JOSEPH STIGLITZ: GRÈCE, L'AGNEAU SACRIFICIEL
26 JUILLET 2015 | PAR MONICA M.http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/260715/joseph-stiglitz-grece-lagneau-sacrificielJoseph Stiglitz a publié hier dans Le New York Times un article sur l'inanité des exigences de la Troïka envers la Grèce.
L'intérêt de cet article très clair est de montrer à quel point la politique de l'Eurozone a dépassé toutes les limites du bon sens en matière même de ... capitalisme. Le plus inquiétant est que cette politique européenne, menée sous les auspices de l'Allemagne prétendument "ordo-libérale" (en fait, tenante d'un capitalisme à visage inhumain), soit cautionnée et mise en œuvre sans état d'âme par des zélés "socialistes" et autres "sociaux-démocrates". Ces Leaders élus ne prêtent apparemment qu'un œil distrait ou aveugle à la paupérisation des peuples qu'ils gouvernent, au chômage galopant de la jeune génération, et adoptent tranquillement, au nom du "pragmatisme du réel" des règles insensées élaborées par des technocrates.
Voici ma traduction de cet article Greece, the sacrificial lamb, de Jospeh Stiglitz,ancien Économiste en chef de la Banque Mondiale.______
Alors que la crise grecque franchit un nouveau palier, l'Allemagne, la Grèce et le triumvirat du FMI, de la BCE et de la Commission Européenne (désormais mieux connu sous le nom deTroïka) sont tous sérieusement critiqués. Beaucoup de choses sont certes à blâmer, mais nous ne devrions pas pour autant perdre de vue ce qui est réellement en train d'arriver. Depuis cinq ans, j'observe de près la tragédie grecque, qui me concerne à plusieurs égards. Après avoir passé toute la semaine dernière à Athènes en conversation avec des citoyens ordinaires jeunes et âgés, ainsi qu'avec des officiels d'aujourd'hui et d'hier, j'en suis venu à penser qu'il s'agit de bien autre chose que de la Grèce et de l'euro.
Certaines des lois basiques exigées par la Troïka concernent les impôts, les dépenses et l'équilibre entre les deux, et également des règles et régulations affectant des marchés spécifiques. Ce qui est frappant dans le nouveau programme (appelé le "troisième mémorandum") est que sur les deux points il est dénué de sens pour la Grèce et pour ses créanciers. En prenant connaissance des détails, j'ai eu une impression de déjà vu. En tant qu'économiste en chef de la Banque Mondiale à la fin des années 1990, j'ai pu observer en Asie de l'Est les effets dévastateurs du programme imposé aux pays qui avaient demandé l'aide du FMI. Cela n'était pas seulement la conséquence de l'austérité, mais aussi des réformes prétendument structurelles, dans lesquelles le FMI trop souvent imposait des demandes qui privilégiaient certains intérêts sur d'autres. Il y avait des centaines de conditions, quelques-unes petites, d'autres fortes, beaucoup non pertinentes, quelques bonnes, certaines très mauvaises, qui faisaient l'impasse sur les changements réellement nécessaires.
De retour en Indonésie en 1998, j'ai vu à quel point le FMI avait ruiné le système bancaire de ce pays. Je me souviens d'une photo de Michel Camdessus, le Directeur Général du FMI à cette époque, félicitant chaudement le Président Suharto car l'Indonésie avait retrouvé sa souveraineté économique. Lors d'une rencontre à Kuala Lumpur en Décembre 1997, j'ai alerté sur le fait que le sang pourrait couler dans les six mois suivants. Les émeutes ont éclaté cinq mois plus tard à Jakarta et ailleurs en Indonésie. A la fois avant et après la crise en Asie de l'est, et celles en Afrique et en Amérique latine (très récemment en Argentine), ces programmes ont échoué, aboutissant à des cycles de récessions et de dépressions. J'avais pensé qu'on avait tiré la leçon de ces échecs, et j'ai été surpris de voir, il y a cinq ans, ce même programme rigide et inefficace imposé en Europe.
