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27/07/2015 – 07H00 France (Breizh-info.com) – Alors que les éleveurs mettent la Bretagne, la Normandie et l’Auvergne sens dessus dessous pour obtenir des prix du lait qui leur permettent de survivre, alors qu’intermédiaires, industriels et distributeurs s’en mettent plein les poches, force est de rappeler que cette crise ne date pas d’hier. Et qu’elle est liée en partie à ces usines bien françaises qui mettent des produits qui le sont moins dans leurs produits. Made in France ? Voire…Ainsi, à l’été 2013, une délégation de la Coordination Rurale s’était rendue dans une usine près de Guingamp, Farmor. L’usine, qui emploie 200 salariés, produit des plats préparés pour les chaînes de fast-food notamment Nuggets, cordons bleus, ailes de poulet rôti, burger… à base de poulet, mais aussi de fromage ou de légumes. Ce sont des produits soumis pour l’essentiel à une forte pression des prix de la part des diverses chaînes de restauration rapide, qui se livrent une féroce concurrence tarifaire, mais aussi en multipliant les établissements.Alors que le directeur d’usine insistait sur le fait que « seulement » 60% du poulet utilisé était importé, la délégation de la Coordination Rurale a pu se rendre compte lors de la visite de juillet 2013 que jusqu’à 90% des stocks étaient constitués de poulets brésiliens, hollandais ou de Thaïlande. Soit des milliers de tonnes chaque année. « Seuls quelques cartons, sans étiquettes d’origine, provenaient, selon les dires du directeur, de l’abattoir Bocher, appartenant aussi au groupe Sofiprotéol, à Mur de Bretagne », note le syndicat agricole, passablement en colère.Une découverte qui tranche nettement avec le discours de l’usine dans Ouest-France en 2011. A l’époque, affirmait le journal, « 70 % des matières premières que l’usine bretonne utilise sont d’origine européenne, dont plus de la moitié vient de France », ce qui faisait encore 35 à 40% de poulet français.Du reste, il n’y a pas que Farmor. L’usine de transformation de produits de la mer de Vitré importe du saumon d’Ecosse, de Norvège et d’Irlande. L’usine de broches à kebab de Pré-en-Pail (Mayenne) importe elle aussi une quantité notable de sa viande de divers pays européens. Une grande partie de la viande de kebab utilisée en France provient d’ailleurs de Pologne. Politis en 2011 rappelait que l’arnaque du Made in France concernait aussi la Bretagne : « Toujours au rayon charcuterie, des produits en provenance de Bretagne disposent d’une « Appellation d’origine géographique contrôlée », appellation qui n’oblige les fabricants qu’à une seule chose : posséder au moins un lieu d’emballage ou de transformation légère en Bretagne. (…) Le consommateur trouvera donc sur les rayons des supermarchés des produits dont 82 % des matières premières proviennent du monde entier. Ainsi, les carcasses de porcs, souvent issues de Chine, de Hollande ou de Pologne, le sel dit de Guérande, importé d’Argentine et du Vietnam, et les boyaux d’andouilles importés pour la plupart de Corée. »Cela dit Farmor a quelque chose de particulier car elle illustre à merveille qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du syndicalisme agricole. Cette usine dépend de Glon-Sanders, filiale du groupe Sofiprotéol (groupe Avril) dont le président n’est autre que Xavier Beulin, président de la FNSEA. Ce dernier s’est multiplié sur les ondes depuis le début de l’été 2015 pour soutenir la cause des éleveurs, mais ce grand céréalier et figure de l’agrobusiness à la française ferait bien de balayer devant sa porte.Puisque ses usines, en important massivement de la viande qui n’est ni bretonne, ni française, participent à la mort de l’agriculture nationale. Y compris au sens littéral du terme : un agriculteur se suicide tous les deux jours, et parmi eux, les éleveurs sont surreprésentés.Crédit photo : DR
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