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L’Usage du Monde – Nicolas Bouvier

Publié le 05 août 2015 par Bonnetvoyageur @Bonnetvoyageur

L’Usage du Monde – Nicolas Bouvier
L'Usage du Monde est le récit du voyage qu'ont mené l'écrivain suisse, Nicolas Bouvier, et son compagnon de route, le peintre Thierry Vernet au début des années 1950. Un voyage au long cours de plus d'un an et demi, de la Yougoslavie à l'Afghanistan, en passant par la Turquie et la Perse, jusqu'aux portes de l'Inde. En plus d'être un témoin de son époque, L'Usage du Monde invite au rêve et au voyage de l'imagination.

Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait. AVANT-PROPOS (p. 10) - " C'est la contemplation silencieuse des atlas à plat-ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l'envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu'on y croise, aux idées qui nous y attendent... Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité c'est qu'on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi, on s'en va pour de bon.
"

Le récit est illustré de 48 dessins à l'encre de Chine de Thierry Vernet. Le texte et le dessin s'harmonisent, s'équilibrent, se complètent. L'écriture est volontairement précise et efficace : " la phrase doit être usée, comme un vieux vêtement, dont l'étoffe devient si lisse que le corps ne sent plus un seul plis. "

Nicolas Bouvier entraine le lecteur dans son aventure, partageant ses émotions et ses souffrances, ses joies et ses préoccupations.

Finalement ce qui constitue l'ossature de l'existence ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d'autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible cœur. BAYBURT (pp.109) - " Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s'en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe [...], puis l'aube se lève, s'étend, les cailles et les perdrix s'en mêlent... et on s'empresse de couleur cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s'étire, on fait quelques pas " [...], et le mot 'bonheur' paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive.

L'Usage du Monde - Nicolas Bouvier et Thierry Vernet. Éd. Droz


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