Que le programme soit ou non bien mis en œuvre, il conduit à des niveaux insoutenables de dette, comme ce fut le cas en Argentine: les macro-politiques exigées par la Troïka entraîneront la Grèce dans une dépression plus profonde. C'est pourquoi selon l'actuelle présidente directrice du FMI, Christine Lagarde, il est nécessaire de procéder à ce qu'on appelle par euphémisme la "restructuration de la dette", en fait d'une façon ou d'une autre, la suppression d'une partie significative de la dette. Le programme de la Troïka est donc incohérent: les Allemands disent qu'il ne doit y avoir aucune réduction de la dette et que le FMI doit faire partie du programme. Mais le FMI ne peut pas participer à un programme où les niveaux de la dette sont insoutenables, or la dette de la Grèce est insoutenable.
L'austérité est largement responsable de l'actuelle dépression grecque — un énorme déclin des produits domestiques de 25% depuis 2008, un taux de chômage de 25% et de 50% chez les jeunes. Mais le nouveau programme accentue encore la pression: il pose un objectif de 3.5 % d'excédent primaire en 2018 (environ 1 % cette année). Or si les objectifs ne sont pas atteints - et ils ne le seront pas, vu le schéma du programme lui-même -, des doses d'austérité seront automatiquement ajoutées. C'est une construction déstabilisatrice. Le taux élevé de chômage entraînera la baisse des salaires, mais la Troïka ne semble pas encore assez satisfaite de la chute du niveau de vie des Grecs. Voilà que le troisième mémorandum exige aussi la “modernisation” des conventions collectives, ce qui signifie affaiblir les syndicats et les remplacer par des négociations au niveau des entreprises.
Rien de tout cela n'a de sens du point de vue des créanciers. C'est comme une prison pour endettés du 19ème siècle. À l'instar des personnes endettées emprisonnées qui ne pouvaient donc gagner des revenus pour rembourser leurs dettes, la dépression croissante de la Grèce la rendra de moins en moins capable de rembourser.
Des réformes structurelles sont nécessaires, comme elles l'étaient en Indonésie, mais la plupart de celles qui sont exigées de la Grèce ne lui permettront pas d'affronter ses problèmes. La logique qui sous-tend nombre de ces réformes structurelles n'a pas été bien expliquée, ni au public grec ni aux économistes qui tentent de la comprendre. En l'absence d'explication, se développe en Grèce le sentiment que la Troïka défend des intérêts particuliers, dans et hors du pays, pour obtenir ce qu'elle n'a pas obtenu par un processus plus démocratique.
Prenons le cas du lait. Les Grecs aiment leur lait frais produit localement et distribué rapidement. Mais les Allemands et les autres producteurs de lait européens voudraient que le lait qu'ils vendent, transporté sur de longues distances et beaucoup moins frais, soit considéré comme aussi frais que le lait local. En 2014 la Troïka a forcé la Grèce à enlever le label "frais" sur son lait vraiment frais et à allonger la date limite de consommation. Maintenant on lui demande d'enlever la règle de cinq jours de date limite aussi pour le lait pasteurisé. Dans ces conditions, les gros producteurs de lait croient qu'ils vont pouvoir battre les petits producteurs de Grèce.
En théorie, les consommateurs grecs devraient bénéficier de prix plus bas, même s'ils pâtissent de produits de mauvaise qualité. En pratique, le nouveau marché de vente au détail est loin d'être compétitif, et tout semble indiquer que les consommateurs ne bénéficient pas de prix plus bas. Ma propre recherche s'est focalisée sur l'importance de l'information et la façon dont les firmes tirent souvent avantage du manque d'information. C'est juste un autre exemple.
Un problème fondamental en Grèce, à la fois dans sa politique et son économie, est le rôle joué par un groupe de gens riches, appelés les oligarques grecs, qui contrôlent des secteurs-clés, dont les banques et les médias. Ils ont opposé une forte résistance aux changements que George Papandreou, l'un des précédents premiers ministres, avait essayé d'introduire pour accroître la transparence et la conformité avec une structure d'impôt plus progressif. Les importantes réformes qui réduiraient les privilèges des oligarques grecs ne sont pas dans l'agenda — ce n'est pas une surprise car la Troïka a semblé, dans le passé, être de leur côté.
