Magazine

Chroniques d’été. Épisode 22

Publié le 01 août 2015 par Antropologia

Kwakiutl  napolitains

L’indien Kwakiutl  de Boas ne s’intéressait à New York qu’aux boules de laiton des rampes d’escaliers  et aux femmes à barbe. Nous, aux ascenseurs napolitains et à leurs mystères.  Notre hôtel se situant au 5ème étage,  chargés de nos sacs, nous empruntons l’ascenseur avec un homme. La cage métallique, avec ses  deux portes en bois qu’il faut rabattre après avoir verrouillé celle en fer forgé s’élève dans un grincement de câbles dans la cage  d’escalier.  Nous  n’en avions vu de semblables que dans les vieux films.

L’hôtel que nous avions réservé ne  peut cependant   nous accueillir ce soir et nous envoie dans  un autre établissement pour  la nuit.  Installés  dans l’ascenseur,  nous appuyons  sans succès   sur  le bouton.   En sortons  passablement  contrariés  et, de dépit  laissons les portes entrouvertes. Une employée qui   fume sur le  palier grommèle dans notre  dos  tandis que  nous  descendons à pied.

Second hôtel, 6ème étage  et c’est avec un livreur que nous montons. Il glisse une pièce dans un boîtier que nous n’avions remarqué et  l’ascenseur s ’ébranle.  Nous n’avions pu concevoir que l’ascenseur  fût payant.  Il nous  dit « five »puis arrivé à son  étage  parle  de quatre et  six en italien, je comprends  que  nous devons payer 6  et lui 4. Confronté à notre air dubitatif et  pressé il  glisse une nouvelle  pièce dans le  boîtier muni d’un compteur.  Il ne  parlait que des numéros des étages !

L’hôtelier nous  donne une provision de pièces de 5c et nous glisse, tel  un argument de  vente, qu’ici c’est  5, là-bas  20c… Nous économisons notre réserve en descendant à pied… Le lendemain, retour au  premier, alors que nous  nous  apprêtons à glisser la pièce de 20c, un homme nous  indique que le mardi  c’est gratuit ! Pourquoi le mardi ? Mystère… Jour de congé du concierge ? Plus tard nous découvrons que  quand le boîtier indique  des chiffres c’est payant, un  mot, c’est gratuit… Ce l’est après 18h30, pourquoi ? L’hôtelier a un badge. Ne fait-on payer que les étrangers à l’immeuble ? Pour les inciter à emprunter l’escalier ? Pour financer l’entretien de l’ascenseur ? Le Kwakiutl  tient ses successeurs…

Colette Milhé



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Antropologia 111 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte