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Critiques Séries : BoJack Horseman. Saison 2. BILAN.

Publié le 29 juillet 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

BoJack Horseman // Saison 2. 12 épisodes.
BILAN


Alors que Netflix vient d’annoncer le renouvellement de Bojack Horseman pour une saison 3 de nouvelles aventures, je dois avouer que je suis ravi. La saison 2 de Bojack Horseman adopte deux tons complètement différentes, le premier est celui de la comédie barrée qu’elle a toujours été, bourrée de références en tout genre et qui s’en amuse à sa façon. Le second est celui de son côté le plus dramatique qui est lui aussi particulièrement intéressant et touchant. D’ailleurs, je me demande si je n’ai pas préféré la profondeur de la seconde partie de la saison à l’humour de la première, mais peu importe le résultat reste de toute façon assez drôle. La série cherche ici à nous parler de l’évolution de son personnage qui entre dans une sorte de crise identitaire mais c’est une saison originale justement dans son traitement de cette crise. La première saison était une longue introduction à ce que la série peut faire et ce que le héros peut être. La saison 2 va plus en profondeur, chercher à creuser la personnalité de son héros et de son besoin d’échapper à cette vie qu’il ne semble plus contrôler. L’univers de Bojack Horseman reste pourtant le même avec sa galerie de personnages-animaux au milieu de personnages-humains toujours aussi intéressante. Dans cet univers, les stars américaines sont caricaturées sans problème et c’est là aussi une façon de rire de l’univers des séries.

Car Bojack Horseman c’est un peu ça, une sorte de parodie-réalité de ce l’humour Hollywoodien, de cette grosse machine tout en créant bien entendu des blagues autour du héros et des ses compatriotes animaux. C’est amusant de voir comment ceux-ci sont utilisés au travers de l’univers humoristique de cette comédie. La série aime aussi ses propres références, que cela soit aux cartoons (une référence à Bip Bip et Coyote avec ces deux joggeurs : d’un côté un oiseau et derrière un coyote). Les références pleuvent continuellement tout au long de la saison, même lors de scènes de sitcoms (et d’épisodes construits comme tel) qui sortent du lot et qui permettent d’élargir l’horizon comique de la série. Bojack Horseman ne veut pas être qu’une sorte de Californication animée, c’est aussi une série qui se pose de vraies questions existentielles car son univers si original le lui permet. Les scènes s’enchaînent toujours de façon très fluide, sans accrocs, avec des personnages toujours au poil. C’est aussi une série qui est capable de parler d’élevage de poulets (alors qu’il y a des personnages-poulets dans la série), alors on se retrouve avec quelque chose de surréaliste qui pourrait être casse gueule et qui fonctionne pourtant à merveille. La saison 2, est aussi la saison de la maturité, celle qui permet de confirmer l’intérêt que l’on pouvait avoir pour la première saison.

La série a adopté une narration très différente des autres séries animées que l’on connaît, histoire de se démarquer là aussi. Au fil des épisodes on suit donc l’aventure de notre héros, dans cette société qu’il comprend de moins en moins. Ne serait-ce que lorsqu’il reste avec une femme qu’il semble apprécier mais sans pouvoir expliquer pourquoi au début de la saison. BoJack, ancienne star déchue de sitcom has-been est quelque chose qui forge le caractère de cette série dans le sens où ce comeback, cette biographie de Diane, etc. tout cela va lui permettre de jouer son idole et c’est là qu’il va rencontrer une femme qu’il apprécie sans savoir pourquoi il l’apprécie (et avant même d’avoir couché avec elle, ou après avoir couché avec elle, cela fonctionne aussi). Bojack Horseman veut rester une comédie mais aussi un drame à sa façon. La crise de BoJack se suit au fil des épisodes comme quelque chose d’assez unique en son genre. Et le pire c’est qu’une fois enchaîné les 12 épisodes, on a envie de chercher s’il n’y en a pas d’autres. Comme quand on a finit un yaourt que l’on a adoré et que l’on racle le fond du pot afin d’aller chercher les dernières gouttes. Avec Bojack Horseman, je viens cette même expérience.

Et cette expérience est sacrément frustrante car justement, derrière la justesse de cette série se cache aussi l’envie d’enchaîner sans pouvoir déguster. C’est le problème des séries Netflix qui sont mises à disposition intégralement. En sachant qu’une saison 3 vient d’être commandée, je suis rassuré car l’issue de cette saison 2 laisse espérer une suite. Derrière Bojack Horseman se cache donc une comédie novatrice, différente et intelligente tout en restant par la même occasion addictif. En abordant la société avec un humour noir, souvent grossier et familier, Bojack Horseman se permet donc de sortir du lot. J’ai forcément hâte de voir la suite.

Note : 8/10. En bref, une saison aussi réussie, voire plus mature que la première saison.


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