Comme il est rapidement devenu clair durant la crise que les banques grecques devraient être recapitalisées, il était sensé que le parlement vote ce qui était demandé au gouvernement grec. C'était nécessaire pour s'assurer que les prêts sous influence politique, y compris pour les médias oligarchiques, cesseraient. Quand de tels prêts sous influence ont repris — même pour les sociétés de médias qui en termes strictement commerciaux n'auraient pas dû obtenir de prêts — la Troïka a fermé les yeux. Elle n'a pas non plus bougé quand des propositions ont été avancées pour faire reculer les importantes initiatives du gouvernement Papandreou sur la transparence et l'e-gouvernement, qui ont permis de fortement baisser les prix des médicaments et d'affaiblir le népotisme.
Normalement, Le FMI alerte sur les dangers d'un taux d'imposition trop élevé. Pourtant en Grèce, la Troïka a insisté en faveur de taux élevés d'impôts même pour les bas salaires. Tous les derniers gouvernements grecs ont reconnu qu'il était important d'améliorer les rentrées fiscales, mais une politique fiscale erronée peut contribuer à détruire une économie. Dans une économie où le système financier ne fonctionne pas bien, où les petites et moyennes entreprises ne peuvent pas accéder au crédit, la Troïka exige que les firmes grecques, y compris les épiceries et petites boutiques, paient toutes leurs taxes d'avance, en début d'année, avant d'avoir gagné un revenu, avant même de savoir si elles vont en avoir un. Cette exigence est censée réduire l'évasion fiscale, mais dans l'état où se trouve la Grèce, elle détruit les petites entreprises et accroît le ressentiment contre le gouvernement et la Troïka.
Cette exigence semble en désaccord avec une autre demande adressée à la Grèce: éliminer la retenue à la source transfrontalière (concernant l'argent envoyé de la Grèce aux investisseurs étrangers). De telles retenues à la source caractérisent pourtant les bons systèmes fiscaux dans des pays comme le Canada et représentent une partie importante des recettes fiscales. Apparemment s'il est important de s'assurer que les Grecs paient leurs impôts, il semble moins important de s'en assurer pour les étrangers.
Il y a d'autres étrangetés dans le paquet de renflouement de la Troïka, notamment parce que chacun de ses membres a prescrit sa médecine favorite, ce qui peut donner lieu à de dangereuses interactions.
La bataille, cependant, ne concerne pas seulement la Grèce. Il ne s'agit pas juste d'argent, bien que certains en Europe et en Grèce aient profité de la Troïka pour mettre en avant leurs propres intérêts au détriment des citoyens grecs ordinaires et de l'économie de ce pays. C'est une chose que j'ai observée à plusieurs reprises moi-même quand j'étais à la Banque Mondiale, particulièrement en Indonésie. Quand un pays est faible, il y a toutes sortes de façons de lui faire du mal.
Mais ces débats portent en fait sur des problèmes de pouvoir et d'idéologie. Nous le savons tous, il ne s'agit pas juste d'un débat académique entre la droite et la gauche. Certains points relèvent de la lutte politique: les conditions terribles imposées à l'aile gauche de Syriza devraient alerter chacun en Europe sur ce qui pourrait lui arriver. D'autres relèvent de la lutte économique: l'occasion d'imposer à la Grèce un cadre économique qui n'aurait pas été adopté d'une autre manière.
Je crois vraiment que les politiques imposées ne marcheront pas, qu'elles entraîneront la dépression sans fin, des niveaux intolérables de chômage et une inégalité toujours croissante. Mais je crois aussi fortement en la démocratie — que la bonne façon de faire, quel que soit le cadre économique que l'on pense bon, est la persuasion, non la contrainte. L'évidence de la réflexion est tellement en contradiction avec ce qu'on inflige à la Grèce et à ce qu'on exige d'elle ! L'austérité entraîne une contraction économique; un capitalisme solidaire —antithèse de ce que la Troïka est en train de créer — est la seule façon de créer de la prospérité partagée et durable.
