Les 4 Fantastiques // De Josh Trank. Avec Miles Teller, Kate Mara et Michael B. Jordan.
Faut-il arrêter Les 4 Fantastiques ? Telle est la question que je me pose après ce tout nouvel opus. Pauvre Josh Trank (Chronicle) qui n’avait probablement pas trop de choix sur la mise en scène et l’écriture et qui s’est retrouvé avec un film formaté. Sauf que cette nouvelle tentative de faire enfin une réussite échoue lamentablement. L’idée de départ est originale, voire même passionnante. Le début du film est même assez cocasse et puis d’un coup, le film perd de sa sauce et devient une sorte de produit standardisé, prêt à encaisser les dollars sans même vraiment se soucier de l’intérêt du spectateur. On va alors aussi s’ennuyer à certains moments pourtant clé du film et ne rien ressentir en termes d’émotions du début à la fin. 20th Century Fox, qui connaît pourtant bien la maison Marvel et qui nous a offert de très bons X-Men et Wolverine, se retrouve ici à faire toutes les erreurs de débutant. Certes, c’est un poil mieux que les deux précédentes versions du comics (la première de 1994 reste un fiasco à oublier et la seconde avec son casting de poupées aussi, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons). Le fait est que ce film ne fonctionne pas pour la simple et bonne raison qu’il erre dans ses idées qui ne sont pas bêtes pourtant.
Adaptation moderne et résolument nouvelle de la plus ancienne équipe de super-héros Marvel, le film se concentre sur quatre jeunes génies qui se retrouvent projetés dans un univers alternatif et dangereux, qui modifie leurs formes physiques mais aussi leurs vies de façon radicale. Ils devront apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités et à travailler ensemble pour sauver la Terre d’un ancien allié devenu leur ennemi.
Prenons la première idée de base du film : parler de la planète qui est en train de se détruire et qui a besoin de trouver de nouvelles sources d’énergie pour se régénérer et nous éviter de courir à notre perte. Mais l’astuce qu’il y a derrière est un peu trop facile à mon goût. Ces voyages intergalactiques auraient pu être amusants sauf que l’effet est assez dramatique. On passe un bon 45 minutes à la mise en place des histoires de chacun des personnages et à la construction de la machine. Rien que ça… c’est long. Surtout que là dedans il y avait largement de quoi amputer quelques moments qui n’apportent pas grand chose au film. C’est certes un moyen de montrer la personnalité de chacun mais est-ce vraiment utile ? Pas sûr. Ensuite, l’autre idée est justement celle des voyages intergalactiques (avec risque de créer un trou noir qui avalerait la terre tout de même). C’est sacrément bordélique car la planète sur laquelle on se dirige, appelée Planète Zéro, est visuellement très laide. On voit les effets spéciaux. Je me demande pourquoi la FOX n’a pas voulu donner plus d’argent pour faire un tel film. Il aurait été intelligent d’investir. Non ?
Côté casting, on se retrouve avec de bonnes têtes (Michael B. Jordan plutôt convaincant qui permet d’avoir une vision modernisée de la torche humaine puisqu’il est afro-américain et que dans le comics il est blanc, ou encore Jamie Bell même si ce dernier est probablement le plus mal exploité de tout le film). Et puis Kate Mara à laquelle j’accroche plus que moyennement, sans parler de Miles Teller que j’ai tellement vu au cinéma dans des films fantastiques ces derniers temps qu’il en est venu à me perdre complètement. Enfin, Josh Trank. J’ai envie de le plaindre mais d’un autre côté il a bien accepté de faire ce truc, cette chose sans saveur, sans ambition, qui se contente de faire quelque chose de terriblement linéaire et mauvais. On voit que FOX a mis son nez dedans, voulant ça, ça et ça, sauf que ce n’est pas comme ça qu’un film fonctionne et le résultat est plus que catastrophique. Ce n’est même pas mauvais comme un Thor 2 ou un Avengers 2… c’est juste pire que ça. C’est tellement mou du genou que l’on se demande au bout de 45 minutes de film, quand est-ce qu’ils ont prévu de parler des 4 Fantastiques.
Note : 2/10. En bref, un film mou et standardisé.