D'abord sans.
Maintenant avec The sound of silence de Simon and Garfunkel
On passe sa vie à tenter de donner du sens aux images. Le cinéma est cette alchimie du cerveau qui synthétise l'épars du montage. Le spectateur est le second réalisateur, même, et surtout, s'il se trompe, se méprend. Je me méfie des analyses qui rendent ce qu'on voit (ou pense voir) univoque. C'est totalisant et totalitaire. Toute image tient sa cohérence de sa polysémie. La musique, comme ici, peut tenter de coloniser l'affect. Le critique se démarque en décortiquant le procédé et du coup devient procédurier, il juridise l'art comme vision du monde. Avec cette musique autiste, on scrute le personnage de gauche, muet, quasi insensible, comme perdu dans un monde intérieur. On ne se pose plus la question du personnage de droite aussi monadique que l'autre en ses vociférations. Polysémique ? Parions que cette chanson de Simon et Garfunkel nimbe le personnage de droite et la vidéo prend encore un autre sens, sans doute, et c'est tant mieux, non voulu par le truqueur. On peut aussi phosphorer sur l'altération entre les deux attitudes.