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Faim dans le monde : un "appel ferme et général" de l’Eglise

Publié le 05 juin 2008 par Micheljanva

« Donne à manger à celui qui a faim, parce que, si tu ne lui donnais pas à manger, ce serait toi qui l’aurais tué ».

B16 C’est par ce passage de Decretum Gratiani que le Saint Père conclut son message adressé aux participants du sommet de la FAO qui se termine aujourd’hui.

Ce texte de Benoît XVI devrait faire date dans l’histoire si d’une part, les catholiques le relaient et d’autre part les responsables l’entendent et l’appliquent. En effet, il rappelle des principes essentiels et des vérités fondamentales que l’Eglise ne cesse de proclamer. Dans le contexte actuel de crise alimentaire, il revêt une importance capitale.

Benoît XVI redit que le principe premier sur lequel devrait se baser la recherche de solutions à la tragédie de la faim dans le monde est le respect et la défense de la dignité humaine car « toute personne a droit à la vie ».

 Ainsi, le Pape écrit que « seule la protection de la personne permet donc de combattre la cause principale de la faim ». Celle-ci impose une « action politique qui, inspirée par les principes de la loi naturelle inscrite dans le cœur des hommes, protège la dignité de la personne ». Sans elle, l’action de l’homme ne peut être efficace car « les technologies modernes seules ne sont pas suffisantes pour surmonter le manque alimentaire, et pas davantage les calculs statistiques, ni, dans les situations d'urgence, l'envoi d'aides alimentaires ».

Faim Rappelant fermement que « les considérations de caractère exclusivement technique ou économique ne doivent pas prévaloir sur les devoirs de justice envers ceux qui souffrent de la faim », le Saint-Père lance des pistes pratiques fondées sur des principes clairs. Ceux-ci pointent du doigt l’égoïsme et la recherche du profit qui prévalent bien souvent dans l’économie et les relations internationales : 

  • Donner une dimension charitable à la mondialisation :

« mondialiser non seulement les intérêts économiques et commerciaux, mais aussi les attentes de solidarité ».

  •  Supprimer les monopoles :

Surmonter « le paradoxe d'un consensus multilatéral qui continue d'être en crise à cause de sa subordination aux décisions d'un petit nombre ».

« il faut augmenter la disponibilité en nourriture en mettant en valeur l'ingéniosité des petits agriculteurs et en leur garantissant l'accès au marché ».

  •  Mettre en application le principe de subsidiarité :

« l'on doit aider les populations qui souffrent du manque de nourriture à devenir graduellement capables de satisfaire leurs exigences d'une alimentation suffisante et saine ».
« En outre, du point de vue économique, elle assure une attention efficace et pleine d'amour aux plus pauvres, et, en vertu du principe de subsidiarité, elle peut assumer un rôle direct dans la chaîne de distribution et de commercialisation des produits agricoles destinés à l'alimentation, en réduisant les coûts des intermédiaires et en favorisant la production à petite échelle ». 

  • Etablir la justice dans la distribution et une priorité aux besoins alimentaires :

« L'augmentation globale de la production agricole ne pourra cependant être efficace que si elle est accompagnée de la distribution effective de cette production et si elle est destinée en priorité à la satisfaction des besoins essentiels ».

Le respect de la dignité de la personne humaine doit être le principe fondateur de toute réflexion et toute action économique et politique. Il impose « d’administrer selon la justice les fruits de la création, en les mettant à la disposition de toutes les générations ». «  De cette façon, l'ordre de la création aussi, est respecté et « l'on a pour critère d'orientation le bien de tous ».

Agr Ce même principe devrait « encourager chaque peuple à partager les besoins des autres peuples, en mettant en commun les biens de la terre que le Créateur a destinés à la famille humaine tout entière ».

Une nouvelle fois, c’est à une révolution du cœur que nous appelle le Saint-Père, une révolution de l’Amour, celle qui fait rechercher le bien plutôt que l'intérêt ou le profit, comme le disait dans l'univocité ecclésiale, monseigneur Silvano Tomasi :

"Dans ce débat complexe et urgent sur le droit à la nourriture, une mentalité nouvelle est requise. Elle doit placer la personne humaine au centre et ne pas se concentrer simplement sur le profit économique".

Lahire


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