20% des enfants âgés de 2 à 6 sont des mangeurs "sélectifs", révèle cette étude de la Duke, présentée dans la revue Pediatrics. Les effets négatifs sur la santé des enfants sont multiples, le risque de mauvaise nutrition et d’adoption de mauvaises habitudes alimentaires, les conflits familiaux, la frustration des parents mais aussi le risque d’anxiété et de dépression, plus tard dans la vie. Un appel aux parents, à surveiller ces appels de l’enfant et à faire respecter, dès le plus jeune âge, un certain nombre de règles alimentaires.
Les enfants capricieux à table, pointilleux sur le choix des aliments ou qui refusent de s’alimenter lancent un signal d’alerte sur de possibles troubles du comportement, plus sévères, plus tard dans la vie, avait déjà suggéré cette étude canadienne publiée dans la revue Neuropsychiatrie de l’enfance. Cette nouvelle étude identifie, sur un échantillon de 3433 enfants, âgés de 2 à 6 ans
· près de 18% d’enfants modérément pointilleux
· 3% jugés comme fortement sélectifs et si restrictifs dans leurs choix alimentaires que cela limite leur capacité » sociale » à partager leur repas avec d’autres personnes.
Certains de ces enfants présentent une sensibilité sensorielle accrue, ce qui peut rendre l’odeur, la texture et le goût de certains aliments » insupportables « , provoquant l’aversion et le dégoût. D’autres enfants ont eu de mauvaises expériences avec certains aliments et ont développé ainsi cette anxiété alimentaire.
Le risque de troubles anxieux: Au-delà, ces enfants aux choix alimentaires sélectifs présentent des symptômes d’anxiété et d’autres troubles mentaux. Précisément, leur risque est 2 fois plus élevé, que des enfants qui » mangent normalement » de développer des symptômes d’anxiété généralisée. Ainsi, cette sélectivité alimentaire va non seulement affecter la santé, la croissance de l’enfant, son fonctionnement social, la relation parent-enfant mais entraîner des symptômes significativement élevés d’anxiété et de dépression.
Le trouble nommé « Avoidant/Restrictive Food Intake Disorder » (ARFID), dûment mentionné dans la classification du DSM V est défini, en tout premier lieu comme une perturbation de l’alimentation pouvant entraîner des effets cliniques importants, comme la perte de poids, une faible croissance, une carence nutritionnelle importante, la nécessité du recours à la nutrition clinique ou à la supplémentation pour maintenir un apport nutritionnel adéquat, et / ou l’altération du fonctionnement psychosocial avec une incapacité de manger avec les autres…
Des outils pour aider les parents et les médecins : Certains de ces enfants peuvent bénéficier d’une thérapie, qui consiste à réintroduire doucement les aliments qui causent cette anxiété. Cependant les cas d’hypersensibilité sensorielle restent difficiles à traiter et de nouvelles interventions restent à développer, qui impliquent au maximum les parents. Une étude présentée à l’ « ObesityWeek » de 2014 suggérait déjà que les enfants les plus en mesure de se contrôler à l’enfance adoptent des habitudes alimentaires plus saines ensuite, à condition que les parents maintiennent toujours ces règles alimentaires. Les parents peuvent donc » faire la différence « .
Source: Pediatrics August 3, 2015, doi:10.1542/peds.2014-2386 Psychological and Psychosocial Impairment in Preschoolers With Selective Eating
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