Etre seule un peu

J'ai déjà vécu seule. Etudiante, puis entre deux ruptures. J'ai aimé ça, vraiment.

J'aime dormir au milieu du lit, pouvoir être une étoile de mer, me réveiller dans le sens de la largeur, dormir la fenêtre ouverte, sans chat qui s'agrippe sur le rebord du velux "pour voir ce qui s'y passe" et glisser pour retomber lourdement sur le parquet. J'aime lire tardivement sans avoir l'impression que L'Epoux ait dressé une tente avec la couette pour s'endormir dans le noir. J'aime ne pas allumer la télé dans le salon et écouter de la musique les enfants couchés. J'aime le silence, être libre de mon espace, de mes lumières.

L'Epoux travaille deux nuits de suite et il y a comme un air de vacances dans ce rythme que je ne connais plus, dans cette dynamique familiale qui est rare : je dors seule avec mes deux Blonds, que j'aurais presque invités à prendre possession du lit parental (avec moi). Heureusement, un éclair de lucidité a évite aux mots de franchir le pas de la verbalisation.

Vendredi sera suivi de six semaines ensemble, les Blonds, leur père quelquefois, quand il ne travaillera pas, et moi. Les jours seront faits de câlins, de cris, de coups fraternels, de siestes, de compromis et négociations, de renonciations et de patience.

Alors cette solitude inattendue de deux nuits, je la vis comme un joli cadeau de l'"avant", mais chut !