Pour le moment, le gouvernement grec a capitulé. Peut-être, comme la demi décennie perdue est en train de devenir la décennie perdue, comme la politique s'aggrave de plus en plus, comme s'impose l'évidence que ces politiques ont échoué, la Troïka retrouvera-t-elle ses esprits. La Grèce a besoin de restructuration de la dette, de réformes structurelles et d'objectifs raisonnables d'excédent primaire. Il est plus probable, cependant, que la Troïka fera ce qu'elle a fait ces cinq dernières années : blâmer la victime.
http://www.nytimes.com/2015/07/26/opinion/greece-the-sacrificial-lamb.html
Que le produit de la crise grecque à sa prochaine étape, l'Allemagne, la Grèce et le triumvirat du Fonds monétaire international , la Banque centrale européenne et la Commission européenne (maintenant mieux connu sous le nom de la troïka) ont tous fait face à de sérieuses critiques. Bien qu'il y ait beaucoup de reproches à partager, nous ne devrions pas perdre de vue ce qui se passe réellement. Je regarde cette tragédie grecque de près de cinq ans, engagé avec ceux de tous les côtés.Après avoir passé la dernière semaine à Athènes parler aux citoyens ordinaires, jeunes et vieux, ainsi que des responsables actuels et passés, je suis venu à l'idée que cela est bien plus que seulement la Grèce et l'euro.
Certaines des lois fondamentales exigées par l'accord de la troïka avec les taxes et les dépenses et l'équilibre entre les deux, et certains traitent avec les règles et les règlements touchant les marchés spécifiques. Ce qui est frappant sur le nouveau programme (appelé «le troisième mémorandum") est que sur les deux scores, il ne fait aucun sens que ce soit pour la Grèce ou pour ses créanciers.
Comme je l'ai lu les détails, je eu un sentiment de déjà vu. Comme économiste en chef de la Banque mondiale à la fin des années 1990, je l'ai vu de première main en Asie de l'Est les effets dévastateurs des programmes imposées aux pays qui avait tourné à l'aide du FMI. Il en est résulté non seulement de l'austérité, mais aussi de réformes structurelles dits, où trop souvent le FMI a été dupé par des demandes imposantes qui ont favorisé un intérêt particulier par rapport aux autres. Il y avait des centaines de conditions, dont certaines peu, certains grands, de nombreux pertinent, certaines bonnes, certaines carrément mauvais, et le plus manquer les grands changements qui ont été vraiment nécessaires.
Le drapeau effiloché sur Athènes la semaine dernière.Alkis Konstantinidis crédit/ Reuters
Retour en 1998 en Indonésie, je voyais comment le FMI a ruiné le système bancaire de ce pays. Je me souviens de l'image de Michel Camdessus, directeur général du FMI à l'époque, debout sur le président Suharto en Indonésie rendu sa souveraineté économique. Lors d'une réunion à Kuala Lumpur en Décembre 1997, je prévenu qu'il y aurait un bain de sang dans les rues, dans les six mois; les émeutes ont éclaté cinq mois plus tard à Jakarta et ailleurs en Indonésie. Avant et après la crise en Asie de l'Est et ceux de l'Afrique et en Amérique latine (plus récemment, en Argentine), ces programmes ont échoué, tournant ralentissements en récessions, les récessions en dépressions. Je pensais que la leçon de ces échecs avait été bien apprise, il est venu comme une surprise que l'Europe, en commençant il ya un demi-décennie, imposerait ce même programme rigide et inefficace sur l'un des siens.
Si oui ou non le programme est bien mis en œuvre, cela conduira à des niveaux insoutenables de la dette, tout comme une approche similaire a fait en Argentine: Les politiques macro-économiques exigées par la troïka va conduire à une dépression plus profonde grec. Voilà pourquoi actuel directeur général du FMI, Christine Lagarde, a déclaré que il doit y avoir ce que l'on appelle par euphémisme «restructuration de la dette" - qui est, d'une manière ou d'une autre, une radiation d'une partie importante de la dette. Le programme de la troïka est donc incohérente: Les Allemands disent qu'il n'y aura pas de radiation de la dette et que le FMI doit faire partie du programme. Mais le FMI ne peut pas participer à un programme dans lequel les niveaux de la dette ne sont pas viables, et les dettes de la Grèce ne sont pas viables.
