Quand on voit ce titre là, et qu' on est chômeur, on ne peut qu'être amer, dépassée la révolte. Ce propos d'imbécile satisfait donne franchement " envie de donner des coups de mandale dans la tronche à tout ce qui remue ", pour reprendre une célèbre tirade de sketch que les jeunes de 20 ans ne peuvent pas connaître (ou pas beaucoup). Comme je l'ai déjà écrit ici, j'ai derrière moi une carrière professionnelle qui me donne les moyens d'analyser en détails les politiques de l'emploi, comme je les ai traversées depuis maintenant 30 ans. Et je peux vous dire en toute franchise que je n'ai jamais connu, de gauche comme de droite, de ministre de l'emploi aussi médiocre. J'ai vu dans les articles consacrés à cette si peu glorieuse sortie un endroit que je ne retrouve plus où il disait qu'il s'honorait de n'avoir pas abaissé la condition des travailleurs, ce qui est insupportablement faux, pour les travailleurs comme pour les chômeurs. Les seules mesures contenues dans l'indigne loi Macron suffiraient à le démentir. je ne supporte pas le mensonge, sinon je n'aurais pas pris la peine d'écrire sur ce personnage si peu important qu'il peut partir sans aucun dommage pour quelque gouvernement que ce soit. Hollande et Valls ne s'y trompent d'ailleurs pas, qui ont du saisir comme une aubaine son retrait vers Dijon, si tant est que ce ne soit pas eux qui l'ont organisée, devant l'immense désastre de son ministère. Car moi, contrairement à nos médias amnésiques et si peu constants et investigateurs, je n'oublie rien. C'est lui qui n'a eu de cesse depuis le début de sa fonction de considérer les chômeurs comme des profiteurs du système qu'il s'agit de traquer. Un message que même les plus droitiers à gauche et parmi les syndicats les plus acquis aux idées libérales/patronales ont jugé stigmatisant... C'est dire ! C'est lui encore qui a commis l'exploit médiatique inégalé de faire dépublier une interview pour un magazine bourguignon dans laquelle il affirmait " se battre depuis longtemps pour une vision libérale de l'économie ". Lui aussi qui, alors qu'il fait toujours aussi froid pour nous autres, sans emploi et précaires, a tenté de casser le thermomètre en accusant ses propres services de donner de fausses statistiques qui l'ont contrarié au point d'aller jusqu'à commander une enquête à l'Igas, plutôt que d'avouer qu'il n'avait pas réussi à nous donner un peu de chaleur. Lui toujours qui anone inlassablement, à l'égal de ses semblables, le couplet de sa secte sur le retour de la croâssance, que tout va bien dans le meilleur des mondes possibles, et qu'il a réussi à inverser la courbe du chômage. Lui, encore lui, toujours lui et personne d'autre, qui a tenté subrepticement (heureusement que les associations féministes nous ont alertés ! Sans quoi...) de supprimer purement et simplement tous les outils de l'égalité professionnelle du Code du travail. " C'est ce même François Rebsamen qui a fait arrêter trois chômeurs et précaires qui ont eu la mauvaise idée de tenter de l'interpeller lors d'un salon pour l'emploi.Et enfin, cerise sur le gâteau moisi d'un gouvernement sans la moindre âme socialiste d'aucune sorte, c'est toujours lui qui a tenté de braver la morale et la décence en prétendant dans un premier temps qu'il ne démissionnerait pas du gouvernement s'il redevenait maire de Dijon. Quoi de plus naturel, en somme, pour ce champion des cumulards ? Une intention qui ne pouvait pas passer en l'état, au vu du contexte et de la pression économique et sociale. Hollande et Valls ne pouvaient en effet mieux rêver de pareille occasion de se débarrasser d'un tel boulet. Car je le répète, persiste et signe ; c'est le ministre de l'emploi le plus inefficace, le plus injuste, le plus médiocre et le plus maladroit qu'on n'ait jamais connu. Content qu'il parte. Du vent ! Espérons que le prochain sera plus efficient. Ce ne sera pas trop difficile.