Publié le 28/07/2015 par Pierre-Marie Lemaire
Le groupe Pichet veut construire une résidence de deux immeubles et 45 logements sur une parcelle de 2 800 mètres carrés. Densification ou massification ?
22 appartements de type T2 et 21 T3 sont prévus dans le projet du groupe Pichet en lieu et place d’une maison individuelle©Pascal CouillaudLe quartier de la Genette est devenu le spot préféré des promoteurs. Pendant que le Bordelais Pichet met le dernier parpaing à son Domaine Eugène-Delacroix, sur l'emplacement des anciens établissements Thébault, le Nantais Kaufmann & Broad creuse le site de l'ex-école normale d'instituteurs de l'avenue Guiton. Non sans mal. Le chantier a repris mais la livraison des premiers logements, prévue à l'automne, est reportée à une date ultérieure.
Les locaux, eux, s'emploient à boucher les dents creuses. Une maison qui disparaît, c'est une petite résidence qui s'élève. Rue Jules-Ferry, les anciens locaux de la Peep (Parents d'élèves des écoles publiques) accouchent de six logements que le constructeur annonce « d'exception ». À près de 5 500 € le mètre carré, ils peuvent l'être.
Trois étages
Avenue Guiton, à l'angle de l'impasse qui mène au collège de Missy, BMP devrait recevoir bientôt le feu vert du tribunal administratif. Son projet d'immeuble (neuf logements plus deux commerces) était contesté par des voisins qui, s'ils étaient déboutés, pourraient faire appel. Et voilà qu'un nouveau front s'ouvre à une centaine de mètres de là, rue de Missy. La société civile immobilière Magellan, filiale du même groupe Patrice Pichet, a acheté une maison individuelle qu'elle veut démolir pour y construire une résidence de… 45 appartements.Sur une petite parcelle de 2 797 m², deux immeubles sont programmés, de trois étages chacun, avec parking souterrain de 38 emplacements. La mairie n'a rien trouvé à y redire : le permis de construire a été signé le 26 juin. Les dessins d'architecte laissent deviner un immeuble massif, comme il s'en fait partout, qui tranchera avec la résidence les Terrasses de Missy toute proche. Il surplombera du haut de ses treize mètres les maisons alentours.Il est prévu 22 T2 et 21 T3. Dix logements seulement seront à « vocation sociale » alors que la CdA impose à d'autres programmes immobiliers de l'agglomération un quota de 30 % ou plus. Enfin, le projet annexe la petite impasse qui dessert actuellement l'arrière du collège de Missy.Sécurité
« Une densification progressive le long des axes de circulation. » C'est ce que prévoit le Plan local d'urbanisme pour l'ensemble des faubourgs rochelais comme la Genette classés en zone UC. « Comme il n'y a plus de coefficient d'occupation des sols, tout est permis, s'irrite un riverain. Y compris de construire 45 logements sur une parcelle de 2 800 m² totalement enclavée ! » Se posent à ses yeux des problèmes de desserte, de circulation, de sécurité, notamment pour l'accès au gymnase du collège.La densification a du bon, l'opération s'annonce juteuse. À titre de comparaison, juste de l'autre côté de l'avenue Edmond-Grasset, le groupe Pichet commercialise le Domaine Eugène-Delacroix à partir de 3 870 € le m² pour un T3 de 62 m² et 4 473 € pour un T2 de 38 m². Au Carré des Minimes, autre programme du promoteur, on dépasse les 5 000 € le m².La société civile immobilière Magellan veut démolir pour construire une résidence de 45 appartements.©Pascal Couillaud
Recours gracieuxLa résistance s'organise. La mairie devrait être destinataire dans les semaines qui viennent d'un « recours gracieux » signé de plusieurs voisins. S'ils n'étaient pas entendus, ils pourraient attaquer le permis de construire devant le tribunal administratif.Le groupe Pichet se refuse à tout commentaire « tant que le permis n'est pas purgé de tout recours ». Bref, ce n'est pas demain que le promoteur « communiquera ».http://www.sudouest.fr/2015/07/28/une-maison-en-moins-45-logements-en-plus-2081323-1391.php