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Accident de Rohan : il faut durcir la lutte contre l’alcoolisation des mineurs

Publié le 07 août 2015 par Vincentpaes
Crédit : alcool au volant Crédit : alcool au volant Crédit : alcool au volant
Autres articles La loi existante est totalement inefficace », relève Maître Jehanne Collard, avocate des victimes. « Une étude de l’Observatoire des drogues (OFDT) en 2013 a montré que 40 % des magasins ne la respectaient pas ou peu. En particulier, hélas, dans la région Bretagne – Pays de Loire. Les épiceries, les superettes ne vérifient pas les cartes d’identité ou ferment les yeux. Les contrôles de police et de gendarmerie sont quasi inexistants. Et, dans les grandes surfaces qui sont parfois plus strictes, les gamins passent par des copains majeurs pour se fournir.

Le résultat c’est que la consommation d’alcool – et souvent d’alcool fort- est en hausse chez les mineurs. 58 % des 15 ans avouent avoir bu au moins une fois dans le mois. Ils sont 79 % à 17 ans. Ces chiffres sont affolants. En France, on commence l’alcool dès 11 – 12 ans. On boit ensuite dans les fêtes, on boit aussi en voiture sur le chemin des discothèques. Le résultat, c’est la tragédie de Rohan. Pour casser ce rapport des jeunes à l’alcool, il faut d’abord durcir la loi. Il faut que soient durement sanctionnés tous ceux qui ont vendu ou donné de l’alcool à des mineurs impliqués dans un délit ou contrôlés sur la voie publique. Les enquêtes doivent remonter systématiquement jusqu’aux fournisseurs qu’il s’agisse de magasins, d’amis ou, parfois hélas, de parents. Et que ces gens-là ne risquent pas qu’une simple et discrète amende.

Qui a fourni de l’alcool aux jeunes accidentés de Rohan ? Qui a permis que l’ivresse les pousse à s’entasser à quatorze dans une voiture conduite en état d’alcoolémie ? Si ceux qui ont fait cela, se retrouvaient publiquement devant un tribunal comme complices d’un homicide involontaire, la portée sociale de telles condamnations briserait l’aveuglement et la lâcheté permissive qui caractérisent notre société sur ce fléau. Il faut signifier à tous qu’il s’agit d’une dérive mortelle et donc inacceptable.

A propos de l'auteur : Jehanne Collard  est avocate pour les victimes des accidents de la route.

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