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Austérité est en grande partie à blâmer pour la dépression actuelle de la Grèce - une baisse du produit intérieur brut de 25 pour cent depuis 2008, un taux de 25 pour cent et un taux de chômage des jeunes deux fois plus que le chômage. Mais ce nouveau programme cliquets la pression jusqu'à encore: une cible de l'excédent budgétaire primaire de 3,5 pour cent en 2018 (contre environ 1 pour cent cette année). Maintenant, si les objectifs ne sont pas atteints, car ils seront presque sûrement pas à cause de la conception du programme lui-même, des doses supplémentaires d'austérité deviennent automatiques. Il est un déstabilisateur intégré. Le taux de chômage élevé va faire baisser les salaires, mais la troïka ne semble pas satisfait par le rythme de la baisse du niveau de vie des Grecs. Le troisième mémorandum exige aussi la «modernisation» de la négociation collective, ce qui signifie affaiblir les syndicats en remplaçant la négociation au niveau de l'industrie.
Rien de tout cela est logique, même du point de vue des créanciers. Il est comme une prison pour les débiteurs du 19e siècle. Tout comme les débiteurs emprisonnés ne pouvaient pas faire le revenu à rembourser, la dépression approfondissement en Grèce, il sera de moins en moins en mesure de rembourser.
Les réformes structurelles sont nécessaires, tout comme ils étaient en Indonésie, mais un trop grand nombre qui sont exigeait ont peu à voir avec les vrais problèmes attaquer la Grèce est confrontée. La raison derrière la plupart des réformes structurelles clés n'a pas été bien expliqué, que ce soit au public grec ou les économistes tentent de les comprendre. En l'absence d'une telle explication, il ya une croyance répandue ici en Grèce que les intérêts particuliers, dans et hors du pays, utilisent la troïka pour obtenir ce qu'ils ne pouvaient pas obtenue par des procédés plus démocratiques.
Prenons le cas du lait. Grecs apprécient leur lait frais, produits localement et livrés rapidement. Mais les producteurs de lait européens néerlandais et d'autres aimeraient augmenter les ventes en ayant leur lait, transportés sur de longues distances et beaucoup moins frais, semblent être tout aussi frais que le produit local. En 2014, la troïka a forcé la Grèce d'abandonner l'étiquette «frais» sur son lait vraiment frais et prolonger la durée de vie autorisée. Maintenant, il est exigeant la suppression de la règle de cinq jours la durée de vie tout à fait pour le lait pasteurisé. Dans ces conditions, les grands producteurs croient qu'ils peuvent écraser les producteurs à petite échelle de la Grèce.
En théorie, les consommateurs grecs bénéficieraient de la baisse des prix, même si elles souffraient d'une qualité inférieure. Dans la pratique, le nouveau marché de détail est loin d'être concurrentiel, et les premières indications sont que la baisse des prix ont été largement pas répercutés sur les consommateurs. Ma propre recherche a longtemps mis l'accent sur l'importance de l'information et comment les entreprises essaient souvent de profiter de l'absence d'information. Ceci est juste un autre exemple.
Un problème sous-jacent en Grèce, dans son économie et sa politique, est le rôle d'un groupe de gens riches qui contrôlent les secteurs clés, y compris les banques et les médias, collectivement dénommés les oligarques grecs.Ils sont ceux qui ont résisté aux changements que George Papandreou, l'ancien Premier ministre, a tenté d'introduire à accroître la transparence et de forcer une plus grande conformité avec une structure fiscale plus progressive. Les réformes importantes qui freinerait les oligarques grecs sont largement écartés de l'agenda - pas une surprise puisque la troïka a parfois dans le passé semblent avoir été de leur côté.
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Comme il est devenu clair dès le début de la crise que les banques grecques devront être recapitalisées, il était logique d'exiger des actions à droit de vote pour le gouvernement grec. Cela était nécessaire pour garantir que les prêts politiquement influencée, y compris aux médias oligarchiques, être arrêté. Lorsque de tels prêts connecté reprise - même à des sociétés de médias que les termes sur strictement commerciales ne devraient pas avoir obtenu des prêts - la troïka a fermé les yeux. Il a également été de repos que des propositions ont été avancées pour faire reculer les initiatives importantes du gouvernement Papandréou sur la transparence et l'e-gouvernement, qui a abaissé considérablement le prix des médicaments et de mettre une sourdine sur le népotisme.
