelle, elle reste nécessaire afin de faire évoluer l’intrigue dans une direction légèrement différente. L’avantage de cet épisode est de nous offrir une perspective complètement différente sur Hannibal. Le héros a beau reste le même dans le fond, il a aussi fortement changé d’un point de vue psychologique.
Ce changement est le bienvenu afin de permettre de voir le temps qui a passé entre son arrestation et maintenant. Ce qui me fascine avec le Hannibal que l’on voit dans cet épisode, c’est le fait que Bryan Fuller et son équipe ont vraiment changé complètement la vision que l’on pouvait avoir des choses jusqu’à présent. On n’est plus dans une chasse à l’homme, plus vraiment dans le jeu du chat et de la souris entre Hannibal et Will. Non, tout est devenu complètement différent et cela s’est fait de la meilleure façon. Par ailleurs, l’épisode doit aussi nous introduire Dragon Rouge. La aussi la série se veut maligne tout en reste fidèle à elle-même et à ce qu’elle fait depuis énormément d’années désormais. Cela change un peu car Dragon Rouge est quelqu’un de complètement différent, une menace qui n’est pas Hannibal mais justement, je trouve que c’est une excellente nouvelle. Surtout que d’un point de vue du casting, Hannibal vient nous rappeler qu’elle est une sorte de reine dans le domaine. Mads Mikkelsen presque rangé au placard, cela ne va pas l’empêcher d’avoir des faces à faces intéressants dont un avec Chilton. Ce dernier est l’un des personnages que j’aime le plus voir apparaître. Sa dernière apparition cette année était succulente et une fois de plus, il fait mouche où il passe.
Je ne m’attendais pas nécessairement à apprécier autant Hannibal emprisonné car ce qui fait aussi l’intérêt de ce personnage ce sont les horreurs qu’il commet mais au delà de ça, je suis aussi très amusé par la façon dont certaines choses évoluent. Que cela soit du point de vue de Molly par exemple ou même de Jack. Ce dernier impose toujours son charisme. C’est surtout lié à Laurence Fishburne qui a ce truc naturel chez lui mais ce n’est pas seulement ça, c’est aussi le personnage. Mis en scène par Neill Marshall (Doomsday, The Descent), ce dernier connaît le monde horrifique suffisamment bien pour savoir ce qui fonctionne sur les spectateurs. Il cherche alors dans l’introduction de Dragon Rouge à nous plonger dans un univers bien sombre, bien à lui où l’on devine petit à petit des choses. Je ne m’attendais pas du tout à ce que cela puisse évoluer dans cette direction mais je suis ravis du résultat. Finalement, Hannibal est en train de connaître un vrai renouveau cette année alors que la seconde partie de la saison promet d’enfin plonger dans l’un des romans et de ne plus être dans le prequel à l’histoire d’Hannibal (ou en tout cas, pas de ce que j’avais imaginé au départ). Sans compter que l’éloignement d’Hannibal (même si à la fin de l’épisode il revient forcément en force) permet aussi d’aérer un peu la série et de lui offrir de nouvelles perspectives.
Note : 9/10. En bref, visuellement irréprochable, un changement bienvenu pour Hannibal.