Le besoin de nouveaux traitements permettant de ralentir ou arrêter la maladie de Parkinson est énorme. La découverte de l’efficacité de traitements existants permettrait de gagner des années de recherche et de soulager des millions de patients. L’acide ursodésoxycholique (AUDC) un acide biliaire naturel chez l’Homme, est l’un des candidats possibles. Déjà utilisé en clinique depuis des décennies dans un certain nombre de maladies hépatiques, il pourrait être un agent actif prometteur dans le traitement de la maladie de Parkinson, révèle cette recherche de l’Université de Sheffield. Les conclusions, présentées dans la revue Neurology, suggèrent, sur un modèle animal, ses effets stimulants sur les cellules nerveuses touchées par la maladie.
Alors que ce principe actif est déjà approuvé pour le traitement d’autres maladies, la confirmation de ses bénéfices chez l’Homme, pourrait ouvrir, en » fast track « , une nouvelle option thérapeutique pour ralentir la progression de la maladie de Parkinson. Les chercheurs soutiennent que leurs conclusions appellent rapidement à des essais cliniques cette fois chez des patients atteints de Parkinson.
Les chercheurs de Sheffield se sont concentrés sur les malades de Parkinson porteurs de la mutation de LRRK2, une mutation reconnue comme la cause héréditaire la plus courante de la maladie de Parkinson. Cependant, le mécanisme précis qui mène de cette mutation, à la maladie de Parkinson reste encore incertain. On sait néanmoins que cette mutation entraîne une anomalie mitochondriale- présente aussi dans d’autres formes sporadiques de la maladie de Parkinson.
Les chercheurs montrent ici, in vivo, que l’AUCD améliore la fonction mitochondriale des neurones dopaminergiques, affectés dans la maladie, sur un modèle de mouche (Drosophila melanogaster) de la maladie de Parkinson, qui porte cette même modification génétique. L’AUCD rétablit la fonction mitochondriale et permet d’augmenter le niveau d’énergie et la consommation d’oxygène des cellules touchées du cerveau. Car les défauts dans les mitochondries qui entraînent une réduction des niveaux d’énergie des cellules sont un facteur reconnu dans un certain nombre de maladies du système nerveux, dont la maladie de Parkinson. De plus, les cellules nerveuses ont un besoin particulièrement élevé d’énergie.
ØPrécisément, chez les mouches, les défauts mitochondriaux provoqués par la mutation de LRRK2, entraînent une perte progressive de la fonction visuelle. Traitées avec l’AUCD, les mouches modèles, porteuses de la mutation ont maintenu leur fonction visuelle. L’AUCD a rétabli la signalisation dopaminergique.
Ces données suggèrent que l’AUCD pourrait être efficace pour » réveiller » les neurones dans plusieurs types de Parkinson et probablement d’autres maladies neurodégénératives. Alors que l’AUCD est un agent thérapeutique déjà autorisé, si ces résultats étaient confirmés chez l’Homme, son indication clinique dans le traitement de Parkinson pourrait intervenir très rapidement.
Source: Neurology August 7, 2015, doi: 10.1212/WNL.0000000000001905 UDCA exerts beneficial effect on mitochondrial dysfunction in LRRK2G2019S carriers and in vivo.
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