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« Le petit prince », ou l'éternel combat franco-américain

Publié le 31 juillet 2015 par Toulouseweb
 

« Le petit prince », ou l’éternel combat franco-américain


Nous l’attendions depuis longtemps, cette version cinématographique du chef d’œuvre d’Antoine de Saint Exupéry, l’ouvrage de langue française le plus connu et le plus vendu au monde, faut-il encore le rappeler. Ce film du réalisateur américain Mark Osborne a été réalisé grâce à l’initiative de deux producteurs français, qui savaient que pour réunir les moyens financiers nécessaires, Hollywood était incontournable, ce qui a donné lieu, forcément, à des négociations serrées sur la manière de conter cette histoire.
Mais regardons d’abord l’affiche du film, elle n’est pas anodine… En bas, deux personnages, une petite fille américaine avec un casque d’aviateur, et un vieil hurluberlu gentil qui scrute le ciel. Où est le Petit Prince ? Là, en haut à gauche, en tout petit. Mmmm, déjà, on flaire un « loup ». Et, en effet, « loup » il y a, car ce film n’est pas une adaptation du roman de Saint Ex, mais l’histoire de la découverte de ce roman par une petite fille que sa mère veut enfermer dans un carcan d’études contraignantes, et dans un emploi du temps très minuté. Bien sûr, elle va se rebeller, et découvrir l’œuvre de Saint Ex par l’intermédiaire du vieil hurluberlu évoqué plus haut, qui habite la maison, très brinquebalante, à côté de la sienne. Les scènes avec ces deux personnages sont faites en images de synthèse classiques Mark Osborne n’a pas réalisé pour rien « Kung fu panda »… Heureusement un peu de poésie est insufflée par les scènes recréant directement le roman (« s’il te plaît, dessine-moi un mouton… »), réalisées en animation image par image, à l’ancienne ce ne sont pas les moins réussies...
Mais, avant de pouvoir accéder à cette poésie, à cette grâce, il faut subir des scènes d’action trépidantes dans l’univers déshumanisé de la « Werth Academy », et là, on voit bien que le propos du réalisateur est de toucher avant tout un public familial, et non un public adulte connaissant son bouquin de Saint Exupéry. On peut donc regretter que le personnage du renard, et celui de la rose mise sous sa cloche soient évacués assez rapidement, ou en tout cas peu utilisés. A la première projection du matin, dans ce multiplexe de centre-ville, les familles avec enfant, après une petite enquête, étaient globalement satisfaites, mais notons quand même que le scénario type « film dans le film », ainsi que la coexistence de deux procédés d’animation font déconseiller le film aux enfants de moins de six ans, qui seront vite largués par la complexité de la construction finale du film. Deux points positifs cependant pour terminer, points non négligeables : une musique excellente, pleine d’habiles trouvailles, et une grande qualité du doublage français, la version originale du film étant bien sûr … américaine (mais non visible en France).
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