Normalement, le FMI met en garde contre les dangers de la fiscalité élevée.Pourtant, en Grèce, la troïka a insisté sur les taux d'imposition effectifs élevés, même à des niveaux de revenu très bas. Tous les gouvernements grecs récents ont reconnu l'importance d'accroître les recettes fiscales, mais la politique fiscale erronée peuvent aider à détruire l'économie. Dans une économie où le système financier ne fonctionne pas bien, où les entreprises de petite et moyenne taille ne peuvent pas avoir accès au crédit, la troïka exige que les entreprises grecques, y compris les petites boutiques, paient tous leurs impôts d'avance , au début de l'année, avant qu'ils l'ont mérité, avant même de savoir ce que leur revenu va être. L'exigence vise à réduire l'évasion fiscale, mais dans les circonstances dans lesquelles la Grèce se trouve, il détruit la petite entreprise et augmente le ressentiment à la fois du gouvernement et de la troïka.
Cette exigence semble en contradiction, aussi, avec un autre des exigences avec lesquels la Grèce a été confrontée: qu'il éliminer son impôt à la source transfrontalière, qui est la retenue d'impôt sur l'argent envoyé par la Grèce pour les investisseurs étrangers. Ces retenues sont une caractéristique des systèmes fiscaux bonnes dans les pays comme le Canada et sont un élément essentiel de la collecte de l'impôt. Évidemment, il est moins important de veiller à ce que les étrangers paient leurs impôts que les Grecs font.
Il existe de nombreuses autres caractéristiques étranges des plans de sauvetage de la troïka, en partie parce que chaque membre de la troïka a son médicament préféré. Comme médecins mettent en garde, il peut y avoir des interactions dangereuses. La bataille, cependant, ne concerne pas seulement la Grèce. Il est même pas qu'une question d'argent, bien que des intérêts particuliers dans le reste de l'Europe et certains au sein de la Grèce elle-même ont profité de la troïka de pousser leurs propres intérêts au détriment des citoyens grecs ordinaires et de l'économie globale du pays.Ceci est quelque chose que je voyais plusieurs reprises de première main quand je suis à la Banque mondiale, le plus sensiblement en Indonésie.Quand un pays est en panne, il ya toutes sortes de mal qui peut être fait.
Mais ces débats politiques sont vraiment sur l'idéologie et de la puissance.Nous le savons tous. Et nous comprenons que cela est non seulement un débat académique entre la gauche et la droite. Certains sur le droit accent sur la bataille politique: les conditions difficiles imposées à la gauche Syriza gouvernement devrait être un avertissement pour toute l'Europe à propos de ce qui pourrait leur arriver, ils doivent repousser. Certains mettent l'accent sur la bataille économique: la possibilité d'imposer à la Grèce un cadre économique qui pourraient ne pas avoir été adoptée de toute autre manière.
Je crois fermement que les politiques imposées ne fonctionnera pas, qu'ils vont entraîner une dépression sans fin, des niveaux inacceptables de chômage et de l'inégalité sans cesse croissante. Mais je crois aussi fortement dans les processus démocratiques - que la façon de parvenir à ce que l'on pense cadre est bon pour l'économie est par la persuasion, pas de contrainte. La force des idées est tellement contre ce qui est infligée et a exigé de la Grèce austérité est de contraction. le capitalisme inclusif - l'antithèse de ce que la troïka crée - est la seule façon de créer de la prospérité partagée et durable.
Pour l'instant, le gouvernement grec a capitulé. Peut-être, comme la demi-décennie perdue devient la décennie perdue, comme la politique obtiennent plus laid, que la preuve monte que ces politiques ont échoué, la troïka va revenir à la raison. La Grèce a besoin de restructuration de la dette, l'amélioration des réformes structurelles et plus objectifs d'excédent budgétaire primaire raisonnables. Plus que probable, cependant, la troïka va faire ce qu'il a fait pour les cinq dernières années: blâmer la victime.Joseph E. Stiglitz est un lauréat du prix Nobel en économie, professeur à Columbia et l'auteur, plus récemment, de "The Great Divide: les sociétés inégalitaires et ce que nous pouvons faire à leur sujet."