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Bye Bye Alexander Wang, enfin pas vraiment ! Les 5 raisons de ce départ .

Publié le 07 août 2015 par Pascal Iakovou @luxsure

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Le jeune créateur énergique, aux longs cheveux bruns, copain des mannequins les plus pointues ( Erin Wasson…) a vite atteint des sommets. Après plusieurs collaborations, et avoir tapé dans l’oeil de la redoutable Anna Wintour, ou encore Karl Lagarfeld, il lance sa marque éponyme en 2007. Le créateur sautillant, propose un label tourné vers une cible plutôt jeune : mêlant différentes inspirations urbaines dans une palette souvent minimaliste ; ses robes et sweets très géométriques, plaisent tellement que le créateur collabore avec H&M, offrant ses créations au grand public.

Et c’est cette proximité qui plaît chez Alexander Wang : la complicité avec son public, la bienveillance envers ses mannequins/muses. Il semble perpétuellement enchanté : ça fait plaisir.

En 2012, il est nommé directeur artistique de la légendaire maison Balenciaga. Trop Jeune ? Trop Californien ?

Bye Bye Alexander Wang, enfin pas vraiment ! Les 5 raisons de ce départ .

Cristobal Balenciaga (1895-1972). Marque : « Balenciaga ». Robe du soir « Baby doll ». Vue de trois-quarts face. Taffetas de soie rose fuchsia, 1958-1959. Galliera, musÈe de la Mode de la Ville de Paris.

La maison Balenciaga transporte avec elle une histoire prestigieuse et des modèles qui ont marqué à tout jamais l’histoire de la mode. Installé à Paris en 1937, en exil, Cristobal Balenciaga est d’origine espagnole (pas parisien). Le climax de sa carrière est souvent associé aux années 50, alors qu’il crée les robes sacs, les lignes tonneaux, des vestes ballon ainsi que des robes fluides et arrondies s’opposant au « New Look » de Christian Dior. Il inspire de nombreux créateurs, d’Ungaro à Hubert de Givenchy, et habille des clientes de renom, comme la princesse Grace de Monaco ou encore les reines d’Espagne et de Belgique … Prestige, prestige : un héritage lourd, très lourd. La cerise sur le gâteau : Alexander Wang doit succéder à Nicolas Ghesquière qui a dirigé et remonté la maison pendant 15 ans, imposant un style avant-gardiste, au design futuriste, et des pièces qui sont d’emblée devenues des succès commerciaux.

Balenciaga par Nicolas Guesquière

Balenciaga par Nicolas Ghesquière

Le challenge semble être de taille : le jeune Californien est attendu au tournant. Ses premières collections allient l’héritage de Cristobal Balenciaga: hauts structurés donnant des épaules rondes- un hommage à la silhouette ballon. Il reste dans des palettes minimalistes ( pastelles ou sombres) et travaille les matières de ses robes comme des sculptures. Tout semble fonctionné : dans le communiqué de la maison , la directrice artistique ainsi qu’ Henri Pinault, insistent sur la contribution d’Alexander Wang à la renommée internationale de la marque, ainsi que la croissance soutenue qui a fait cours lors de ces dernières années…Et pourtant.

Première pas d'Alexander Wang chez Balenciaga .

Première pas d’Alexander Wang chez Balenciaga .

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La rumeur courait depuis quelques jours sur le Web, et voilà qu’un communiqué officiel tombe : la maison Balenciaga , annonce – d’un commun accord avec Alexander Wang- que la collection qui sera présentée à la prochaine Fashion Week de Paris (le 2 octobre 2015),  sera la dernière du créateur pour la marque.

En ce qui concerne le remplaçant, son nom reste inconnu pour le moment. Et d’ailleurs, c’est le mot inconnu qui revient lorsque la question du successeur est évoquée sur le Web. Balenciaga serait à la recherche d’un créateur anonyme. Un pari qui n’est pas nouveau pour Henri- Pinault. Il semble avoir retenu la leçon du peu de succès que lui avait valu  la nomination de Tom Ford chez Yves Saint Laurent en 1999, alors que le designer possédait déjà une forte renommée et un style marqué, qui l’associait au « Porno-chic » de Gucci.

Alexander Wang quant à lui déclare être très reconnaissant envers Balenciaga : très heureux d’avoir fait partie d’une telle maison.

Que retenir ?

-Alexander Wang veut se concentrer sur le développement de son propre label. Après ce passage chez Balenciaga, le créateur sait sans doute mieux comment développer sa marque : la direction à prendre.

-Le poids du nom : Balenciaga c’est un héritage, un héritage qui impose au créateur de s’effacer derrière une histoire. On connaît la marque, mais pas le nom du créateur. Trop de compromis?

-Pourtant, Henri Pinault semble privilégier les créateurs, plutôt que les maison de luxe aux grands noms. Il préfère qu’une marque se construise autour de son designer : Stella Mc Carntney ou Alexander Mc Queen appartiennent à son groupe. Alexander Wang lorsqu’il arrive à la tête de Balenciaga possède déjà sa propre marque. Son label ou son image de marque ne sont plus à construire…

-Alexander Wang souhaite donner à son label un nouveau tournant. Déjà fort de 500 points de ventes , un nouveau ouvrira prochainement ses portes à Londres. Une marque tournée vers le grand public et vers une clientèle jeune. Pas vraiment le but de grandes maisons de couture. Alexander Wang semble déterminé afin de trouver le mixte, un milieu  entre prêt-à-porter de haute qualité, et distribution plus démocratique.

-Enfin , on peut lancer l’hypothèse que l’imaginaire « parisien » autour de la maison,  aura été plus fort que la créativité d’Alexander Wang – Argument récurant dans la majorité des reproches faites à son encontre. Trop urbain, pas assez classique, manquant de délicatesse, d’un pointe « Française » : on ne sait pas vraiment ce que cela signifie …Deux univers, deux imaginaires…Pourtant la rencontre aura été fructueuse.

Qui à décider de quitter qui ?  L’éternelle question. Le commun accord n’est pas assez romanesque: à chacun ses hypothèses. En attendant un cheval sauvage continue sa conquête du monde, démocratisant sa vision de la mode avec un entrain contagieux.


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