Selon moi, il n'a probablement pas tort. Car The Economist est sur la pente descendante. Il est victime, en décalé par rapport à la profession, de la révolution numérique. Ses revenus publicitaires disparaissent. Mais le plus intéressant n'est pas là. The Economist a un système qui lui garantit l'indépendance de pensée. Des "trustees" s'assurent qu'il ne subit aucune pression de ses actionnaires. D'où deux remarques :
- Ce modèle ne pourrait-il pas être adopté par les journaux français ?
- Ce dispositif rend difficile la vente. Il rend l'actionnaire passif. En outre, il transforme les journalistes en rentiers, opposés à tout changement. Effectivement, le titre subirait une grosse décote : The Economist ferait deux fois les bénéfices du FT mais vaudrait autant.
- Pourquoi ne pas entrer en bourse ? Le petit porteur n'a aucune velléité de contrôle de l'entreprise. Et ses critères d'investissement sont irrationnels. Love money.
- Il y a peut-être du travail pour un activiste. Celui qui parviendrait à entrer dans le groupe, à démonter le système assurant son indépendance d'écriture pourrait faire rapidement une plus-value de 400m£.