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Critiques Séries : Rectify. Saison 3. Episode 4.

Publié le 01 août 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Rectify // Saison 3. Episode 4. Girl Jesus.


Dans l’interprétation que l’on peut faire de Rectify, je dois avouer que je n’en étais jamais venu à imaginer que la série puisse faire de Daniel une sorte d’adolescent. Après tout, il n’a pas eu la chance de terminer son adolescent et cette interprétation que l’on peut faire fonctionne à merveille car c’est vrai, Daniel agit comme un adolescent, comme quelqu’un qui n’a pas connu l’évolution de la société comme les autres garçons de son âge et qui est forcément en train de faire ce cheminement à sa façon. J’aime bien le fait que sa mère lui achète des vêtements, qu’il agisse comme un crétin face à son agent de probation, etc. C’est ce genre de choses qui le caractérise en tant qu’adolescent à mes yeux et le pire c’est que cela fonctionne à merveille. Je ne m’attendais pas nécessairement à ce que Rectify fasse évoluer les choses de cette façon mais je suis ravis de voir que finalement, il n’y a rien à redire sur la série et ce qu’elle continue de faire pour faire de Daniel un personnage aussi fascinant que complexe. La façon dont Rectify tente de dépeindre sa vie reste étonnante. A l’issue de l’épisode précédent, il repeignait le sol de la piscine. C’est son boulot comme il l’annonce dans cet épisode à son agent de probation. Mais après s’être concentrée sur Angela ou encore Terry Jr, cet épisode est probablement plus celui de Tawney que de Daniel.

Mais Daniel résonne durant tout le long de l’épisode. « Girl Jesus » est l’épisode de Tawney et la façon dont cette dernière interprète sa propre existence. Il n’y a pas eu de grand développement encore autour d’elle mais cet épisode est justement l’occasion de faire un petit bilan, comme l’an dernier quand le héros était encore dans le coma. Elle réagit comme une femme qui a elle aussi perdu quelque chose et où quelque chose s’est brisé. Là aussi l’interprétation qu’elle fait fonctionne et je dois avouer que j’ai même adoré la lecture que Rectify parvient à faire de ses personnages. Tawney discute de sa façon de voir les choses et d’une implication plus religieuse. J’aime bien le fait que Rectify s’attelle à de tels sujets qui sont beaucoup plus complexes que l’on ne pourrait le croire. Après tout, la religion ne peut pas être introduite aussi facilement qu’un claquement de doigts. Il faut bien que Rectify fasse les choses de façon logique et intelligente. Mais Tawney est aussi quelqu’un de tellement mignon, de tellement touchante. Elle croit énormément en la grâce de Dieu et c’est facile d’imaginer Daniel trouver une certaine forme de rédemption en elle. C’est peut-être aussi pour cela que les deux personnages vont si bien ensemble par rapport à ce que la série a pu faire d’eux.

Mais au delà de ça, l’épisode ne veut pas non plus se vouer à une sorte de mécanique religieuse où tout est symbolique et sujet à interprétation. Non, Rectify veut faire les choses bien et c’est d’ailleurs ce qu’elle fait. Elle nous propose cette lecture-ci mais peut-être quelque chose de supplémentaire et de légèrement moins habité. Car Rectify reste une série ancrée dans la réalité et elle ne semble pas prête à l’oublier. La scène d’ouverture est d’ailleurs excellente pour rappeler à quel point Rectify est une série hors du commun « commun ». Car oui, elle sort du lot tout en gardant un attrait très poussé pour des choses très classiques, très proches de ce que l’on pourrait vivre si l’on était à sa place.
Cela permet aussi de donner un peu plus de choses à Foulkes alors que ce n’est pas l’aspect qui est nécessairement le plus passionnant de Rectify au premier abord. Mais il y a aussi un parallèle qui est fait et qui fonctionne à sa façon. C’est terriblement étrange de se dire que Daniel peut être autant de choses à la fin, sujet à autant d’interprétation car ce n’est pas le personnage le plus simple. Mais c’est aussi peut-être ce qui en fait un aussi bon personnage. Car l’on ne peut pas tout décrypter tout de suite chez lui et forcément, cela permet de se poser quelques questions. Finalement, cette semaine Tawney apporte sa lumière à elle, cette sorte d’état des lieux avant de pouvoir enfin entrer dans des choses sérieuses. Attention, il ne reste que deux épisodes après celui-ci.

Note : 9/10. En bref, j’ai beaucoup aimé cet épisode qui pourtant ne fait pas évoluer grand chose. Mais Rectify n’est pas une série évolutive, juste une série où l’on voit des personnages nous montrer les difficultés de se reconstruire une vie.


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