Alors que l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest aura touché près de 28.000 personnes et entraîné plus de 11.000 décès depuis son apparition, en décembre 2013, cette nouvelle une étude préclinique sur l’efficacité du vaccin anti-Ebola VSV-EBOV montre une protection complète lorsque le vaccin est administré 7 jours avant l’infection. Si la démonstration, présentée dans la revue Science, est, cette fois sur les primates, ces nouvelles conclusions confirment tout de même l’efficacité du candidat mais, surtout, contribuent à décrypter les mécanismes qui déclenchent la réponse immunitaire contre le virus.
La propagation rapide de l’épidémie aura au moins déclenché aussi l’accélération de l’évaluation par les essais cliniques, des traitements expérimentaux et des vaccins. Le vaccin VSV- ZEBOV, un vaccin à vecteur VSV (virus de la stomatite vésiculaire) exprimant la glycoprotéine de surface de la souche Ebola Zaïre (ZEBOV), en cours de test et déjà documenté comme très prometteur chez l’Homme, apporte cette fois, la preuve préclinique de son efficacité, mais chez le macaque. Sa capacité de protection complète et partielle peut être obtenue avec une dose unique administrée respectivement, 7 et 3 jours avant l’infection.
Cela confirme que le VSV-EBOV pourrait protéger les humains contre les infections à EBOV en Afrique de l’Ouest en relativement peu de temps après la vaccination.
En effet, administré à des groupes de macaques 28, 21, 14, 7, ou 3 jours avant l’infection par la souche du virus Ebola Makona, le vaccin montre une efficacité remarquable : Si les macaques du groupe témoin ont montré des symptômes sévères d’Ebola et n’ont pas survécu,
· Seul 1 macaque dans le groupe » -3 jours » n’a pas survécu,
· tandis que les 2 autres animaux du même groupe n’ont présenté que des symptômes bénins et ont finalement éliminé le virus,
· et les 9 macaques restants des groupes » -28 « , » -21 « , » -14 » et » -7 jours » n’ont développé aucun signe clinique de la maladie.
· Aucun effet indésirable n’a été détectable après vaccination pendant les 42 jours de suivi.
· Enfin, au moment de l’infection, tous les animaux des groupes de jours » -28 à -7 » ont présenté des niveaux élevés d’anticorps spécifiques Ebola.
· Les animaux des groupes » -3 » présentaient quant à eux des anticorps IgG spécifiques mesurables à Ebola 6 jours après avoir été infecté par le virus, ce qui leur conférait une protection partielle.
Ces résultats chez le macaque viennent compléter les premiers résultats prometteurs chez l’Homme d’un essai clinique mené en Guinée sur le vaccin anti-Ebola produit par Merck et publiés dans le Lancet. Le vaccin, testé au total sur près de 5.000 participants, avec une vaccination » en ceinture » montrait une efficacité totale (100%). Ces nouveaux résultats chez le macaque suggèrent que le vaccin serait ainsi capable de conférer une « immunité collective » à des populations entières.
Sources:
Science August 6 2015 DOI: 10.1126/science.aab3920VSV-EBOV rapidly protects macaques against infection with the 2014/15 Ebola virus outbreak strain (Visuel NIH, vignette Merck)
Science 7 August 2015 DOI: 10.1126/science.349.6248.569Unusual Ebola vaccine study pays off in Guinea
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